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anatole jakovsky (1907/1909 ? – 1983) - Bibliothèque Kandinsky

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La trajectoire d’un critique d’art au XXe siècle.<br />

L’artiste les tire de leur non-existence esthétique est les canonise. Il les peint au ralenti<br />

ou, au contraire, accélérés, cela dépend du rythme de l’époque.<br />

Exemples :<br />

« La vie matérielle accélère-t-elle la vie intérieure, et l’homme avec les ailes, n’aura-til<br />

pas le même cœur et les mêmes peines ? »<br />

(PELADAN).<br />

« Quatre heures suffisaient amplement à l’exécution de mon entreprise, ne voulant<br />

faire pour cette fois qu’une simple excursion autour de ma chambre. Si le premier voyage a<br />

duré quarante-trois jours, c’est parce que je n’avais pas été le maître de le faire plus court. Je<br />

ne voulais pas non plus m’assujettir à voyager beaucoup en voiture, comme auparavant,<br />

persuadé qu’un voyageur pédestre voit beaucoup de choses qui échappent à celui qui court la<br />

poste. » (XAVIER DE MAISTRE).<br />

« Tout est artificiel et bien réel. Les yeux. La main. L’immense fourrure des chiffres sur<br />

laquelle je couche la banque. La fureur sexuelle des usines. La roue qui tourne. L’aile qui<br />

plane. La voix qui s’en va au long d’un fil. Ton oreille dans un cornet. Ton sens d’orientation.<br />

Ton rythme. Tu fonds le monde dans le moule de ton crâne. Ton cerveau se creuse. » (BLAISE<br />

CENDRARS).<br />

Sous l’influence des nouvelles conditions sociales on a commencé désormais<br />

l’électrification de la peinture. Le long processus qui consiste à détruire d’abord l’ancienne<br />

vision et à construire une autre ensuite, celle d’avenir ; les années de lente agonie des<br />

innombrables visions qui se meurent successivement et auxquelles se mêlent déjà les<br />

nouvelles lumières.<br />

Sur le plan esthétique, ce choc se manifeste pour la première fois dans l’apparition du<br />

phénomène qu’a été le « modern style », de l’art insolite des environs de 1900, de l’art qui a<br />

commencé à frémir le premier sous les rafales, également premières, de la naissante<br />

civilisation électro-métallurgique. Ainsi les formules précises des sciences exactes deviennent<br />

l’oubli, l’oasis, la narcose. Les courbes elliptiques empruntées aux premières constructions de<br />

fer deviennent les trajets du délire, hystérie rouge, nocturne, des entrées des métros. Et ce<br />

n’est pas pur hasard si, actuellement, la génération réactionnaire écrasée par la seconde vague<br />

de cette industrialisation, retrouve et fétichise ce style périmé et extra-décadent.<br />

Rops, Berdsley, Mucha, Sarah Bernhardt, le crâne, les ossements, Memento mori,<br />

préraphaélites, Gaudi, Scriabine, Sécession de l’Europe Centrale, Jugendstil, Wagner,<br />

Verhaeren, Millet, Lautréamont, Klinger, Böcklin, Extase, Andreef, expressionnisme,<br />

L’Oiseau bleu, Munch, Maeterlinck, Klimt, Vénus noire, mélomanie, peyotl, Odar di femina,<br />

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