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La Grande Controverse

“Rejetons cet arrêté, dirent les princes ; dans les questions de conscience, la majorité n’a aucun pouvoir.” Protéger la liberté de conscience, voilà le devoir de l’Etat et la limite de son autorité en matière religieuse. Tout gouvernement civil qui, aujourd’hui, tente de régler ou d’imposer des observances religieuses abolit le principe pour lequel beaucoup des personnes ont si noblement combattu … “Les principes contenus dans cette célèbre Protestation... constituent l’essence même du protestantisme. Elle s’élève contre deux abus de l’homme dans les choses de la foi: l’intrusion du magistrat civil et l’autorité arbitraire du clergé. A la place de ces deux abus, le protestantisme établit, en face du magistrat, le pouvoir de la conscience … Les protestataires ne prétendaient pas seulement au droit de croire et de pratiquer leur foi, mais aussi à celui d’exprimer librement ce qu’ils estimaient être la vérité; et ils contestaient aux prêtres et aux magistrats le droit de les en priver. La protestation de Spire s’élevait solennellement contre l’intolérance religieuse et affirmait catégoriquement le droit de tout homme à servir Dieu selon sa conscience...

“Rejetons cet arrêté, dirent les princes ; dans les questions de conscience, la majorité n’a aucun pouvoir.” Protéger la liberté de conscience, voilà le devoir de l’Etat et la limite de son autorité en matière religieuse. Tout gouvernement civil qui, aujourd’hui, tente de régler ou d’imposer des observances religieuses abolit le principe pour lequel beaucoup des personnes ont si noblement combattu … “Les principes contenus dans cette célèbre Protestation... constituent l’essence même du protestantisme. Elle s’élève contre deux abus de l’homme dans les choses de la foi: l’intrusion du magistrat civil et l’autorité arbitraire du clergé. A la place de ces deux abus, le protestantisme établit, en face du magistrat, le pouvoir de la conscience … Les protestataires ne prétendaient pas seulement au droit de croire et de pratiquer leur foi, mais aussi à celui d’exprimer librement ce qu’ils estimaient être la vérité; et ils contestaient aux prêtres et aux magistrats le droit de les en priver. La protestation de Spire s’élevait solennellement contre l’intolérance religieuse et affirmait catégoriquement le droit de tout homme à servir Dieu selon sa conscience...

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<strong>La</strong> <strong>Grande</strong> <strong>Controverse</strong><br />

employées par Rome à cet effet au cours des siècles passés. S’il désire savoir comment<br />

papistes et protestants traiteront ceux qui méconnaîtront leurs dogmes, qu’il s’instruise<br />

sur la manière dont Rome a traité le sabbat de 1’Eternel et ses défenseurs. Des édits<br />

royaux, des décisions de conciles généraux, des ordonnances de l’Eglise appuyées par le<br />

pouvoir séculier, tels sont les moyens qui furent employés pour donner à une fête païenne<br />

une place d’honneur dans le monde chrétien. <strong>La</strong> première disposition légale en faveur du<br />

dimanche fut l’édit de Constantin. (En 321 de notre ère. Voir Appendice.) Aux termes de<br />

cet édit, les habitants des villes devaient se reposer “au jour vénérable du soleil ” , tandis<br />

que les gens de la campagne pouvaient vaquer à leurs occupations ordinaires. Bien que<br />

cet édit fût virtuellement païen, il fut promulgué par Constantin après son adhésion au<br />

christianisme.<br />

Estimant sans doute que le décret impérial n’était pas suffisant pour suppléer à<br />

l’absence de tout ordre divin, l’évêque opportuniste de Césarée, grand ami et flatteur de<br />

l’empereur, prétendit que Jésus avait transféré le repos du sabbat au dimanche. Eusèbe<br />

reconnaît involontairement être incapable de produire un seul témoignage scripturaire en<br />

faveur de la nouvelle institution et signale les auteurs réels du changement, en ajoutant :<br />

“Tout ce qui devait se faire le jour du sabbat, nous l’avons transféré sur le jour du<br />

Seigneur. ” (Eusèbe de Césarée, Commentaire sur le Psaume 92 - Patrologie Migne, tome<br />

XXIII, col. 1172. Petit Montrouge, Paris 1887.) L’argument en faveur du dimanche,<br />

quelque faible qu’il fût, servit néanmoins à enhardir les hommes à fouler aux pieds le<br />

sabbat de L’Éternel. Tous ceux qui désiraient pactiser avec le monde acceptèrent la fête<br />

populaire.<br />

L’affermissement de la papauté et l’exaltation du dimanche progressent parallèlement.<br />

Pendant quelque temps, les gens de la campagne continuèrent à s’occuper de leurs<br />

travaux en dehors des heures du culte, et le septième jour fut encore considéré comme le<br />

jour du repos. Mais, graduellement, un changement se produisit. On défendit aux<br />

magistrats le dimanche, de ne prononcer aucun jugement sur des causes civiles. Bientôt<br />

les gens de toute catégorie reçurent l’ordre de s’abstenir de toute œuvre servile, sous<br />

peine d’amende pour les hommes libres, et de la flagellation pour les serviteurs. Plus tard,<br />

les dispositions de la loi exigèrent que les riches coupables abandonnassent la moitié de<br />

leurs biens et que, s’ils s’obstinaient à transgresser le dimanche, ils fussent réduits en<br />

servitude. Les gens des classes inférieures étaient punis d’un exil perpétuel. On eut aussi<br />

recours aux miracles. On rapporte, entre autres, qu’un fermier, qui se disposait un<br />

dimanche à aller labourer et qui nettoyait sa charrue avec un outil de fer, vit cet outil<br />

s’attacher à sa main et y rester pendant deus ans, à sa grande douleur et à sa grande honte.<br />

(Francis West, Historical and Practical Discourse on the Lord’s Day, p. 147.)<br />

Plus tard, le pape ordonna aux curés de paroisse de réprimander les transgresseurs du<br />

dimanche et de les inviter à aller faire leurs prières à l’église sous peine des pires<br />

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