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La Grande Controverse

“Rejetons cet arrêté, dirent les princes ; dans les questions de conscience, la majorité n’a aucun pouvoir.” Protéger la liberté de conscience, voilà le devoir de l’Etat et la limite de son autorité en matière religieuse. Tout gouvernement civil qui, aujourd’hui, tente de régler ou d’imposer des observances religieuses abolit le principe pour lequel beaucoup des personnes ont si noblement combattu … “Les principes contenus dans cette célèbre Protestation... constituent l’essence même du protestantisme. Elle s’élève contre deux abus de l’homme dans les choses de la foi: l’intrusion du magistrat civil et l’autorité arbitraire du clergé. A la place de ces deux abus, le protestantisme établit, en face du magistrat, le pouvoir de la conscience … Les protestataires ne prétendaient pas seulement au droit de croire et de pratiquer leur foi, mais aussi à celui d’exprimer librement ce qu’ils estimaient être la vérité; et ils contestaient aux prêtres et aux magistrats le droit de les en priver. La protestation de Spire s’élevait solennellement contre l’intolérance religieuse et affirmait catégoriquement le droit de tout homme à servir Dieu selon sa conscience...

“Rejetons cet arrêté, dirent les princes ; dans les questions de conscience, la majorité n’a aucun pouvoir.” Protéger la liberté de conscience, voilà le devoir de l’Etat et la limite de son autorité en matière religieuse. Tout gouvernement civil qui, aujourd’hui, tente de régler ou d’imposer des observances religieuses abolit le principe pour lequel beaucoup des personnes ont si noblement combattu … “Les principes contenus dans cette célèbre Protestation... constituent l’essence même du protestantisme. Elle s’élève contre deux abus de l’homme dans les choses de la foi: l’intrusion du magistrat civil et l’autorité arbitraire du clergé. A la place de ces deux abus, le protestantisme établit, en face du magistrat, le pouvoir de la conscience … Les protestataires ne prétendaient pas seulement au droit de croire et de pratiquer leur foi, mais aussi à celui d’exprimer librement ce qu’ils estimaient être la vérité; et ils contestaient aux prêtres et aux magistrats le droit de les en priver. La protestation de Spire s’élevait solennellement contre l’intolérance religieuse et affirmait catégoriquement le droit de tout homme à servir Dieu selon sa conscience...

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<strong>La</strong> <strong>Grande</strong> <strong>Controverse</strong><br />

Un autre écrivain affirme : “Jusqu’à la mort du Sauveur, aucun changement de jour<br />

n’avait eu lieu ” ; et “rien ne prouve que les apôtres, aient donné un commandement<br />

explicite enjoignant l’abandon du sabbat du septième jour et l’observation du premier<br />

jour de la semaine .” (A. E. Waffle, The Lord’s Day, p. 186-188.) Les auteurs catholiques<br />

admettent d’autre part que le changement du jour du repos est le fait de leur église, et<br />

déclarent que les protestants s’inclinent devant son autorité en observant le dimanche.<br />

Dans le catéchisme de l’évêque de Montpellier, en réponse à la question : “Quel est le<br />

jour qu’il faut observer ? ” on lit : “Dans l’ancienne loi, on sanctifiait le samedi. Mais<br />

l’Eglise, instruite par Jésus-Christ, et conduite par le Saint-Esprit, a changé ce jour en<br />

celui du dimanche, en sorte qu’au lieu du dernier jour, on sanctifie le premier. ”<br />

(Instructions générales en forme de Cathéchisme, publiées par ordre de Messire Charles<br />

Joachim Colbert, évêque de Montpellier ‘1733’, p.137, 138.)<br />

Comme signe de l’autorité de 1’Eglise catholique, ses apologistes citent “le fait même<br />

du transfert du sabbat au dimanche, fait accepté par les protestants ... qui, en observant le<br />

dimanche, reconnaissent que 1’Eglise a le pouvoir d’ordonner des fêtes et de les imposer<br />

sous peine de péché .” (H. Tuberville, An Abridgement of the Christian Doctrine, p. 58.)<br />

Le changement du quatrième commandement n’est-il donc pas nécessairement le signe<br />

ou la marque de l’autorité de 1’Eglise catholique, en d’autres termes, “la marque de la<br />

bête ” ? Or, l’Eglise catholique n’a pas abandonné ses prétentions à la suprématie, que le<br />

monde et les églises protestantes reconnaissent virtuellement en acceptant un jour de<br />

repos de sa création et en répudiant le sabbat des Ecritures. Un évêque français affirme<br />

que “l’observation du dimanche par les protestants est un hommage rendu, malgré eux, à<br />

l’autorité de 1’Eglise [catholique] .” (Mgr de Ségur, Causeries sur le protestantisme<br />

d’Aujourd’hui, p. 207.) Ils ont beau se réclamer, pour ce changement, de l’autorité de la<br />

tradition et des Pères, ils le font au mépris du principe même qui les a séparés de Rome, à<br />

savoir que “leur seule et unique règle de foi est 1’Ecriture sainte .” Rome voit bien qu’ils<br />

s’abusent et ferment volontairement les yeux sur des faits évidents. Aussi se réjouit-elle<br />

en constatant que l’idée d’une loi du dimanche gagne du terrain, assurée de voir, tôt ou<br />

tard, le monde protestant revenir dans son giron. L’observation du dimanche imposée par<br />

des églises protestantes équivaut à l’obligation d’adorer la papauté ou “la bête ”. En<br />

outre, en imposant un acte religieux par l’intermédiaire du pouvoir civil, les églises<br />

formeront une “image à la bête ” ; il s’ensuivra que tout pays protestant qui imposera<br />

l’observation du dimanche rendra par là obligatoire l’adoration de la bête et de son<br />

image.<br />

Il est vrai que les chrétiens des générations passées ont observé le dimanche,<br />

convaincus que c’était le jour du repos prescrit par la Bible. Et il y a actuellement dans<br />

toutes les confessions, sans en excepter la communion catholique romaine, de vrais<br />

chrétiens qui croient honnêtement que le dimanche est d’institution divine. Dieu agrée<br />

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