17.08.2013 Views

La pensée européenne au XVIIIe siècle - Les Classiques des ...

La pensée européenne au XVIIIe siècle - Les Classiques des ...

La pensée européenne au XVIIIe siècle - Les Classiques des ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

P<strong>au</strong>l Hazard — <strong>La</strong> <strong>pensée</strong> <strong>européenne</strong> <strong>au</strong> <strong>XVIIIe</strong> <strong>siècle</strong> 124<br />

Saint-<strong>La</strong>mbert, plus tard 1, tenta l’aventure, et réussit mieux que Grimm :<br />

car son Catéchisme universel à l’usage <strong>des</strong> p.171 enfants de douze à treize ans,<br />

contient comme dans une essence les principes de la morale du <strong>siècle</strong> :<br />

DEMANDE : Qu’est-ce que l’homme ?<br />

RÉPONSE : Un être sensible et raisonnable.<br />

D : Comme sensible et raisonnable, que doit-il faire ?<br />

R : Chercher le plaisir, éviter la douleur.<br />

D : Ce désir de chercher le plaisir et d’éviter la douleur, n’est -il pas dans<br />

l’homme ce qu’on appelle l’amour -propre ?<br />

R : Il en est l’effet nécessaire.<br />

D : Tous les hommes ont-ils également l’amour-propre ?<br />

R : Oui, car tous les hommes ont le désir de se conserver et d’obtenir le<br />

bonheur.<br />

D : Qu’entendez-vous par bonheur ?<br />

R : Un état durable dans lequel on éprouve plus de plaisir que de peine.<br />

D : Que f<strong>au</strong>t-il faire pour obtenir cet état ?<br />

R : Avoir de la raison et se conduire par elle.<br />

D : Qu’est-ce que la raison ?<br />

R : <strong>La</strong> connaissance <strong>des</strong> vérités utiles à notre bonheur.<br />

D : L’amour-propre ne nous engage-t-il pas toujours à chercher ces<br />

vérités et à les suivre ?<br />

R : Non, parce que tous les hommes ne savent pas s’aimer.<br />

D : Qu’entendez-vous par là ?<br />

R : Je veux dire que les uns s’aiment bien, et que les <strong>au</strong>tres s’aiment mal.<br />

D : Quels sont ceux qui s’aiment bien ?<br />

R : Ceux qui cherchent à se connaître et qui ne séparent pas leur bonheur<br />

de celui <strong>des</strong> <strong>au</strong>tres...<br />

A morale nouvelle il fallait <strong>des</strong> vertus nouvelles : il y en eut trois.<br />

<strong>La</strong> tolérance. — Elle n’avait été d’abord qu’une règle de commerce,<br />

qu’une pratique de marchands : l’argent <strong>des</strong> Turcs ou <strong>des</strong> Arabes n’a pas<br />

d’odeur ; ni celui <strong>des</strong> chrétiens. Puis elle avait été une revendication du<br />

1 Principe <strong>des</strong> Moeurs, ou Catéchisme Universel, an VI.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!