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anatole jakovsky (1907/1909 ? – 1983) - Bibliothèque Kandinsky

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La trajectoire d’un critique d’art au XXe siècle.<br />

JAKOVSKY Anatole, André Lhote, Paris, Lib. Floury éd., 1947, 123 p.<br />

Écrite en 1947, cette monographie est consacrée à André Lhote, peintre français, adepte de<br />

Gauguin et de Cézanne, décédé en 1962. Anatole Jakovsky en profite pour revenir sur le<br />

parcours du peintre dont il dégage trois phases : les années de formation, la période cubiste<br />

et les années de maturité.<br />

Lorsqu’on se penche aujourd’hui sur la genèse anarchique et tumultueuse de notre<br />

siècle, et d’aussi loin qu’on regarde cette irruption prodigieuse de tempéraments, d’écoles et<br />

de talents, qui jaillissent de toutes parts, en France comme à l’étranger (convergeant tous vers<br />

Paris, le transformant en une capitale unique de beauté, pareille à l’Athènes antique, ou à la<br />

Rome de la Renaissance), la première constatation qui s’impose c’est combien faible en fut et<br />

en demeure l’exégèse artistique.<br />

Il est pourtant un fait d’une importance historique capitale et dont il siérait de mesurer<br />

l’étendue : cinq siècles d’évolution picturale presque rectiligne se trouvent subitement<br />

interrompus à la fin du XIX e siècle ; leur sens est renversé, et dans le riche et fertile chaos<br />

résultant de ce brusque changement, et où les décombres voisinent avec les balbutiements des<br />

langages nouveaux se forme confusément une vision absolument différente, celle de demain.<br />

Voilà le fait exceptionnel que les siècles à venir analyseront sans nul doute mieux que nousmêmes,<br />

trop mêlés à sa formation pour y voir suffisamment clair.<br />

Mais au seuil de cette nouvelle Renaissance française qui est latente et qui ne sera peut-être<br />

que la préface d’un nouveau Moyen-Age (les étiquettes importent peu et les analogies<br />

historiques sont toujours vaines et trompeuses), la grandeur austère et passionnée des<br />

moments que nous vivons exige un peu plus de clarté, un peu plus de précision. Il est<br />

nécessaire qu’on fasse enfin le bilan de ce qui est accompli. Que l’on situe exactement les<br />

écoles et les tendances. Que l’on donne à chaque artiste sa place exacte… Que l’on dégage<br />

l’influence directe ou indirecte de chacun d’eux sur l’époque. Que l’on sépare enfin tout ce<br />

qui est viable dans leur art de tout ce qui est suranné, frappé d’interdit par le temps.<br />

Que l’on redonne surtout aux mots leur sens véritable, leur poids de chair humaine.<br />

Il est évident que la critique artistique, depuis qu’elle existe, a rarement produit une œuvre<br />

profonde. Diderot et les encyclopédistes mis à part, que reste-t-il de tous ces écrits ? Quelques<br />

études pénétrantes et lucides de Baudelaire, quelques appréciations poétiques et<br />

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