12.04.2023 Views

La Grande Controverse

“Rejetons cet arrêté, dirent les princes ; dans les questions de conscience, la majorité n’a aucun pouvoir.” Protéger la liberté de conscience, voilà le devoir de l’Etat et la limite de son autorité en matière religieuse. Tout gouvernement civil qui, aujourd’hui, tente de régler ou d’imposer des observances religieuses abolit le principe pour lequel beaucoup des personnes ont si noblement combattu … “Les principes contenus dans cette célèbre Protestation... constituent l’essence même du protestantisme. Elle s’élève contre deux abus de l’homme dans les choses de la foi: l’intrusion du magistrat civil et l’autorité arbitraire du clergé. A la place de ces deux abus, le protestantisme établit, en face du magistrat, le pouvoir de la conscience … Les protestataires ne prétendaient pas seulement au droit de croire et de pratiquer leur foi, mais aussi à celui d’exprimer librement ce qu’ils estimaient être la vérité; et ils contestaient aux prêtres et aux magistrats le droit de les en priver. La protestation de Spire s’élevait solennellement contre l’intolérance religieuse et affirmait catégoriquement le droit de tout homme à servir Dieu selon sa conscience...

“Rejetons cet arrêté, dirent les princes ; dans les questions de conscience, la majorité n’a aucun pouvoir.” Protéger la liberté de conscience, voilà le devoir de l’Etat et la limite de son autorité en matière religieuse. Tout gouvernement civil qui, aujourd’hui, tente de régler ou d’imposer des observances religieuses abolit le principe pour lequel beaucoup des personnes ont si noblement combattu … “Les principes contenus dans cette célèbre Protestation... constituent l’essence même du protestantisme. Elle s’élève contre deux abus de l’homme dans les choses de la foi: l’intrusion du magistrat civil et l’autorité arbitraire du clergé. A la place de ces deux abus, le protestantisme établit, en face du magistrat, le pouvoir de la conscience … Les protestataires ne prétendaient pas seulement au droit de croire et de pratiquer leur foi, mais aussi à celui d’exprimer librement ce qu’ils estimaient être la vérité; et ils contestaient aux prêtres et aux magistrats le droit de les en priver. La protestation de Spire s’élevait solennellement contre l’intolérance religieuse et affirmait catégoriquement le droit de tout homme à servir Dieu selon sa conscience...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>La</strong> <strong>Grande</strong> <strong>Controverse</strong><br />

de Jésus-Christ. Il avait la certitude que, dans la mesure où les principes de l’Evangile<br />

seraient reçus, les croyances et les pratiques superstitieuses seraient renversées.<br />

Pas à pas, la Réforme avançait à Zurich. Une année auparavant, le moine de<br />

Wittenberg avait opposé, à Augsbourg, un " non " énergique au pape et à l’empereur, et<br />

tout faisait présager que les prétentions papales trouveraient une même résistance à<br />

Zurich. Alarmés, les ennemis de la Réforme engagèrent le combat. Zwingle fut en butte à<br />

des attaques réitérées. Dans les cantons encore soumis à l’autorité de Rome, on voyait de<br />

temps à autre des disciples de l’Evangile monter sur le bûcher. Mais cela n’était pas<br />

suffisant : il fallait réduire l’hérésiarque au silence. En conséquence, l’évêque de<br />

Constance envoya à Zurich trois délégués pour accuser Zwingle d’encourager la<br />

transgression des lois de 1’Eglise et de mettre ainsi en péril la paix et le bon ordre de la<br />

société. " Si l’on méconnaît l’autorité de l’Eglise, disaitil, il en résultera une anarchie<br />

universelle. " Zwingle répliqua que, depuis quatre ans, il enseignait l’Evangile à Zurich et<br />

que " cette ville était la plus tranquille et la plus paisible de toute la confédération " . " Le<br />

christianisme, concluait-il, n’est-il donc pas la meilleure sauvegarde de la sécurité<br />

publique ? " (Writz, Helv. K. G., tome IV, p. 226, 227.)<br />

Les délégués de l’évêque avaient exhorté les conseillers de la ville à ne pas<br />

abandonner l’Eglise, hors de laquelle, disaient-ils, il n’y a point de salut. Zwingle<br />

répondait : " Que cette assertion, estimés concitoyens, ne vous émeuve pas ! Le<br />

fondement de l’Eglise, c’est ce Rocher, ce Christ qui a donné à Pierre son nom parce<br />

qu’il le confessait avec fidélité. En toute nation, quiconque croit de cœur au Seigneur<br />

Jésus est sauvé. C’est hors de cette Eglise-là que personne ne peut avoir la vie. " (Id., p.<br />

223.) A la suite de cette entrevue, l’un des délégués de l’évêque accepta la foi<br />

évangélique.<br />

Le conseil refusant de sévir contre Zwingle, Rome prépara une nouvelle attaque. En<br />

apprenant le complot de ses ennemis, Zwingle s’écria : " Qu’ils viennent ! Je ne les<br />

redoute pas plus que le rocher ne redoute les vagues qui mugissent à ses pieds. "<br />

(Zwingli, Vol. VII, p.202.) Les efforts du clergé ne faisaient qu’accélérer les progrès de<br />

la cause qu’il désirait détruire, et la vérité continuait à progresser. Les réformés<br />

d’Allemagne, abattus par la disparition de Luther, reprenaient courage en apprenant les<br />

progrès de l’Evangile en Suisse. A mesure que la Réforme s’établissait à Zurich, le vice y<br />

faisait place à la paix et à la concorde. " <strong>La</strong> paix a élu domicile dans notre ville, écrivait<br />

Zwingle ; pas de querelles, pas d’envie, pas d’hypocrisie, pas de contestations. D’où peut<br />

venir une telle union, si ce n’est du Seigneur, et une telle doctrine, qui nous remplit des<br />

fruits de la paix et de la piété ? " (Id., p. 389.)<br />

Les victoires de la Réforme rendirent les partisans de Rome plus déterminés encore à<br />

enrayer le mouvement. A la vue des maigres résultats que la persécution et la proscription<br />

114

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!