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La Grande Controverse

“Rejetons cet arrêté, dirent les princes ; dans les questions de conscience, la majorité n’a aucun pouvoir.” Protéger la liberté de conscience, voilà le devoir de l’Etat et la limite de son autorité en matière religieuse. Tout gouvernement civil qui, aujourd’hui, tente de régler ou d’imposer des observances religieuses abolit le principe pour lequel beaucoup des personnes ont si noblement combattu … “Les principes contenus dans cette célèbre Protestation... constituent l’essence même du protestantisme. Elle s’élève contre deux abus de l’homme dans les choses de la foi: l’intrusion du magistrat civil et l’autorité arbitraire du clergé. A la place de ces deux abus, le protestantisme établit, en face du magistrat, le pouvoir de la conscience … Les protestataires ne prétendaient pas seulement au droit de croire et de pratiquer leur foi, mais aussi à celui d’exprimer librement ce qu’ils estimaient être la vérité; et ils contestaient aux prêtres et aux magistrats le droit de les en priver. La protestation de Spire s’élevait solennellement contre l’intolérance religieuse et affirmait catégoriquement le droit de tout homme à servir Dieu selon sa conscience...

“Rejetons cet arrêté, dirent les princes ; dans les questions de conscience, la majorité n’a aucun pouvoir.” Protéger la liberté de conscience, voilà le devoir de l’Etat et la limite de son autorité en matière religieuse. Tout gouvernement civil qui, aujourd’hui, tente de régler ou d’imposer des observances religieuses abolit le principe pour lequel beaucoup des personnes ont si noblement combattu … “Les principes contenus dans cette célèbre Protestation... constituent l’essence même du protestantisme. Elle s’élève contre deux abus de l’homme dans les choses de la foi: l’intrusion du magistrat civil et l’autorité arbitraire du clergé. A la place de ces deux abus, le protestantisme établit, en face du magistrat, le pouvoir de la conscience … Les protestataires ne prétendaient pas seulement au droit de croire et de pratiquer leur foi, mais aussi à celui d’exprimer librement ce qu’ils estimaient être la vérité; et ils contestaient aux prêtres et aux magistrats le droit de les en priver. La protestation de Spire s’élevait solennellement contre l’intolérance religieuse et affirmait catégoriquement le droit de tout homme à servir Dieu selon sa conscience...

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<strong>La</strong> <strong>Grande</strong> <strong>Controverse</strong><br />

A peine l’argent a-t-il sonné dans ma caisse, que l’ âme s’élance hors du purgatoire et<br />

prend son vol vers le ciel. Simon le magicien avait autrefois offert de l’argent aux apôtres<br />

en échange du don des miracles. Pierre lui avait dit : " Que ton argent périsse avec toi,<br />

puisque tu as cru que le don de Dieu s’acquérait à pris d’argent ! " (Actes 8 : 20.) Mais<br />

l’offre de Tetzel était acceptée avec empressement par des milliers de gens. L’argent et<br />

l’or affluaient dans ses caisses. Un salut à prix d’argent est plus facile à obtenir que celui<br />

qui exige la conversion, la foi et une lutte persévérante contre le péché. <strong>La</strong> doctrine des<br />

indulgences trouva cependant des contradicteurs dans 1’Eglise romaine : c’étaient des<br />

hommes savants et pieux qui n’accordaient aucune confiance à des prétentions aussi<br />

contraires à la raison et à 1’Ecriture. Mais aucun prélat n’osait élever la voix contre cet<br />

odieux trafic. Le malaise commençant à se faire sentir, plusieurs se demandaient avec<br />

angoisse si Dieu ne susciterait pas quelque instrument pour purifier son Eglise.<br />

Bien que Luther fût encore un fervent papiste, il était rempli d’horreur à l’ouïe des<br />

déclarations blasphématoires des marchands d’indulgences. Plusieurs de ses auditeurs,<br />

qui avaient acheté des certificats de pardon, vinrent bientôt lui confesser leurs divers<br />

péchés, et lui en demander l’absolution, non pas qu’ils en eussent des remords sincères,<br />

mais uniquement en vertu de leurs indulgences. Luther la leur refusa, et leur déclara tout<br />

net que sans repentance et sans conversion, ils périraient dans leurs péchés. Très<br />

perplexes, ces gens se hâtèrent de retourner vers Tetzel pour l’informer qu’un moine<br />

augustin ne faisait aucun cas de ses lettres de pardon. Quelques-uns même demandaient<br />

hardiment le remboursement de leur argent. A cette nouvelle, Tetzel rugit de colère, et se<br />

livra en chaire à de terribles imprécations. A plusieurs reprises, il fit allumer un feu sur la<br />

grande place, en déclarant qu’il avait reçu du pape l’ordre de brûler tous les hérétiques<br />

qui oseraient s’élever contre ses très saintes indulgences.<br />

Luther entra alors résolument dans la lice comme champion de la vérité. Montant en<br />

chaire, il fit entendre de solennels avertissements. Mettant en relief la nature odieuse du<br />

péché, il affirma qu’il est impossible à l’homme, par ses propres efforts, d’atténuer sa<br />

culpabilité ou d’éluder le châtiment de Dieu. Seules la repentance et la foi en Jésus-Christ<br />

peuvent sauver le pécheur. <strong>La</strong> grâce, don gratuit de Dieu, ne s’obtenant pas à prix<br />

d’argent, Luther conseillait à ses auditeurs, non d’acheter des indulgences, mais de<br />

compter avec foi sur un Sauveur crucifié. Relatant sa douloureuse recherche du salut par<br />

les humiliations et les pénitences, il les assura qu’il n’avait trouvé paix et joie qu’en<br />

détachant ses regards de ses propres mérites pour les porter sur Jésus-Christ.<br />

Tetzel continuant son trafic, Luther résolut de protester énergiquement contre ces<br />

criants abus. Il en eut bientôt l’occasion. L’église du château de Wittenberg possédait<br />

plusieurs reliques qu’en certains jours de fête on exhibait aux yeux du peuple. Ces jourslà,<br />

une indulgence plénière était accordée à ceux qui, après avoir visité l’église, faisaient<br />

leur confession. L’affluence à ces fêtes était considérable. L’une des plus importantes,<br />

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