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anatole jakovsky (1907/1909 ? – 1983) - Bibliothèque Kandinsky

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La trajectoire d’un critique d’art au XXe siècle.<br />

clair de son temps à évoquer selon ses moyens, en des images en relief, naïves et bariolées, les<br />

visions de la mer et de l’Extrême-Orient. Il meurt à Roche-sur-Yon en septembre 1948.<br />

Parmi les peintres de bateaux traditionnels, le plus connu est, sans conteste, Paul-Émile Pajot,<br />

marin vendéen également, qui a exécuté un nombre impressionnant d’aquarelles d’assez<br />

grand format (6.000 environ), qui représentent toutes sortes de bateaux, par tous les temps,<br />

avec une minutie et une application exemplaires. Il a même écrit : Histoire de ma vie et mes<br />

aventures en mer, cinq gros volumes manuscrits, avec des aquarelles à chaque page qui se<br />

trouvent aujourd’hui aux archives des Sables-d’Olonne. Son fils Gilbert lui a succédé dans ce<br />

métier, bien que son style diffère sensiblement de celui de son père. Un peu plus précis tout en<br />

étant moins incisif, sans les envolées poétiques de son père. Il travaille surtout d’après les<br />

cartes postales. Lui aussi est déjà à son sixième mille… Puis un nommé Jean Lucas, un ancien<br />

marin, dont il sera question plus loin, né en 1874 dans les Côtes-du-Nord et mort à Paris en<br />

1941. Ce dernier peignit à l’huile une certaine quantité de bateaux : pour des amis, mais aussi<br />

sur commande.<br />

J’ai eu la chance de retrouver à Belle-Ile-en-Mer, dans la commune de Bangor, l’un des<br />

derniers représentants de cet art. Il s’appelle Adolphe Laforge, né natif de l’île, comme on dit.<br />

Lui aussi, comme tous ses prédécesseurs, a commencé par naviguer, tout d’abord. Et c’est<br />

aussi sur un voilier qu’il a appris les rudiments de cet art. L’habileté n’est venue que par la<br />

suite. Par un calme plat, les marins d’alors disposaient de loisirs forcés qu’ils consacraient aux<br />

divers bricolages. Les uns sculptaient dans du bois, ou dans l’os du cormoran des maquettes<br />

réduites, les autres, plus doués, peignaient. Il s’agissait donc d’un passe-temps, sentimental,<br />

cela va sans dire, et non d’un gagne-pain. Leurs œuvres étaient destinées à la famille et aux<br />

amis et non à la vente. Ceci est très important. Car une fois de retour à la terre, ils<br />

s’apercevaient bien vite que l’exercice de cet art n’était guère rentable. Le nombre d’heures,<br />

pour ne pas dire de jours et de semaines, indispensable pour mener à bien ces réalisations<br />

mineures et fragiles ne pouvait pas nourrir son homme. La pêcha ou n’importe quoi<br />

rapportaient bien mieux. C’est pourquoi ils les abandonnèrent les uns après les autres. Les<br />

bateaux à mazout ont fait le reste. Ceux qui continuaient à naviguer sur ces bateaux modernes<br />

n’avaient plus de loisirs comme autrefois, et surtout ils n’avaient plus les mains propres. Le<br />

maniement de pinceaux et de la toile, sans parler du papier et de l’aquarelle, s’ accordait<br />

fort mal avec les mains pleines de cambouis. Cela se comprend !<br />

Les loisirs… Forcés ou non, nous savons un peu mieux à présent, depuis la dernière<br />

guerre, que c’est une condition primordiale pour pouvoir exercer librement certains arts ;<br />

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