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culturel maya. Ces activistes revendiquent aujourd’hui les prophéties de 2012 comme leurhéritage en s’appropriant et en enrichissant les significations à partir de leurs propresréflexions idéologiques locales. À ce sujet, on peut citer des personnalités comme CarlosBarrios (2004) 196 , chamane mam qui a publié divers écrits de vulgarisation sur le chamanismeet les calendriers mayas, José Murcía Batz (1996), défenseur de l’idée d’une transmissiongénétique des savoirs ancestraux, ou encore le romancier Gaspar Pedro González (2006) quiprédit une « nouvelle ère de lumière » après 2012. Ces auteurs font part de leurs visions, deleurs rêves ou de leurs calculs pour annoncer <strong>la</strong> fin de nombreux cycles et le début d’unenouvelle ère.González considère que « de nombreuses voix se sont prononcées de tout côté en usurpant <strong>la</strong>représentativité maya et en étant celles de faux prophètes » (2006 : 9). Il estime qu’il esttemps que les Mayas parlent en leur nom pour éviter toutes spécu<strong>la</strong>tions sur le sujet. Il devientcependant difficile d’évaluer si ces auteurs ont été, ou non, influencés par les courants NewAge. Pour Sitler toutefois, « <strong>la</strong> pollinisation-croisée entre les mayas contemporains et lesparticipants New Age au mouvement 2012 est inévitable » (2006 : 32). Pour preuve de <strong>la</strong>réappropriation abusive de ces prophéties, tant par les leaders New Age que par lespopu<strong>la</strong>tions mayas contemporaines, Sitler défend l’idée que le calendrier de cycles longs étaittombé en désuétude bien avant l’arrivée des conquérants Espagnols 197 : « Ce n’est que lors desa redécouverte par des universitaires occidentaux que des Mayas contemporains, issus demilieux instruits, en ont pris connaissance » (Sitler, 2006 : 25). Les propos tenus par lestinecos sur les prophéties de 2012 et sur les changements climatiques permettent d’étoffer cesobservations. Analyser leurs discours ne consiste nullement à distinguer les vraies des faussesinterprétations, mais bien à dégager celles qui sont véhiculées par les habitants de San Martín.À San Martín, on entend régulièrement parler des « prophéties mayas ». Les textes de Chi<strong>la</strong>mBa<strong>la</strong>m semblent cependant être inconnus de presque tous les tinecos. Plutôt que <strong>la</strong> littératureancienne ou encore contemporaine, une des sources importantes de diffusion de cesprophéties est <strong>la</strong> télévision. De nombreux tinecos m’ont partagé leur fascination pour desreportages transmis sur History Channel au sujet des prophéties mayas. Les propos de cesauditeurs convergent : selon ceux-ci, les prophéties mayas sont véridiques et sont en train des’accomplir. Le lendemain d’avoir visionné un programme sur les prophéties mayas, Yeceniame dit : « ils ont expliqué que c’est vrai, que quelque chose va se passer en 2012 »(23/03/2009). Wilson, fils cadet de Florinda et d’Aldolfo, m’expliqua avoir compris, suite àune émission qui par<strong>la</strong>it de l’Apocalypse en 2012, que « beaucoup de religions considèrentcette date comme celle de <strong>la</strong> fin du monde. En plus de ce<strong>la</strong>, précise-t-il, les prophéties mayas196 Il est intéressant de souligner que le livre de Carlos Barrios, Ch’umi<strong>la</strong>l Wuj. El libro del destino (Guatema<strong>la</strong> :Cholsamaj) publié en 2004 a été traduit en ang<strong>la</strong>is et publié en 2009 sous un le titre The Book of Destiny(Londres : Harper Collins). Le sous-titre qui l’accompagne, Unlocking the secrets of the ancient mayans and theprofecy of 2012, se distingue de <strong>la</strong> première édition en espagnol. Dans un contexte d’engouement pour lesprophéties de 2012, il est difficile de ne pas penser qu’il a été publié avec un tel sous-titre pour être davantageaccrocheur.197 Pour cet auteur, l’utilisation du calendrier de compte long est une caractéristique de <strong>la</strong> Période C<strong>la</strong>ssiquesituée entre 250 et 900 ap. J.-C. « En fait, l’utilisation de ce calendrier sur des anciens monuments en pierredéfinit littéralement <strong>la</strong> Période C<strong>la</strong>ssique » (Sitler, 2006 : 25).219

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