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anatole jakovsky (1907/1909 ? – 1983) - Bibliothèque Kandinsky

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La trajectoire d’un critique d’art au XXe siècle.<br />

L’ancienne lumière – cette énergie invisible qui se dessine à l’extérieur de la longueur<br />

d’une ligne, la longueur d’un fil qui demeure opaque et noir, dessinant seulement une<br />

silhouette parmi les champs fleuris [« overflowing »] leurs frontières, change d’un seul coup<br />

l’aspect de la signification, de la valeur. La ligne est criblée de tout son long de graines de<br />

lumière du soleil, points multicolores de lumière qui le pénètrent. Le médium devient presque<br />

incandescent, plein de la lumière venant de la fenêtre.<br />

Les arrière-plans clairs se transforment en une masse de sable mouvant, capteurs<br />

d’attention.<br />

Et les éléments mécaniques, laissent place petit à petit à de véritables formes humaines<br />

qui seront la meilleure expression de sa sensibilité changée. S’il avait auparavant un désir<br />

inconscient de dématérialiser les masses, ou spiritualiser les formes inanimées existant déjà,<br />

une fois fascinantes et hostiles, sa vision actuelle les ignore – ça n’a plus cette base, ce point<br />

de départ. L’œuvre débute avec le premier coup de pinceau, le premier vacillement de la<br />

paupière, et se cristallise dans le cours du travail. Le coup de pinceau, la substance véritable<br />

de la couleur, se convertit, sépare, provoqué par sa vie-même – choisissant la forme la plus<br />

pure. La vue devient un levier pour élever le poids bleu du ciel parisien. Cependant, de cela<br />

viennent les premiers efforts de Delacroix pour fixer le reflet d’un reflet, cet art de<br />

tâtonnement. – le conseil de Chopin de cultiver une touche libre et délicate, de laisser la main<br />

affleurer le clavier librement, doucement, pour arriver enfin à une mélodie indécise comme<br />

une apparition aérienne – ce romantisme du dix-neuvième siècle qui s’étend aussi loin que le<br />

désir ultime des surréalistes, saisir l’ombre d’une ombre – symbolique d’une vie qui s’étonne<br />

elle-même. Vieux Paris !<br />

Chaque civilisation, chaque culture, a son climat culturel favori, son atmosphère<br />

idéale. Rome pour le seizième siècle, Versailles pour le dix-huitième, Paris pour le début du<br />

vingtième. <strong>Kandinsky</strong> vit ici et son art devient plus universel. Ses dernières œuvres nous<br />

offrent une image inattendue de Paris – une des plus belles effigies de son but aérien.<br />

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