12.07.2015 Views

Télécharger la thèse doctorale - FGF

Télécharger la thèse doctorale - FGF

Télécharger la thèse doctorale - FGF

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

À San Martín, les habitants ignorent totalement les risques de tremblement de terre etd’éruption. Ils les ignorent, car nos autorités ont oublié de former notre popu<strong>la</strong>tion, et ce<strong>la</strong>dépend d’eux. C’est de leur faute. Les autorités de Quetzaltenango par exemple, si, ellessavent. Pourquoi pensez-vous qu’il n’y a pas de grands bâtiments à Quetzaltenango ? Parcequ’ils savent qu’il peut toujours y avoir des tremblements. Mais ici nous ignorons totalementce<strong>la</strong>. Ici, si j’ai <strong>la</strong> possibilité de faire une maison de trois ou de quatre étages, je le fais ! Maisj’ignore que, peut être, dans un ou deux mois il peut y avoir un tremblement qui détruirait mamaison. Je pense que ce qui manque, c’est une expertise de <strong>la</strong> part de nos autorités. On estmauvais sur ce sujet… La situation géographique du Guatema<strong>la</strong> et de San Martín est trèsaccidentée. Les montagnes sont de tous les côtés, et puis ici nous avons un volcan qui est leSanta María à Santa Inés. Et pourtant quand on va à <strong>la</strong> communauté de Santa Inés, on ytrouve des maisons de deux ou de trois étages. On est mauvais ! Il nous manque del’expertise, il nous faut des formations mais aussi des personnes qui viennent de l’extérieurpour impulser des moyens stratégiques pour améliorer notre situation de vie (Fidel Ramírez,20/07/2007).Les zones rurales, précise encore Fidel, sont totalement oubliées des p<strong>la</strong>ns de gestion derisques, « alors qu’à <strong>la</strong> capitale et à Quetzaltenango par exemple, les habitants savent que leGuatema<strong>la</strong> est un pays sismique », poursuit-il.Par manque de formation mais aussi d’intérêt, les élus locaux ne se sont pas appropriés <strong>la</strong>thématique de <strong>la</strong> gestion des risques. Mes rencontres avec Francisco de Léon Guzmán entémoignent. Jeune fonctionnaire du Bureau municipal de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification (OMP) de SanMartín, Francisco participa volontairement à une formation d’é<strong>la</strong>boration de cartes en gestiondes risques 247 . Suite à cette formation, il intégra une analyse locale sur <strong>la</strong> thématique de <strong>la</strong>gestion de réduction des risques dans le diagnostic municipal de 2006. Mais au lendemain desélections municipales de septembre 2007, il fut remercié pour ses loyaux services etcongédié. Aucun suivi n’a, à ce jour, été donné dans ce dossier, se <strong>la</strong>mente Francisco. Unfonctionnaire explique que ce sont les Comités communautaires de développement(COCODES) qui désignent aux autorités municipales les actions prioritaires à mener. Si unCOCODE fait <strong>la</strong> demande d’une action concernant les risques de menaces naturelles, lepersonnel municipal accompagnera <strong>la</strong> démarche. Mais si cette question n’est pas à l’agendades COCODES, les autorités municipales ne l’entreprendront pas. Les fonctionnairesdélimitent c<strong>la</strong>irement leur rôle : aider les divers COCODES à <strong>la</strong> concrétisation de leursprojets sans influencer les choix d’axes de développement de <strong>la</strong> municipalité. On peuttoutefois se demander comment techniquement les fonctionnaires pourront accompagner unetelle réflexion, eux qui n’ont été ni formés, ni sensibilisés à ces questions.Les services municipaux susceptibles de prendre au sérieux <strong>la</strong> réduction des risques demenaces naturelles, justifient leur désengagement en attribuant cette fonction à <strong>la</strong>Coordination nationale pour <strong>la</strong> réduction des catastrophes (CONRED). Instituée légalementpar un décret au congrès le 7 novembre 1996, <strong>la</strong> CONRED a pour « objectif de prévenir, de247 Cette formation de plusieurs jours combinait un enseignement théorique et un travail pratique de terrain engroupe supervisé. Le projet, co-organisé par le Centre universitaire de San Marcos de l’Université San Carlos deGuatema<strong>la</strong> et l’association Tinamit, a été financé par un programme de l’Union européenne.328

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!