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est petit, on lui a décrit les nahuals comme étant des anges gardiens : « mon ange gardienc’est le nahual qui prend soin de moi, c’est celui qui m’écoute » (Marino, 06/04/2006). PourCesar, <strong>la</strong> correspondance entre le nahual et l’ange gardien est implicite ; pour Marino parcontre, elle est défendue explicitement. La conception chrétienne de l’ange gardiens’apparente sur certains points à celle du nahual. Revêtant une autre appel<strong>la</strong>tion, l’angegardien, à <strong>la</strong> différence du nahual, s’installe sans crier gare dans <strong>la</strong> cosmovision évangélique.La tradition orale de San Martín présente encore le tajaw de l’eau comme doté d’uneimportante susceptibilité. Entre mythe et réalité, les récits sur l’origine de <strong>la</strong> Laguna Chikabalen est l’exemple le plus explicite, conté de surcroît par de nombreux tinecos sans distinctionreligieuse. Juana partage <strong>la</strong> version qui lui a été transmise sur l’origine de l’actuelle <strong>la</strong>gune.Ma maman nous raconte des choses qu’elle a vécues, mais qui ne se retrouvent pas dans unlivre. De son temps, <strong>la</strong> <strong>la</strong>gune Chikabal se trouvait à <strong>la</strong> grande courbe, sur le chemin pourarriver à San Martín. Les gens étaient nombreux à y <strong>la</strong>ver leurs vêtements. Les chevauxvenaient s’y abreuver. Alors <strong>la</strong> <strong>la</strong>gune est partie se cacher là où est <strong>la</strong> <strong>la</strong>gune sècheaujourd’hui. Elle y est restée un certain moment. Et puis, les gens sont à nouveau venusl’embêter. Elle s’est dép<strong>la</strong>cée là où elle est maintenant. Il n’existe pas de livre qui raconte ceque ma mère a vu. De même, là où est <strong>la</strong> route, il y avait un fleuve avant. Ma maman le saitcar elle al<strong>la</strong>it <strong>la</strong>ver ses vêtements là-bas. Il n’y avait pas encore de robinet (Juana Vásquez,28/11/2008).Cette version sur l’histoire de l’actuel emp<strong>la</strong>cement de <strong>la</strong> <strong>la</strong>gune sacrée reprend lescaractéristiques que l’on retrouve systématiquement dans d’autres variantes du récit : lepositionnement de <strong>la</strong> <strong>la</strong>gune à un premier endroit dénommé aujourd’hui Laguna Seca, le faitque les tinecos se servaient abusivement de cette eau pour des tâches quotidiennes, et enfin ledép<strong>la</strong>cement de <strong>la</strong> <strong>la</strong>gune à un endroit plus reculé de <strong>la</strong> municipalité pour se protéger deshommes. Depuis le jour où elle aurait été retrouvée dans le cratère du volcan Chikabal, <strong>la</strong><strong>la</strong>gune est considérée comme sacrée. Il est interdit aux chiens d’y boire de l’eau, aux femmesd’y <strong>la</strong>ver les vêtements et à tous de s’y baigner sous peine de s’attirer un funeste destin.Les gens racontent qu’il y a un esprit protecteur dans l’eau. Et oui, de mon point de vue, il estvrai que c’est un lieu sacré dans lequel il ne faut pas se baigner. Mais il y a des gens très idiotsqui se mettent à nager dans l’eau ou qui y entrent dans une barque. Une fois, un jour où tout lemonde était monté à <strong>la</strong> Lagune, un groupe de jeunes s’est mis à nager. L’un d’eux a disparu.Comme c’est un cratère, il est peut être parti dans le fond. (…) Je pense qu’il est mort à causedes remous dans le cratère du volcan. Mais les gens d’ici disent que c’est à cause du tajaw.C’est un lieu sacré (Juana Vásquez, 28/11/2008).Les histoires qui racontent <strong>la</strong> mort mystérieuse de personnes qui ont osé offenser le caractèresacré de <strong>la</strong> <strong>la</strong>gune sont multiples. Le chamane Efraín en rapporte une.Un professeur est allé se baigner dans <strong>la</strong> <strong>la</strong>gune et il y urina. De retour chez lui, il tombama<strong>la</strong>de. On ne réussit pas à le soigner. Il rendit visite alors à un ajq’ij, un grand-père duvil<strong>la</strong>ge. Il lui raconta avoir été à <strong>la</strong> <strong>la</strong>gune et s’y être baigné. L’ajq’ij consulta alors sesharicots rouges. Ils dirent qu’il mentait, car il avait uriné dans <strong>la</strong> <strong>la</strong>gune, notre Mère. C’est unpéché. Le monsieur en est mort (Efraín Méndez, 09/09/2008).271

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