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La Grande Controverse

“Rejetons cet arrêté, dirent les princes ; dans les questions de conscience, la majorité n’a aucun pouvoir.” Protéger la liberté de conscience, voilà le devoir de l’Etat et la limite de son autorité en matière religieuse. Tout gouvernement civil qui, aujourd’hui, tente de régler ou d’imposer des observances religieuses abolit le principe pour lequel beaucoup des personnes ont si noblement combattu … “Les principes contenus dans cette célèbre Protestation... constituent l’essence même du protestantisme. Elle s’élève contre deux abus de l’homme dans les choses de la foi: l’intrusion du magistrat civil et l’autorité arbitraire du clergé. A la place de ces deux abus, le protestantisme établit, en face du magistrat, le pouvoir de la conscience … Les protestataires ne prétendaient pas seulement au droit de croire et de pratiquer leur foi, mais aussi à celui d’exprimer librement ce qu’ils estimaient être la vérité; et ils contestaient aux prêtres et aux magistrats le droit de les en priver. La protestation de Spire s’élevait solennellement contre l’intolérance religieuse et affirmait catégoriquement le droit de tout homme à servir Dieu selon sa conscience...

“Rejetons cet arrêté, dirent les princes ; dans les questions de conscience, la majorité n’a aucun pouvoir.” Protéger la liberté de conscience, voilà le devoir de l’Etat et la limite de son autorité en matière religieuse. Tout gouvernement civil qui, aujourd’hui, tente de régler ou d’imposer des observances religieuses abolit le principe pour lequel beaucoup des personnes ont si noblement combattu … “Les principes contenus dans cette célèbre Protestation... constituent l’essence même du protestantisme. Elle s’élève contre deux abus de l’homme dans les choses de la foi: l’intrusion du magistrat civil et l’autorité arbitraire du clergé. A la place de ces deux abus, le protestantisme établit, en face du magistrat, le pouvoir de la conscience … Les protestataires ne prétendaient pas seulement au droit de croire et de pratiquer leur foi, mais aussi à celui d’exprimer librement ce qu’ils estimaient être la vérité; et ils contestaient aux prêtres et aux magistrats le droit de les en priver. La protestation de Spire s’élevait solennellement contre l’intolérance religieuse et affirmait catégoriquement le droit de tout homme à servir Dieu selon sa conscience...

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<strong>La</strong> <strong>Grande</strong> <strong>Controverse</strong><br />

de vérités évidentes — que tous les hommes sont créés égaux, et que le Créateur leur a<br />

donné des droits inaliénables parmi lesquels se trouvent : la vie, la liberté et la recherche<br />

du bonheur.”D’autre part, la Constitution américaine garantit l’inviolabilité de la<br />

conscience dans les termes les plus positifs. Elle dit : “Aucune formalité ou croyance<br />

religieuse ne pourra jamais être exigée comme condition d’aptitude à une fonction ou<br />

charge publique aux Etats-Unis.”“Le Congrès ne pourra faire aucune loi relative à<br />

l’établissement d’une religion ou qui en interdise le libre exercice. “<br />

“Les auteurs de la Constitution ont reconnu le principe immortel en vertu duquel les<br />

relations de l’homme avec son Dieu — donc les droits de la conscience — sont<br />

inaliénables et échappent à toute législation humaine. Il n’était pas nécessaire<br />

d’argumenter longuement pour établir cette vérité dont chacun est conscient dans son for<br />

intérieur. Cette certitude a soutenu les martyrs au milieu des tortures et des flammes des<br />

bûchers. Ils croyaient que les devoirs envers Dieu priment les lois humaines et que<br />

l’homme n’avait aucun droit sur leur conscience. C’est là un principe inné que personne<br />

ne peut extirper.”(Congressional Documents - U.S.A.-, Ser. 200, Doc. 271.)<br />

Lorsqu’on apprit en Europe qu’il existait un pays où chacun pouvait jouir du fruit de<br />

ses labeurs et vivre selon sa conscience, des milliers de gens affluèrent sur les rivages du<br />

Nouveau Monde. Les colonies se multiplièrent rapidement.” Par une loi spéciale, le<br />

Massachusetts offrit bon accueil et assistance, aux frais de l’Etat, aux chrétiens de toute<br />

nationalité qui fuiraient à travers l’Atlantique pour échapper à la guerre, à la famine ou à<br />

l’oppression de leurs persécuteurs. Ainsi, les fugitifs et les opprimés devenaient, de par la<br />

loi, les hôtes de la nation.”(Martyn, Vol. V, p. 417.) Dans les vingt années qui suivirent le<br />

premier débarquement à Plymouth, un nombre égal de milliers de Pèlerins s’établirent en<br />

Nouvelle-Angleterre.<br />

En retour de cette liberté, les immigrants s’estimaient heureux de gagner leur pain<br />

quotidien par leur travail et leur sobriété.” Ils ne demandaient au sol qu’une rémunération<br />

raisonnable de leur labeur. Sans se laisser leurrer par des visions dorées, … ils se<br />

contentaient des progrès lents, mais constants de leur économie sociale. Ils enduraient<br />

patiemment les privations de la vie du désert, arrosant de leurs larmes et de leurs sueurs<br />

l’arbre de la liberté, qui enfonçait dans le sol ses profondes racines. ” L’Ecriture sainte<br />

était la base de leur foi, la source de leur sagesse, la charte de leurs libertés. Ses principes,<br />

diligemment enseignés dans la famille, à l’école et à l’église, portaient comme fruits<br />

l’industrie, l’intelligence, la chasteté, la tempérance. On eût pu passer des années dans les<br />

colonies des Puritains “sans rencontrer un ivrogne, sans entendre un blasphème, sans voir<br />

un mendiant.”(Bancroft, Ire., Chap. XIX, par. 25.) Ce fait démontrait que les principes de<br />

la Bible offrent les plus sûres garanties de la grandeur nationale. Les colonies, d’abord<br />

faibles et isolées, finirent par devenir une puissante fédération d’Etats, et le monde a vu<br />

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