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anatole jakovsky (1907/1909 ? – 1983) - Bibliothèque Kandinsky

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La trajectoire d’un critique d’art au XXe siècle.<br />

Ses premières recherches du rythme et de l’espace sans objets ont été nécessairement liées à<br />

l’étape la plus progressive de son temps, cette planimétrie d’apparence ornementale qu’on<br />

nomme en général Néo-Plasticisme. Ses tableaux de ce temps apparaissent comme des<br />

spectrogrammes et des rythmogrammes. Les uns, très simples, dégagent un rythme-couleur<br />

entre une masse et quelques barres. Dans les autres, dont le schéma est plus compliqué, la<br />

surface entière est organisée en zones d’espaces et supporte des systèmes de divisions<br />

rythmiques établissant des progressions et des contre-progressions avec tous les éléments de<br />

l’image. Il commence à se préoccuper de la perméabilité lumineuse et de la résistance<br />

réciproque des couleurs.<br />

Dans ses œuvres suivantes, il maintient une sorte de carcasse de barres diversement colorées,<br />

sur laquelle s’insère et se tend au maximum un système frontal de couleurs. D’un tableau à<br />

l’autre il varie étonnement l’élasticité, l’importance de cette carcasse, l’ordre, l’importance, le<br />

rythme et l’équilibre de son édifice coloré.<br />

Cette carcasse agit sur l’espace comme pour le pincer à la façon d’une corde de musique ; elle<br />

y détermine différents champs potentiels auxquels s’opposent les zones, autrement<br />

potentielles, des couleurs.<br />

Contrairement aux adeptes du Néo-Plasticisme, Hélion manifeste un permanent effort de<br />

rompre la frontalité des images et refuse de produire des signes fermés, enfermés,<br />

des « carrés » ou des « ronds » qui opposent à l’œil des « murs » infranchissables. D’abord,<br />

par des glissements d’axe, des confrontations de deux ou plusieurs mouvements rythmiques<br />

opposés, il est parvenu à galvaniser les surfaces colorées jusqu’à leur imprimer la profondeur<br />

d’un nouvel espace à travers lequel il découvrit les chemins trajectoires des courbes.<br />

Courbes de couleurs établissant des circulations de regards et d’énergie entre des pôles fixes,<br />

elles entraînèrent toute la structure dans leur mouvement ou en opposition avec lui, ce qui<br />

transforma complètement la technique du tableau : plus de parallèles absolues, plus de points<br />

correspondants identiques, plus d’uniformité de couleurs.<br />

De là par un nouveau bond qui, chez ce Normand ayant besoin d’ordre et de cohérence prend<br />

l’allure d’une transition continue, il est parvenu à utiliser toute la couleur comme une énergie,<br />

comme un courant de force qui parcoure l’espace de la toile en même temps qu’il le génère.<br />

L’image va des plus intenses rouges aux plus subtils bleus, des noirs profonds aux gris sans<br />

poids ; elle est à la fois puissante et paisible, calme et dynamique.<br />

L’équilibre est extraordinaire : parfois un dégradé de beige immatériel se balance avec un<br />

levier noir massif ; parfois un système complexe de tensions forme le complément d’une<br />

couleur unie ; ou bien toute l’image s’additionne dans un rythme qui se développe à travers le<br />

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