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La Grande Controverse

“Rejetons cet arrêté, dirent les princes ; dans les questions de conscience, la majorité n’a aucun pouvoir.” Protéger la liberté de conscience, voilà le devoir de l’Etat et la limite de son autorité en matière religieuse. Tout gouvernement civil qui, aujourd’hui, tente de régler ou d’imposer des observances religieuses abolit le principe pour lequel beaucoup des personnes ont si noblement combattu … “Les principes contenus dans cette célèbre Protestation... constituent l’essence même du protestantisme. Elle s’élève contre deux abus de l’homme dans les choses de la foi: l’intrusion du magistrat civil et l’autorité arbitraire du clergé. A la place de ces deux abus, le protestantisme établit, en face du magistrat, le pouvoir de la conscience … Les protestataires ne prétendaient pas seulement au droit de croire et de pratiquer leur foi, mais aussi à celui d’exprimer librement ce qu’ils estimaient être la vérité; et ils contestaient aux prêtres et aux magistrats le droit de les en priver. La protestation de Spire s’élevait solennellement contre l’intolérance religieuse et affirmait catégoriquement le droit de tout homme à servir Dieu selon sa conscience...

“Rejetons cet arrêté, dirent les princes ; dans les questions de conscience, la majorité n’a aucun pouvoir.” Protéger la liberté de conscience, voilà le devoir de l’Etat et la limite de son autorité en matière religieuse. Tout gouvernement civil qui, aujourd’hui, tente de régler ou d’imposer des observances religieuses abolit le principe pour lequel beaucoup des personnes ont si noblement combattu … “Les principes contenus dans cette célèbre Protestation... constituent l’essence même du protestantisme. Elle s’élève contre deux abus de l’homme dans les choses de la foi: l’intrusion du magistrat civil et l’autorité arbitraire du clergé. A la place de ces deux abus, le protestantisme établit, en face du magistrat, le pouvoir de la conscience … Les protestataires ne prétendaient pas seulement au droit de croire et de pratiquer leur foi, mais aussi à celui d’exprimer librement ce qu’ils estimaient être la vérité; et ils contestaient aux prêtres et aux magistrats le droit de les en priver. La protestation de Spire s’élevait solennellement contre l’intolérance religieuse et affirmait catégoriquement le droit de tout homme à servir Dieu selon sa conscience...

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<strong>La</strong> <strong>Grande</strong> <strong>Controverse</strong><br />

Bien que Miller attirât des foules d’auditeurs intelligents et attentifs, son nom était<br />

rarement mentionné par la presse religieuse, sauf pour le tourner en dérision et mettre les<br />

lecteurs en garde contre lui. Enhardis par l’attitude des conducteurs religieux, les<br />

indifférents et les impies recouraient à des épithètes injurieuses et à de vulgaires quolibets<br />

pour attirer le mépris sur sa personne et sur son œuvre. Ce vieillard à cheveux blancs, qui<br />

avait quitté une demeure confortable pour aller de ville en ville annoncer le fait solennel<br />

de la proximité du jugement, était dénoncé comme un fanatique, un menteur, un<br />

imposteur. Le ridicule, le dédain et le mensonge, qu’on accumulait sur la tête de Miller<br />

provoquèrent parfois des protestations indignées de la part de la presse quotidienne. "<br />

Traiter avec légèreté et en termes irrévérencieux un sujet d’une telle majesté et aux<br />

conséquences incalculables " , disaient des mondains, " ce n’est pas seulement bafouer les<br />

sentiments de ses propagateurs, c’est tourner en dérision le jour du jugement, se moquer<br />

de la Divinité elle-même et anéantir les terreurs de son tribunal. " (Bliss, Ouv. cité, p.<br />

183)<br />

L’instigateur de tout mal ne s’efforçait pas seulement de neutraliser l’effet du message<br />

adventiste, mais de détruire le messager lui-même. Miller appliquait le tranchant de<br />

1’Ecriture au cœur de ses auditeurs, censurant leurs péchés et troublant leur paix ; ses<br />

paroles claires et pénétrantes provoquaient leur colère. Des gens sans aveu résolurent un<br />

jour de le tuer à la sortie d’une réunion. Mais, dans la foule, il y avait des anges ; l’un<br />

d’eux, qui avait revêtu une forme humaine, prit le serviteur de Dieu par le bras, et<br />

l’emmena sain et sauf loin de la populace irritée. <strong>La</strong> tâche de Miller n’était pas achevée ;<br />

Satan et ses émissaires furent désappointés.<br />

En dépit de toute opposition, l’intérêt éveillé par le message du retour du Christ allait<br />

croissant. Les auditeurs ne se comptèrent plus par vingtaines ou par centaines, mais par<br />

milliers. Après les réunions, les églises avaient enregistré un grand nombre de nouveaux<br />

membres ; mais ces néophytes ne tardèrent pas à être eux-mêmes en butte à l’opposition.<br />

Les églises commencèrent à prendre à leur égard des mesures disciplinaires. Miller<br />

adressa alors une lettre ouverte aux chrétiens de toutes les confessions, les mettant en<br />

demeure, si ses enseignements étaient erronés, de le lui prouver par les Ecritures.<br />

"Que croyons-nous, disait-il, que nous n’ayons pas tiré directement de la Parole de<br />

Dieu que vous reconnaissez vous-mêmes comme unique règle de foi et de vie ? Que<br />

faisons-nous qui mérite une si violente condamnation de la part des Eglises et de la<br />

presse, et qui vous autorise à nous exclure de votre communion?... Si nous sommes sur<br />

une mauvaise voie, je vous supplie de nous dire en quoi nous avons tort. Montrez-nous<br />

par la Parole de Dieu quelle est notre erreur. Vous nous avez assez abreuvés de ridicule ;<br />

jamais cela ne nous convaincra que nous faisons fausse route ; seule la Parole de Dieu<br />

pourra changer notre manière de voir, car c’est avec calme et avec prière, en nous basant<br />

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