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d'augmenter, bientôt le prix de <strong>la</strong> terre va augmenter aussi à <strong>la</strong> boca costa. Et bien moi, je serairiche (Pedro, 30/07/2010).L’augmentation du pouvoir d’achat grâce aux migrations é<strong>la</strong>rgit <strong>la</strong> participation au marchéfoncier des anciens petits agriculteurs. Du haut de ses 97 ans, José Antonio Gómez expliqueavoir des petits-enfants partis c<strong>la</strong>ndestinement pour les États-Unis. « Il n’y a pas de travail iciet là, il y a de l’argent, ils payent bien. C’est pour ça qu’ils partent. (…) Regarde les maisons,comme elles sont belles maintenant! » Mais, pour José Antonio, le plus surprenant c’est lerenversement historique que présente <strong>la</strong> situation actuelle : <strong>la</strong> migration permet l’achat, parses concitoyens tinecos, de parcelles de terrains de fincas dans lesquelles il a vendu sesservices dans le passé.Il y a de nombreuses fincas qui ont été rachetées par des tinecos. Les propriétaires des fincasétaient d’autres pays, mais maintenant, elles ont été rachetées. Les tinecos ont maintenant desterrains, ils ont des terres caféières. C’est très bien tout ça. Moi, avant, j’ai travaillé dans desfincas. J’avais un peu de terrain mais comme les autres paysans, j’avais besoin d’argent pourcouvrir les frais. Alors je devais travailler. J’ai été dans différentes fincas. Mes fils n’y ontjamais été. Seulement moi (José Antonio Gómez, 25/07/2007).Exacerbé par ces nouvelles rentrées, le phénomène d’achat de terres à <strong>la</strong> boca costa seconjugue avec un rachat de parcelles de terre dans l’altip<strong>la</strong>no. Mais, l’engouement desmigrants pour l’achat de terrains dans l’altip<strong>la</strong>no, telle une revanche sur l’histoire, provoqueune augmentation du prix des terrains sans précédents. « Le prix de <strong>la</strong> terre a récemmentaugmenté car il est supposé que les gens ont de l’argent grâce aux migrations », expliquePablo Orozco (25/07/2007). Or, toutes les familles tinecas n’ont pas vu leurs ressourceséconomiques augmenter ces dernières années. L’inf<strong>la</strong>tion de <strong>la</strong> terre est telle dans l’altip<strong>la</strong>no,que les tinecos se tournent vers l’achat de terres, moins chères, à <strong>la</strong> boca costa.Aujourd’hui, une cuerda à <strong>la</strong> côte coûte 2.300 quetzales. Ces terres sont vendues par les grandspropriétaires terriens en soif de liquidité. Pour un même montant, un tineco achète deux cuerdasici dans le centre de San Martín ou quarante cuerdas à <strong>la</strong> boca costa. Pour l’instant, ilsdescendent seulement pour cultiver, ils n’y vivent pas. Un groupe d’agriculteurs originaires desterres hautes de San Martín vit par exemple du lundi au vendredi dans le hameau El Carmen de <strong>la</strong>boca costa (Pablo Orozco, 25/07/2007).Cependant, alors que les rentrées financières des migrants ont suscité une inf<strong>la</strong>tion des prixdes parcelles, <strong>la</strong> crise économique de 2009 a entraîné leur chute.Avant <strong>la</strong> crise aux États-Unis, une parcelle coûtait cher. Par exemple, une parcelle éloignée àToj Con (hameau de l’altip<strong>la</strong>no) coûtait entre 50 et 60 mille quetzales. Mais maintenant, lesgens ne savent plus payer ce<strong>la</strong>. Ils n’achètent plus à ce prix. Une femme me racontait qu’ellevendait à Lob<strong>la</strong>tzan (quartier du centre municipal) un terrain à 300 mille quetzales. C’est unbeau terrain. Il est situé au bord de <strong>la</strong> route et il est p<strong>la</strong>t. Ça fait deux ans qu’elle essaie de levendre mais elle ne l’a toujours pas vendu. Il n’y a pas d’argent et c’est <strong>la</strong> conséquence de <strong>la</strong>crise. On raconte qu’il n’y a plus de travail aux États-Unis (Francisco Pérez Pérez, janvier2009).136

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