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La Grande Controverse

“Rejetons cet arrêté, dirent les princes ; dans les questions de conscience, la majorité n’a aucun pouvoir.” Protéger la liberté de conscience, voilà le devoir de l’Etat et la limite de son autorité en matière religieuse. Tout gouvernement civil qui, aujourd’hui, tente de régler ou d’imposer des observances religieuses abolit le principe pour lequel beaucoup des personnes ont si noblement combattu … “Les principes contenus dans cette célèbre Protestation... constituent l’essence même du protestantisme. Elle s’élève contre deux abus de l’homme dans les choses de la foi: l’intrusion du magistrat civil et l’autorité arbitraire du clergé. A la place de ces deux abus, le protestantisme établit, en face du magistrat, le pouvoir de la conscience … Les protestataires ne prétendaient pas seulement au droit de croire et de pratiquer leur foi, mais aussi à celui d’exprimer librement ce qu’ils estimaient être la vérité; et ils contestaient aux prêtres et aux magistrats le droit de les en priver. La protestation de Spire s’élevait solennellement contre l’intolérance religieuse et affirmait catégoriquement le droit de tout homme à servir Dieu selon sa conscience...

“Rejetons cet arrêté, dirent les princes ; dans les questions de conscience, la majorité n’a aucun pouvoir.” Protéger la liberté de conscience, voilà le devoir de l’Etat et la limite de son autorité en matière religieuse. Tout gouvernement civil qui, aujourd’hui, tente de régler ou d’imposer des observances religieuses abolit le principe pour lequel beaucoup des personnes ont si noblement combattu … “Les principes contenus dans cette célèbre Protestation... constituent l’essence même du protestantisme. Elle s’élève contre deux abus de l’homme dans les choses de la foi: l’intrusion du magistrat civil et l’autorité arbitraire du clergé. A la place de ces deux abus, le protestantisme établit, en face du magistrat, le pouvoir de la conscience … Les protestataires ne prétendaient pas seulement au droit de croire et de pratiquer leur foi, mais aussi à celui d’exprimer librement ce qu’ils estimaient être la vérité; et ils contestaient aux prêtres et aux magistrats le droit de les en priver. La protestation de Spire s’élevait solennellement contre l’intolérance religieuse et affirmait catégoriquement le droit de tout homme à servir Dieu selon sa conscience...

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<strong>La</strong> <strong>Grande</strong> <strong>Controverse</strong><br />

Jude parle de la même époque en ces termes : " Il a réservé pour le jugement du grand<br />

jour, enchaînés éternellement par les ténèbres, les anges qui n’ont pas gardé leur dignité,<br />

mais qui ont abandonné leur propre demeure. " Il cite plus loin ces paroles d’Enoch : "<br />

Voici, le Seigneur est venu avec ses saintes myriades, pour exercer un jugement contre<br />

tous. " (Jude 6 : 14, 15.) Jean, de son côté, vit " les morts, les grands et les petits, qui se<br />

tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts. ... Et les morts furent jugés selon leurs<br />

œuvres, d’après ce qui était écrit dans ces livres." (Apocalypse 20 : 12.)<br />

Mais si les morts jouissent déjà du bonheur parfait ou se tordent dans les flammes de<br />

l’enfer, à quoi sert le jugement à venir ? Les enseignements de la Parole de Dieu sur ces<br />

points importants ne sont ni obscurs ni contradictoires ; n’importe qui peut les<br />

comprendre. Et quel est l’esprit non prévenu qui voit la moindre parcelle de justice ou de<br />

bon sens dans la théorie populaire ? Est-ce que les justes, une fois leurs cas examinés par<br />

le grand Juge, recevront cet éloge : " C’est bien, bon et fidèle serviteur... ; entre dans la<br />

joie de ton maître", alors qu’ils auront déjà peut-être passé des siècles en sa présence ?<br />

Les méchants sont-ils tirés de leur lieu de tourments pour entendre de la bouche du Juge<br />

de toute la terre cette sentence : " Retirez-vous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel<br />

" ? (Matthieu 25: 21, 41.) Sinistre plaisanterie ! Honteux démenti infligé à la sagesse et à<br />

la justice de Dieu!<br />

<strong>La</strong> théorie de l’immortalité de l’âme est un des emprunts que Rome a faits au<br />

paganisme pour l’incorporer à la foi chrétienne. Luther mettait le dogme de l’immortalité<br />

de l’âme au nombre des " fables monstrueuses qui constituent la boue des décrétales<br />

romaines " . (E. Pétavel-Olliff, Le Problème de l’Immortalité, tome II, p. 78.)<br />

Commentant les paroles de l’Ecclésiaste, selon lesquelles les morts ne savent rien, le<br />

réformateur écrivait : " Nouveau passage établissant que les morts ne sentent rien. Il n’y a<br />

la ni devoir, ni science, ni connaissance, ni sagesse. Salomon estime que les morts<br />

dorment, et ne sentent rien. Les morts ne tiennent compte ni des jours, ni des années ;<br />

mais à leur réveil, ils croient avoir dormi à peine une minute . " (Luther’s Werke, St. L.,<br />

liv. V, p. 1535.)<br />

On ne voit nulle part dans les saints Livres que les justes reçoivent leur récompense et<br />

les méchants leur châtiment au moment de la mort. On ne trouve dans les patriarches et<br />

les prophètes aucune affirmation de ce genre. Jésus-Christ et les apôtres n’y ont pas fait la<br />

moindre allusion. L’Ecriture enseigne positivement que les morts ne montent pas<br />

directement au ciel mais qu’ils sont plongés dans le sommeil jusqu’à la résurrection.<br />

(Voir 1 Thessaloniciens 4 : 14-16 ; Job 14 : 10-12.) Au moment même où " le cordon<br />

d’argent se détache et où le vase d’or se brise " (voir Ecclésiaste 12 : 7-9), les pensées de<br />

l’homme périssent. Ceux qui descendent dans la tombe sont silencieux. Ils ne savent rien<br />

de ce qui se passe sous le soleil (Job 14 : 21). Heureux repos pour les justes lassés !<br />

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