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San martín est aussi le centre politique, économique et religieux des 46 communautés de <strong>la</strong>municipalité : 11 hameaux (aldeas), 27 hameaux (caseríos 8 ) et 8 secteurs (sectores).Composé de secteurs (sectores) et de quartiers (barrios), le centre urbain est perché à unealtitude de 2.422 mètres. Il a <strong>la</strong> particu<strong>la</strong>rité d’avoir été construit au creuset d’un cirque devieilles montagnes, dénommées à juste titre « tertres » par les locaux, cerro en espagnol etwutz en mam. Dans cet écrit, j’utiliserai le terme « tertre » ou encore, le mot plus usuel,« montagne » en traduction de cerro. Pour les tinecos, l’environnement montagneux estsymbole de protection. Ils attribuent un caractère sacré, ainsi qu’un nom mam spécifique àchacun des sommets. Ce sont également ces remparts naturels, dont l’inclinaison des versantsavoisine les 36 % (Chojo<strong>la</strong>n Agui<strong>la</strong>r, 2005 : 19), qui ont mis en danger <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion du centreurbain lors du passage de Stan au mois d’octobre 2005. Au même titre que Stan et les pluies,ces montagnes versatiles tiendront un rôle clé tout au long de cette étude.Un ancrage ethnique et linguistique mamSur le territoire guatémaltèque, 23 ethnies cohabitent dont 21 sont d’origine maya. Chaqueethnie possède une <strong>la</strong>ngue vernacu<strong>la</strong>ire qui se décline en divers dialectes 9 en fonction deslocalités. La région ethnique et linguistique mam couvre partiellement les départements deQuetzaltenango, Huehuetenango et San Marcos. C’est également au-delà de <strong>la</strong> frontièreguatémaltèque, dans le département du Chiapas au Mexique que le mam est encore parlé.Historiquement divisées en municipes et en départements, les unités géopolitiques ne reflètentpas les régions ethniques. Sur <strong>la</strong> « Carte 3 : Carte des régions lingustique du Guatema<strong>la</strong> », onpeut observer que le département de Quetzaltenango, auquel appartient <strong>la</strong> municipalité de SanMartín Sacatepéquez, est à cheval sur les régions mam et Quiché.La <strong>la</strong>ngue maya <strong>la</strong> plus parlée au Guatema<strong>la</strong> est le k’iche’ 10 avec plus de deux millions troiscents mille locuteurs. Suivent le mam 11 , le kaqchikel et le q’eqchi avec respectivementenviron un demi-million de locuteurs guatémaltèques. Malgré l’importance en nombre de <strong>la</strong>8 La subdivision administrative des municipalités en hameaux appelés, aldeas ou caseríos, est conjointe à <strong>la</strong>subdivision territoriale traditionnelle en cantons, cantones, et quartiers, barrios (Hostnig et al., 1998 : 20).L’organisation territoriale coloniale selon <strong>la</strong>quelle les aldeas, unités supérieures, contiennent des plus petitesunités telles que des casaríos n’est plus d’actualité. Ces subdivisions territoriales sont remises en question par <strong>la</strong>croissance démographique non proportionnée en ces lieux.9 Le mépris envers les <strong>la</strong>ngues indigènes entraîne une stigmatisation de celles-ci en les connotant de dialectes.L’usage correct du terme dialecte ne se justifie pourtant que lorsqu’il s’agit de variations locales d’une même<strong>la</strong>ngue.10 Selon le modèle de <strong>la</strong> ligne éditoriale du centre de recherche AVANCSO, j’adopte l’orthographe « Quiché »pour le département et <strong>la</strong> ville de ce même nom tandis que pour ce qui relève de <strong>la</strong> culture et de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion,j’utilise l’orthographie « k’iche’ ».11 Les linguistes regroupent le mam, avec le teko, l’awakateko et l’ixil au sein d’un même groupe linguistiquedénommé mam, soit un des 22 groupes qui composent <strong>la</strong> famille linguistique maya (Weisshaar E. in Hostnig etal., 1998 : 20). Selon <strong>la</strong> linguiste Terrance Kaufman, explique Carmack, <strong>la</strong> branche linguistique du mam s’estséparée de <strong>la</strong> branche linguistique k’iche’ vers 1.400 av. J.-C. Les Mams auraient développé leur propre <strong>la</strong>nguedepuis environ l’an 500 de l’ère chrétienne (Carmack, 1995 :8).29

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