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données sont extraites des bases de données du CRED) énumère 1.057 catastrophes enAmérique <strong>la</strong>tine entre 1991 et 2000, alors que DesInventar enregistre 1.954 catastrophes pour<strong>la</strong> même période uniquement au Guatema<strong>la</strong>. Sur <strong>la</strong> période de 1988-98 le CRED recense 19catastrophes pour le Guatema<strong>la</strong> alors que DesInventar en retient 1.666 (Hernández Pico,2005).Passer en revue les menaces naturelles qui pèsent sur le Guatema<strong>la</strong> mais aussi, les événementsnaturels qui ont affecté l’histoire du pays, montre combien le Guatema<strong>la</strong> est un <strong>la</strong>boratoireparticulièrement fécond pour l’analyse anthropologique des catastrophes appeléescommunément « naturelles ». Si les bases de données en épidémiologie des désastresinforment généralement sur les effets d’un événement sur une échelle nationale, dans untravail ethnographique, il est nécessaire de distinguer les différents niveaux d’impact que peutprovoquer un phénomène naturel à l’échelle d’un pays, d’une région ou d’une localité. Bienque révé<strong>la</strong>trices de l’occurrence des menaces naturelles dans l’Histoire du Guatema<strong>la</strong> et deleurs conséquences, les données émises par le CRED informent de manière peu significativesur les conséquences régionales de ces menaces. En effet, les impacts des événements naturelsdans un même pays divergent localement. Ainsi, les tableaux qui c<strong>la</strong>ssifient les occurrencesdes types d’événements naturels et leurs moyennes de taux de mortalité, de taux d’affectationou de dégâts matériels, peuvent être éloignés des réalités locales.Par exemple, alors que le tremblement de terre de 1976 est évalué par le CRED comme lepremier événement en importance au niveau national en ce qui concerne les dégâts financierset le nombre de personnes affectées, et comme le second événement pour le taux de mortalité,il a affecté le département de Quetzaltenango dans une bien moindre mesure 36 . Il est d’ailleurstrès peu évoqué par les tinecos. À l’inverse, des événements dont les dégâts sont restéscirconscrits à une échelle locale, ne sont parfois pas relevés par les bases de données.L’analyse anthropologico-historique des catastrophes s’avère dès lors extrêmement pertinentecar elle permet, par un dialogue entre histoire et sciences sociales, de croiser des sourcesethnographiques (entretiens, observation participante, histoire orale) avec des sources écrites(documents officiels ou privés) (García Acosta, 2004 ; 2008b). Cette double approche permetde combiner des réflexions sur le temps court, celui qui est à l’échelle des individus, et sur letemps long, celui de l’histoire qui est à <strong>la</strong> portée du chercheur.Des éruptions volcaniques aux pluies torrentielles, des légers séismes aux tremblements deterre, les événements naturels hantent <strong>la</strong> mémoire des anciens de San Martín et lescauchemars des enfants 37 . Ces événements sont des données historiques incontournables et36 Un article intitulé “Realidad nacional en estadisticas” paru dans le Journal Diario de Centro América(24/02/1976), donne <strong>la</strong> répartition des dégâts du tremblement en fonction des régions. Il y est avancé que sur les23.000 personnes qui, à l’échelle nationale, ont perdu <strong>la</strong> vie lors du tremblement de terre, seuls 291 morts ont étédénombrés dans le département de Quetzaltenango. Dans le chapitre suivant, il sera cependant observé commentl’ensemble du pays a connu un impact indirect du tremblement par <strong>la</strong> croissance rapide d’Églises évangéliquespentecôtistes après le séisme.37 Des données diffusées par l’Association des services communautaires de santé confirment mes observations deterrain. Dans un article de <strong>la</strong> Prensa Libre (17/04/2006), un psychologue de l’association affirme qu’au début de<strong>la</strong> saison des pluies 2006, de nombreux enfants « souffrent de terreurs nocturnes et d’une phobie de <strong>la</strong> pluie,après avoir vécu les inondations et les destructions provoquées par <strong>la</strong> tempête Stan ».59

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