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La Grande Controverse

“Rejetons cet arrêté, dirent les princes ; dans les questions de conscience, la majorité n’a aucun pouvoir.” Protéger la liberté de conscience, voilà le devoir de l’Etat et la limite de son autorité en matière religieuse. Tout gouvernement civil qui, aujourd’hui, tente de régler ou d’imposer des observances religieuses abolit le principe pour lequel beaucoup des personnes ont si noblement combattu … “Les principes contenus dans cette célèbre Protestation... constituent l’essence même du protestantisme. Elle s’élève contre deux abus de l’homme dans les choses de la foi: l’intrusion du magistrat civil et l’autorité arbitraire du clergé. A la place de ces deux abus, le protestantisme établit, en face du magistrat, le pouvoir de la conscience … Les protestataires ne prétendaient pas seulement au droit de croire et de pratiquer leur foi, mais aussi à celui d’exprimer librement ce qu’ils estimaient être la vérité; et ils contestaient aux prêtres et aux magistrats le droit de les en priver. La protestation de Spire s’élevait solennellement contre l’intolérance religieuse et affirmait catégoriquement le droit de tout homme à servir Dieu selon sa conscience...

“Rejetons cet arrêté, dirent les princes ; dans les questions de conscience, la majorité n’a aucun pouvoir.” Protéger la liberté de conscience, voilà le devoir de l’Etat et la limite de son autorité en matière religieuse. Tout gouvernement civil qui, aujourd’hui, tente de régler ou d’imposer des observances religieuses abolit le principe pour lequel beaucoup des personnes ont si noblement combattu … “Les principes contenus dans cette célèbre Protestation... constituent l’essence même du protestantisme. Elle s’élève contre deux abus de l’homme dans les choses de la foi: l’intrusion du magistrat civil et l’autorité arbitraire du clergé. A la place de ces deux abus, le protestantisme établit, en face du magistrat, le pouvoir de la conscience … Les protestataires ne prétendaient pas seulement au droit de croire et de pratiquer leur foi, mais aussi à celui d’exprimer librement ce qu’ils estimaient être la vérité; et ils contestaient aux prêtres et aux magistrats le droit de les en priver. La protestation de Spire s’élevait solennellement contre l’intolérance religieuse et affirmait catégoriquement le droit de tout homme à servir Dieu selon sa conscience...

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<strong>La</strong> <strong>Grande</strong> <strong>Controverse</strong><br />

qui avait fait cuire du pain après la neuvième heure le samedi, eut la surprise, quand il le<br />

coupa le matin suivant, d’en voir sortir un flot de sang. C’est par des inventions et des<br />

absurdités de ce genre que les partisans du dimanche s’évertuaient à lui attribuer un<br />

caractère sacré. (Voir Roger de Hoveden, Annals, Vol.II, p. 528-530 - éd. Bohn.)<br />

En Ecosse et en Angleterre, on finit par obtenir une grande vénération pour le<br />

dimanche en lui adjoignant une partie de l’ancien sabbat. Mais la durée du temps à<br />

sanctifier variait. Un édit du roi d’Ecosse déclarait qu’il fallait considérer comme saint le<br />

samedi depuis midi, et que, “dès cette heure jusqu’au lundi matin, personne ne devait<br />

s’occuper d’affaires séculières. ” ( Morero, Dialogues on the Lord’s Day, p. 290, 291.) En<br />

dépit de tous les efforts faits en vue d’établir la sainteté du dimanche, des papistes euxmêmes<br />

reconnaissaient publiquement la divine autorité du sabbat et l’origine humaine de<br />

l’institution qui l’avait supplanté. Une décision papale du seizième siècle déclare<br />

expressément : “Tous les chrétiens doivent se souvenir que le septième jour, consacré par<br />

Dieu, fut reconnu et observé non seulement par les Juifs, mais aussi par tous les autres<br />

prétendus adorateurs de Dieu. Quant à nous, chrétiens, nous avons changé leur sabbat et<br />

lui avons substitué le jour du Seigneur. ” (Id.,p. 281, 282.) Ceux qui frelataient ainsi la loi<br />

de Dieu et se mettaient délibérément au-dessus de son Auteur, n’ignoraient pas la gravité<br />

de leur acte.<br />

On trouve un exemple frappant de la tactique de Rome à l’égard des insoumis dans la<br />

longue et sanglante persécution dirigée contre les Vaudois, dont quelques-uns étaient<br />

observateurs du sabbat. D’autres endurèrent également des souffrances pour leur fidélité<br />

au quatrième commandement. L’histoire des églises d’Ethiopie est caractéristique. Au<br />

sein des ténèbres du Moyen Age, perdus de vue par le monde, ces chrétiens de l’Afrique<br />

centrale avaient joui, des siècles durant, de la liberté de servir Dieu selon leur foi. Mais<br />

Rome finit par les découvrir, et l’empereur d’ Abyssinie, circonvenu, ne tarda pas à<br />

reconnaître le pape comme vicaire de Jésus- Christ. D’autres concessions suivirent. Les<br />

chrétiens d’Ethiopie furent contraints, par un édit, d’abandonner le sabbat sous les peines<br />

les plus sévères. (Voir Church History of Ethiopia, p. 311, 312.) Mais la domination<br />

papale devint bientôt si insupportable que les Abyssins résolurent de la secouer. Après<br />

une lutte acharnée, les romanistes furent bannis de l’empire, et l’ancienne foi fut rétablie.<br />

Dès qu’elles eurent retrouvé leur indépendance, les églises africaines retournèrent à<br />

l’observation du sabbat du quatrième commandement. Heureuses d’avoir recouvré leur<br />

liberté, elles n’oublièrent jamais l’expérience qu’elles avaient faite de la fraude, du<br />

fanatisme et du despotisme de la puissance romaine. Elles ne demandaient pas mieux,<br />

dans leur royaume solitaire, que de rester ignorées du reste de la chrétienté.<br />

Ces récits du passé révèlent clairement l’inimitié de Rome à l’égard du vrai sabbat et<br />

de ses défenseurs, et les moyens qu’elle emploie pour honorer l’institution qu’elle a<br />

créée. <strong>La</strong> Parole de Dieu nous enseigne que ces scènes se répéteront lorsque catholiques<br />

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