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L’anthropologue français propose une définition de <strong>la</strong> mission assignée aux êtres humainsdans <strong>la</strong> version pratique et positive d’une ontologie naturaliste :Des sujets humains dotés d’une intériorité rationnelle et d’une conscience morale,reconnaissant le principe essentiel de <strong>la</strong> continuité physique et de l’interdépendance matérielledes entités du monde, se donnent <strong>la</strong> mission de préserver cette continuité et cetteinterdépendance, souvent contre les congénères, et ce<strong>la</strong> dans l’intérêt supérieur de tous qu’ilssont les seuls capables de discerner et de représenter (Desco<strong>la</strong>, 2005 : 276).Dans <strong>la</strong> déconstruction de <strong>la</strong> catastrophe Stan, <strong>la</strong> responsabilité des communautés humainesdans <strong>la</strong> préservation de leur équilibre social et écosystémique est soulignée. Du fait de leurgrande capacité perturbatrice, les humains sont investis d’une responsabilité morale décisivedans le maintien des équilibres écologiques. Il leur est impératif de préserver l’équilibre socialet naturel car il permet, entre autres, de réduire les risques de catastrophes. Responsabilitéqu’ils n’assumeront toutefois, souligne Desco<strong>la</strong>, que s’ils comprennent leur situation au seinde <strong>la</strong> chaîne trophique (Desco<strong>la</strong>, 2005 : 273).Propre au naturalisme, cette éthique de l’environnement ne remet pas en question le schèmetypique et dual entre nature et culture. Selon l’ontologie naturaliste, un phénomène naturelextrême (un ouragan, un tremblement de terre, une éruption volcanique…) appartient àl’environnement physique 256 , au règne de <strong>la</strong> « nature ». Les conséquences néfastes de cesphénomènes pour l’environnement social peuvent être évitées par des dispositifs comme pardes politiques développées dans le domaine de <strong>la</strong> « gestion des risques ». Si les notions devulnérabilité et de catastrophe mobilisées par les chercheurs ont permis de repenserl’interdépendance entre l’environnement social et naturel, ces développements intellectuels nesortent pas de <strong>la</strong> logique naturaliste. Le recours aux sciences de <strong>la</strong> nature et aux sciencessociales pour mieux comprendre une catastrophe souligne <strong>la</strong> complémentarité du pôle« nature » et du pôle « culture », sans évacuer toutefois <strong>la</strong> logique dualiste.Les arguments des tinecos commentant Stan et son désastre ne sont pas étrangers à cetteperspective « naturaliste ». Nombreux sont les habitants qui déplorent le mauvais usage deleurs ressources naturelles. Leurs auto-analyses démontrent que les problèmes dedéforestation, d’urbanisation chaotique et d’usage intensif des terres sont responsables del’ampleur des dégâts provoqués par le passage de Stan. Toutefois, en filigrane de cette logiquenaturaliste, subsistent des re<strong>la</strong>tions d’une toute autre nature avec les entités non humainescaractérisées, à l’instar des humains, par des intériorités spécifiques. En effet, les réflexionsmenées par les habitants de San Martín sur l’origine de <strong>la</strong> tempête tropicale Stan témoignentde <strong>la</strong> coexistence d’une autre ontologie avec l’ontologie naturaliste.256 Les jalons du débat au sujet de l’influence anthropique sur les changements climatiques et sur <strong>la</strong> parallèleintensification et augmentation des ouragans ont été posés au cours du « Chapitre III ».352

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