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appel à <strong>la</strong> communauté internationale pour secourir le Guatema<strong>la</strong> enlisé dans les glissementsde terrain.La demande, explicitement adressée au secteur de l’aide humanitaire, ne tarda pas à se faireentendre. La presse, mais aussi les nombreux appels de fonds, ou les rapports d’institutionsdisponibles sur <strong>la</strong> toile, témoignent du dynamisme des organismes de caractères nationaux etinternationaux qui arrivèrent massivement dans l’urgence 52 . Répondirent présents, entre autres: l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), <strong>la</strong> Fédérationinternationale des Sociétés de <strong>la</strong> Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, l’Agence des États-Unispour le développement international (USAID), ACT International Action by ChurchesTogether, Caritas, Oxfam International… Comme près de 40 % du réseau routier étaitendommagé et que des ponts avaient été emportés par les eaux, l’aide par voie terrestre futparalysée. Seuls les avions et les hélicoptères purent atteindre les communautés isolées 53 .Pour pallier au manque de moyens aériens locaux, six hélicoptères de l’armée américaine,deux mexicains et un hondurien se sont joints aux efforts des secouristes guatémaltèques pourfaciliter les évacuations, et ce, malgré les fortes pluies qui continuaient de s’abattre sur le pays(AFP, 10/10/2005).Le 10 octobre, le Guatema<strong>la</strong>, avançant des pertes de plus de 650 millions d’Euros dansl’agriculture et les infrastructures, demanda officiellement à <strong>la</strong> communauté internationale uneaide d’urgence de près de 20 millions d’Euros pour <strong>la</strong> reconstruction (AFP, 11/10/2005). Maisde nombreux acteurs locaux exprimèrent leur méfiance quant au détournement de l’aideinternationale par le gouvernement en p<strong>la</strong>ce. Celui-ci dirigea en effet essentiellement lessecours vers les zones de p<strong>la</strong>ntations de canne à sucre qui appartiennent à de grandspropriétaires, et ne les achemina pas vers les vil<strong>la</strong>ges où <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion était totalementdémunie. Des années plus tard, ce sont les scandales de corruption des programmes deconstruction de maisons pour les personnes sinistrées qui seront mis à jour 54 .Sur le p<strong>la</strong>n médiatique, <strong>la</strong> presse étrangère fixa l’attention du monde sur l’horreur de <strong>la</strong>catastrophe au bord du <strong>la</strong>c Atitlán. Dans les vil<strong>la</strong>ges anéantis de Penabaj et de Tzanchaj, à 180km à l’Ouest de <strong>la</strong> capitale, près de 1.400 habitants avaient disparu sous les coulées de boue etde pierres provoquées par le passage de <strong>la</strong> dépression. Mais <strong>la</strong> médiatisation de ce désastre fitoublier que de nombreux petits désastres avaient affecté l’ensemble du pays. Le Rapport sur52 Dans notre monde de communications généralisées, l’écho que les ca<strong>la</strong>mités éveillent dépasse <strong>la</strong>rgementl’endroit où elles sont produites. Partant de cette affirmation, André-Marcel d’Ans estime qu’ « il est devenuimpératif d’éviter de concentrer son regard sur le seul site où le désastre est survenu. Il importe, au contraire, del’é<strong>la</strong>rgir à <strong>la</strong> dimension d’une géopolitique globalisée » (2005 : 6). Sans remettre en question cette assertion, ilme semble nécessaire de souligner que l’analyse d’un corpus de presse, ou l’étude de l’aide dite « d’urgence » oude <strong>la</strong> gestion humanitaire, ne sont que certains des volets de recherche possibles autour d’une catastrophe.L’option délibérement choisie dans cette recherche a été de se tourner vers le vécu et les représentations desacteurs locaux.53 Joëlle Stolz rappelle dans un article dans Le Monde, que « ce pays d’Amérique centrale possède <strong>la</strong> plus fortedensité au monde d’appareils privés, alignés dans les hangars du très chic aéro-club de <strong>la</strong> capitale »(19/10/2005).54 À juste titre, André-Marcel d’Ans rappelle combien <strong>la</strong> corruption n’existe pas que dans les pays du Sud(2005). De sa recherche sur l’après-ouragan Mitch au Honduras, il relève l’opacité qui règne dans le chef desbailleurs internationaux.73

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