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également <strong>la</strong> logique des gestionnaires des risques. La catastrophe est symptomatique desstratégies d’adaptation de <strong>la</strong> société à son environnement ; elle est une jauge de l’échec ou de<strong>la</strong> réussite de son adaptation. Pour comprendre et définir une catastrophe explique Oliver-Smith, « l’attention devrait être p<strong>la</strong>cée sur l’intersection entre société et environnement dansles termes d’une adaptation sociétale à l’environnement total, incluant les contextes et lesprocessus naturels, modifiés et construits, dans lesquels <strong>la</strong> société prend part » (Oliver-Smith,1999 : 28). Les pratiques agricoles, par exemple, modifient les structures écologiques etpeuvent, en fonction du modèle adopté, plus ou moins accroître <strong>la</strong> vulnérabilité ou <strong>la</strong>résilience des productions et des popu<strong>la</strong>tions face aux menaces climatiques. Les scientifiquesobservent aujourd’hui une meilleure capacité de résilience et d’adaptation des systèmes deproductions agroécologiques intégrés face aux menaces cycloniques que les systèmesagricoles dits conventionnels (Holtz-Gimmenez, 2002 ; Altieri et Nicholls, 2008). Lesmodèles agricoles, dont dépendent par ailleurs <strong>la</strong> sécurité alimentaire et <strong>la</strong> survie des sociétéshumaines, peuvent ainsi fortement influencer les impacts de menaces climatiques. Cesrésultats permettent d’ouvrir un champ d’analyse sur des formes d’adaptation originales misesen p<strong>la</strong>ce à partir d’une fine connaissance du milieu écologique. Or actuellement, lesadaptations des popu<strong>la</strong>tions indigènes, basées sur une expérience de long terme dans leursenvironnements locaux, sont minées par des politiques gouvernementales ou par des forces depolitiques économiques qui créent des systèmes inappropriés à <strong>la</strong> culture locale et auxconditions environnementales (Oliver-Smith, 1996 : 315).Pour Godinez López, activiste de l’association environnementaliste CEIBA au Guatema<strong>la</strong>,une adaptation aux chocs climatiques ne peut être envisagée au Guatema<strong>la</strong> que si sontréellement mis en p<strong>la</strong>ce des processus économiques, politiques et sociaux durables quinécessitent dès lors un engagement de l’État face aux politiques d’ajustement structurel et deprivatisation, et une politique agricole protectrice des productions nationales. Comme lerappelle Elizabeth Mansil<strong>la</strong>, « L’indolence et l’inefficacité gouvernementale à réduire lesniveaux de pauvreté et à encourager des moyens pour <strong>la</strong> réduction des risques, sonthistoriques et structurels et non le produit d’une seule administration » (2006 : 13). AuGuatema<strong>la</strong> cependant, les gouvernements n’ont été qu’une succession d’oligarchies,bourgeoises et capitalistes, soucieuses de maintenir leurs privilèges et leurs prérogatives entreautres par une sur-exploitation des ressources naturelles (Casteñeda Salguero, 1991). Lastructure écologique du pays a été affaiblie par des politiques d’appropriation intensives etextensives des ressources naturelles. Le sort des popu<strong>la</strong>tions rurales agricoles ne préoccupeguère ces instances étatiques qui, dégagées de toute préoccupation protectionniste, ontsoigneusement levé les obstacles aux importations agricoles étrangères. La municipalité deSan Martín, à l’instar des autres municipes de l’altip<strong>la</strong>no, se voit soumise au projetd’intégration capitaliste et aux pressions économiques de <strong>la</strong> globalisation. Mais les petitsproducteurs qui appartiennent à cette région agricole se voient incapables de concourir àl’échelle régionale.Afin que les adaptations à l’environnement et que les politiques de « gestion des risques »soient adéquates, <strong>la</strong> société doit être traversée par un projet ainsi que par une intentionpolitique supportée par <strong>la</strong> capacité de ses dirigeants à percevoir leur société de manièreréflexive. Si, comme l’écrit Hilgers, les réactions d’une société face aux dangers qui <strong>la</strong>331

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