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La Grande Controverse

“Rejetons cet arrêté, dirent les princes ; dans les questions de conscience, la majorité n’a aucun pouvoir.” Protéger la liberté de conscience, voilà le devoir de l’Etat et la limite de son autorité en matière religieuse. Tout gouvernement civil qui, aujourd’hui, tente de régler ou d’imposer des observances religieuses abolit le principe pour lequel beaucoup des personnes ont si noblement combattu … “Les principes contenus dans cette célèbre Protestation... constituent l’essence même du protestantisme. Elle s’élève contre deux abus de l’homme dans les choses de la foi: l’intrusion du magistrat civil et l’autorité arbitraire du clergé. A la place de ces deux abus, le protestantisme établit, en face du magistrat, le pouvoir de la conscience … Les protestataires ne prétendaient pas seulement au droit de croire et de pratiquer leur foi, mais aussi à celui d’exprimer librement ce qu’ils estimaient être la vérité; et ils contestaient aux prêtres et aux magistrats le droit de les en priver. La protestation de Spire s’élevait solennellement contre l’intolérance religieuse et affirmait catégoriquement le droit de tout homme à servir Dieu selon sa conscience...

“Rejetons cet arrêté, dirent les princes ; dans les questions de conscience, la majorité n’a aucun pouvoir.” Protéger la liberté de conscience, voilà le devoir de l’Etat et la limite de son autorité en matière religieuse. Tout gouvernement civil qui, aujourd’hui, tente de régler ou d’imposer des observances religieuses abolit le principe pour lequel beaucoup des personnes ont si noblement combattu … “Les principes contenus dans cette célèbre Protestation... constituent l’essence même du protestantisme. Elle s’élève contre deux abus de l’homme dans les choses de la foi: l’intrusion du magistrat civil et l’autorité arbitraire du clergé. A la place de ces deux abus, le protestantisme établit, en face du magistrat, le pouvoir de la conscience … Les protestataires ne prétendaient pas seulement au droit de croire et de pratiquer leur foi, mais aussi à celui d’exprimer librement ce qu’ils estimaient être la vérité; et ils contestaient aux prêtres et aux magistrats le droit de les en priver. La protestation de Spire s’élevait solennellement contre l’intolérance religieuse et affirmait catégoriquement le droit de tout homme à servir Dieu selon sa conscience...

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<strong>La</strong> <strong>Grande</strong> <strong>Controverse</strong><br />

Comment donc discerner celui qui dit faux de celui qui dit vrai ? … Comment ? Par la<br />

Parole de Dieu. ” Peu après, au cours d’une dispute avec lui, un savant docteur catholique<br />

s’écriait : “Mieux vaut être sans les lois de Dieu que sans celles du pape.”A quoi Tyndale<br />

répliqua : “Je brave le pape et toutes ses lois, et si Dieu m’accorde la vie, je veux<br />

qu’avant peu un valet de ferme qui conduit sa charrue ait des Ecritures une meilleure<br />

connaissance que vous.”(Anderson, Annals of the English Bible, p. 39.)<br />

Déterminé plus que jamais à donner le Nouveau Testament à son peuple dans la<br />

langue du pays, il se mit aussitôt à la tâche. Chassé de chez lui par la persécution, il se<br />

rendit à Londres où il put se livrer quelque temps à son travail sans empêchement. Mais<br />

la violence des papistes l’obligea de nouveau à prendre la fuite. Toute l’Angleterre lui<br />

paraissant fermée, il résolut d’aller demander l’hospitalité à l’Allemagne, et c’est dans ce<br />

pays qu’il commença l’impression de son Nouveau Testament. Quand on lui défendait<br />

d’imprimer dans une ville, il partait dans une autre. Deux fois, le travail dut être<br />

interrompu. Il se rendit enfin à Worms, où, quelques années auparavant, Luther avait<br />

plaidé la cause de la vérité devant la diète. Dans cette ville ancienne, où résidaient<br />

beaucoup d’amis de la Réforme, Tyndale acheva son travail sans nouvelle interruption.<br />

Trois mille exemplaires du Nouveau Testament furent bientôt imprimés, suivis d’une<br />

seconde édition, la même année.<br />

Malgré la grande vigilance exercée par les autorités dans tous les ports d’Angleterre,<br />

la Parole de Dieu pénétrait dans Londres par différentes voies, et de là se répandait dans<br />

tout le pays. Les ennemis de la vérité cherchèrent en vain à la supprimer. Un jour<br />

l’évêque de Durham acheta à un libraire, ami de Tyndale, tout son stock de Bibles et le<br />

livra aux flammes, espérant ainsi entraver la diffusion du saint Livre. Ce fut le contraire<br />

qui arriva. Avec l’argent de l’évêque, on put imprimer une nouvelle édition, meilleure<br />

que la précédente. Lorsque, plus tard, Tyndale fut incarcéré, et qu’on lui offrit la liberté à<br />

condition de révéler le nom des personnes qui avaient contribué par leurs dons à<br />

l’impression des Bibles, il répondit que l’évêque de Durham avait été son plus fort<br />

souscripteur ; en achetant à un bon prix tout le stock en magasin, il lui avait donné les<br />

moyens d’aller courageusement de l’avant.<br />

Livré, par trahison, entre les mains de ses ennemis, Tyndale passa plusieurs mois en<br />

prison et finit par sceller son témoignage de son sang ; mais les armes qu’il avait<br />

préparées donnèrent à d’autres soldats la possibilité de lutter avec succès jusqu’à nos<br />

jours. <strong>La</strong>timer soutenait du haut de la chaire qu’il faut lire la Bible dans la langue du<br />

peuple. L’Auteur des saintes Ecritures, disait-il, “c’est Dieu lui-même “, et l’Ecriture<br />

participe de la puissance de son Auteur.”Il n’y a ni roi, ni empereur, ni magistrat qui ne<br />

soit tenu de lui rendre obéissance. … Ne prenons pas de chemin de traverse ; que la<br />

Parole de Dieu nous conduise. Ne suivons pas la voie de nos pères, et ne nous informons<br />

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