27.10.2014 Views

anatole jakovsky (1907/1909 ? – 1983) - Bibliothèque Kandinsky

anatole jakovsky (1907/1909 ? – 1983) - Bibliothèque Kandinsky

anatole jakovsky (1907/1909 ? – 1983) - Bibliothèque Kandinsky

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

La trajectoire d’un critique d’art au XXe siècle.<br />

JAKOVSKY Anatole, Les grands peintres naïfs yougoslaves, Paris, Galerie Mona Lisa<br />

éd., 1968, [n.p.]<br />

Témoin de ce qu’il nomme le « miracle yougoslave », Anatole Jakovsky collectionne très tôt<br />

la peinture naïve de l’ex-Yougoslavie. Une salle du Musée international d’art naïf est<br />

entièrement dédiée à cet art à la technique caractéristique puisqu’ il s’agit de peintures sur<br />

verre.<br />

Certes, depuis deux ou trois années, surtout depuis al création du musée de Laval, on<br />

n’ose plus s’attaquer ouvertement aux naïfs. Même leurs adversaires les plus récalcitrants,<br />

connus pour leur mauvaise foi, proclament désormais : « J’aime bien les naïfs », exactement<br />

comme ceux qui n’aiment pas les bêtes, y vont quand même d’une caresse distraite, lorsque le<br />

chat de la maîtresse de maison leur saute sur les genoux. Il y a donc un soupçon de mode d’un<br />

côté, la peur de paraître rétrograde de l’autre. En vérité, on continue à les méconnaître tout<br />

autant, les considérant comme quelque chose d’inférieur, en marge de l’histoire du « Grand »<br />

art.<br />

Or, ce que l’on appelle le « Miracle yougoslave » est, peut-être, la meilleure pierre de<br />

touche, sinon l’une des clefs les plus sûres afin d’expliquer aussi bien la genèse que le sens de<br />

cet art.<br />

En Yougoslavie la vraie nouveauté artistique ne commence qu’avec les naïfs, paysans<br />

pour la plupart qui, sans avoir rien appris, disent mieux que les autres leur amour du visible et<br />

jettent sur lui un regard qui ne doit plus rien à personne. D’ailleurs, il ne s’agit pas, non plus,<br />

uniquement du regard, car tous les sens regardent par les yeux de ces peintres. Bien mieux,<br />

toute la vie présente et passée se reflète à nouveau dans ce miroir enchanté qu’était de tout<br />

temps la peinture.<br />

Les voici réunis pour la première fois à Paris, du moins les meilleurs parmi eux, ce qui<br />

fait que cette exposition prend l’allure de l’avant-première. Elle va, comme on le voit, du<br />

patriarche vert, dru et chênu, Generalic Ivan, jusqu’à son fils Josip, représentant déjà une<br />

autre génération pleine de promesses ; elle englobe naturellement le merveilleux poète rose et<br />

bleu Rabuzin, puis le non moins prodigieux Skurjeni, toujours en train d’hésiter entre la<br />

réalité et le rêve ; elle fait belle part à Kovacic et Vecenaj, ancrés profondément dans la vie<br />

yougoslave quotidienne, tandis qu’un Naumovski, par exemple, y apparaît comme un<br />

romantique isolé, avec ses paysages lunaires et ses Ophélies sous-marines, sans oublier un<br />

204

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!