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La Grande Controverse

“Rejetons cet arrêté, dirent les princes ; dans les questions de conscience, la majorité n’a aucun pouvoir.” Protéger la liberté de conscience, voilà le devoir de l’Etat et la limite de son autorité en matière religieuse. Tout gouvernement civil qui, aujourd’hui, tente de régler ou d’imposer des observances religieuses abolit le principe pour lequel beaucoup des personnes ont si noblement combattu … “Les principes contenus dans cette célèbre Protestation... constituent l’essence même du protestantisme. Elle s’élève contre deux abus de l’homme dans les choses de la foi: l’intrusion du magistrat civil et l’autorité arbitraire du clergé. A la place de ces deux abus, le protestantisme établit, en face du magistrat, le pouvoir de la conscience … Les protestataires ne prétendaient pas seulement au droit de croire et de pratiquer leur foi, mais aussi à celui d’exprimer librement ce qu’ils estimaient être la vérité; et ils contestaient aux prêtres et aux magistrats le droit de les en priver. La protestation de Spire s’élevait solennellement contre l’intolérance religieuse et affirmait catégoriquement le droit de tout homme à servir Dieu selon sa conscience...

“Rejetons cet arrêté, dirent les princes ; dans les questions de conscience, la majorité n’a aucun pouvoir.” Protéger la liberté de conscience, voilà le devoir de l’Etat et la limite de son autorité en matière religieuse. Tout gouvernement civil qui, aujourd’hui, tente de régler ou d’imposer des observances religieuses abolit le principe pour lequel beaucoup des personnes ont si noblement combattu … “Les principes contenus dans cette célèbre Protestation... constituent l’essence même du protestantisme. Elle s’élève contre deux abus de l’homme dans les choses de la foi: l’intrusion du magistrat civil et l’autorité arbitraire du clergé. A la place de ces deux abus, le protestantisme établit, en face du magistrat, le pouvoir de la conscience … Les protestataires ne prétendaient pas seulement au droit de croire et de pratiquer leur foi, mais aussi à celui d’exprimer librement ce qu’ils estimaient être la vérité; et ils contestaient aux prêtres et aux magistrats le droit de les en priver. La protestation de Spire s’élevait solennellement contre l’intolérance religieuse et affirmait catégoriquement le droit de tout homme à servir Dieu selon sa conscience...

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<strong>La</strong> <strong>Grande</strong> <strong>Controverse</strong><br />

la nature. L’idolâtrie règne tout aussi certainement dans le monde moderne qu’en Israël<br />

aux jours d’Elie, bien que sous une forme différente. Le dieu de bien des sages de ce<br />

monde, de bien des philosophes, poètes et journalistes ; le dieu des cercles mondains, de<br />

nombre de collèges et d’universités, et même de certaines institutions théologiques, ne<br />

vaut guère mieux que Baal, le dieu-soleil des Phéniciens.<br />

Aucune des erreurs adoptées par le monde chrétien ne porte un coup plus direct à<br />

l’autorité du ciel, aucune n’est plus subversive de la saine raison, aucune n’est plus<br />

pernicieuse dans ses conséquences que la doctrine moderne, si envahissante aujourd’hui,<br />

selon laquelle la loi de Dieu ne serait plus en vigueur. Toute nation a ses lois exigeant<br />

respect et obéissance ; aucun gouvernement n’est possible sans elles. Et l’on voudrait que<br />

le Créateur des cieux et de la terre n’ait pas donné de loi à ses créatures ? Supposons que<br />

des prédicateurs éminents se mettent à enseigner que les statuts qui gouvernent leur pays<br />

et protégeant les droits des particuliers ne sont plus obligatoires, qu’ils menacent les<br />

libertés des citoyens, et qu’il faut par conséquent en secouer le joug. Combien de temps<br />

tolérerait-on de tels hommes dans les chaires du pays ? Or où est le plus grand mal ?<br />

Méconnaître les lois de 1’Etat et de la nation, ou renier les préceptes divins qui sont à la<br />

base de tout gouvernement ?<br />

Les nations auraient beaucoup plus de raisons de supprimer toutes leurs lois, et de<br />

permettre à chacun d’agir à sa guise, que le Souverain de l’univers n’en aurait d’abolir la<br />

sienne et de laisser ses créatures sans règle condamnant le coupable et justifiant<br />

l’innocent. Veut-on savoir quelles conséquences découleraient de l’abolition de la loi de<br />

Dieu ? L’expérience en a été faite. Qu’on songe aux scènes terribles qui ont marqué 1e<br />

triomphe de l’athéisme en France. On a vu alors qu’on ne s’affranchit des restrictions<br />

divines que pour subir la plus cruelle des tyrannies. Dès que l’on écarte la règle de la<br />

justice, on invite le prince des ténèbres à établir son empire sur la terre.<br />

Là où les divins préceptes sont rejetés, le péché cesse de paraître haïssable, et la<br />

justice de sembler désirable. Ceux qui renient le gouvernement de Dieu se rendent<br />

impropres à se gouverner eux-mêmes. Leurs pernicieux enseignements font pénétrer dans<br />

le cœur des enfants et des jeunes gens, peu dociles, de nature, un esprit d’insubordination<br />

; l’anarchie et le libertinage prennent alors pied dans la société. Tout en se moquant de la<br />

crédulité de ceux qui observent les commandements de Dieu, les foules acceptent avec<br />

empressement les séductions de Satan. Elles se laissent dominer par la chair et se livrent<br />

aux péchés qui ont attiré les jugements de Dieu sur les païens.<br />

Ceux qui mésestiment et ravalent les commandements de Dieu sèment et<br />

moissonneront la désobéissance. Que disparaisse entièrement la crainte inspirée par la loi<br />

divine, et bientôt les lois humaines ne seront plus respectées. Parce que le décalogue<br />

interdit les pratiques déshonnêtes, la convoitise du bien d’autrui, le mensonge et la<br />

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