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La Grande Controverse

“Rejetons cet arrêté, dirent les princes ; dans les questions de conscience, la majorité n’a aucun pouvoir.” Protéger la liberté de conscience, voilà le devoir de l’Etat et la limite de son autorité en matière religieuse. Tout gouvernement civil qui, aujourd’hui, tente de régler ou d’imposer des observances religieuses abolit le principe pour lequel beaucoup des personnes ont si noblement combattu … “Les principes contenus dans cette célèbre Protestation... constituent l’essence même du protestantisme. Elle s’élève contre deux abus de l’homme dans les choses de la foi: l’intrusion du magistrat civil et l’autorité arbitraire du clergé. A la place de ces deux abus, le protestantisme établit, en face du magistrat, le pouvoir de la conscience … Les protestataires ne prétendaient pas seulement au droit de croire et de pratiquer leur foi, mais aussi à celui d’exprimer librement ce qu’ils estimaient être la vérité; et ils contestaient aux prêtres et aux magistrats le droit de les en priver. La protestation de Spire s’élevait solennellement contre l’intolérance religieuse et affirmait catégoriquement le droit de tout homme à servir Dieu selon sa conscience...

“Rejetons cet arrêté, dirent les princes ; dans les questions de conscience, la majorité n’a aucun pouvoir.” Protéger la liberté de conscience, voilà le devoir de l’Etat et la limite de son autorité en matière religieuse. Tout gouvernement civil qui, aujourd’hui, tente de régler ou d’imposer des observances religieuses abolit le principe pour lequel beaucoup des personnes ont si noblement combattu … “Les principes contenus dans cette célèbre Protestation... constituent l’essence même du protestantisme. Elle s’élève contre deux abus de l’homme dans les choses de la foi: l’intrusion du magistrat civil et l’autorité arbitraire du clergé. A la place de ces deux abus, le protestantisme établit, en face du magistrat, le pouvoir de la conscience … Les protestataires ne prétendaient pas seulement au droit de croire et de pratiquer leur foi, mais aussi à celui d’exprimer librement ce qu’ils estimaient être la vérité; et ils contestaient aux prêtres et aux magistrats le droit de les en priver. La protestation de Spire s’élevait solennellement contre l’intolérance religieuse et affirmait catégoriquement le droit de tout homme à servir Dieu selon sa conscience...

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<strong>La</strong> <strong>Grande</strong> <strong>Controverse</strong><br />

puisque j’étends ma main et que personne n’y prend garde, puisque vous rejetez tous mes<br />

conseils, et que vous n’aimez pas mes réprimandes, ... quand la terreur vous saisira<br />

comme une tempête, ... je ne répondrai pas.” (Proverbes 1 : 24-28.) Cette voix rappelle<br />

des souvenirs que l’on voudrait pouvoir effacer, des avertissements méconnus, des<br />

invitations refusées, des occasions négligées.<br />

Là sont ceux qui ont bafoué le Sauveur au jour de son humiliation. C’est avec une<br />

puissance irrésistible que se présentent à leur mémoire ces paroles de Jésus lorsque,<br />

adjuré par le souverain sacrificateur, il répondit solennellement : “Vous verrez désormais<br />

le Fils de l’homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du<br />

ciel. ” (Matthieu 26 : 64.) Ils le contemplent maintenant dans sa gloire, et il faut qu’ils le<br />

voient encore assis à la droite de la puissance de Dieu. Ceux qui ont ridiculisé<br />

l’affirmation qu’il était le Fils de Dieu sont maintenant bouche close. Là se trouve le<br />

hautain Hérode qui se moquait de sa royauté et qui ordonnait à ses soldats ricaneurs de le<br />

couronner. Là se trouvent les hommes dont les mains sacrilèges, après l’avoir<br />

ironiquement revêtu d’un manteau de pourpre, ont ceint son front sacré d’une couronne<br />

d’épines et placé dans sa main docile un sceptre dérisoire, puis se sont prosternés devant<br />

lui, la raillerie et le blasphème sur les lèvres. Les hommes qui ont frappé au visage le<br />

Prince de la vie et l’ont couvert de leurs crachats se détournent maintenant de son regard<br />

perçant, et cherchent à fuir la gloire indicible de sa présence. Ceux qui enfoncèrent des<br />

clous à travers ses mains et ses pieds, le soldat qui perça son côté de sa lance,<br />

contemplent ces cicatrices avec terreur et remords.<br />

Les événements du Calvaire reviennent avec une douloureuse clarté à la mémoire des<br />

sacrificateurs et des principaux du peuple. Frémissants d’horreur, ils se rappellent<br />

comment, sous l’inspiration de Satan, ils disaient en branlant la tête : “Il a sauvé les<br />

autres, et il ne peut se sauver lui-même ! S’il est roi d’Israël, qu’il descende de la croix, et<br />

nous croirons en lui. Il s’est confié en Dieu ; que Dieu le délivre maintenant, s’il l’aime. ”<br />

(Matthieu 27 : 42, 43.) Ils se souviennent clairement de la parabole des vignerons qui<br />

refusèrent de rendre au propriétaire le fruit de la vigne, maltraitèrent ses serviteurs et<br />

tuèrent son fils. Ils se souviennent tout aussi distinctement de leur propre verdict : “Le<br />

maître de la vigne … fera périr misérablement ces misérables. ” (Matthieu 21 : 41.) Dans<br />

le péché et le châtiment des vignerons infidèles, les sacrificateurs et les anciens voient<br />

leur propre conduite et leur juste sort. Aussi, entend-on s’élever, plus immense et plus<br />

perçante que le cri de “Crucifie ! Crucifie ! ” poussé dans les rues de Jérusalem, cette<br />

clameur d’agonie : “C’est le Fils de Dieu ! C’est le vrai Messie ! ” Et l’on veut fuir la<br />

présence du Roi des rois. Et l’on s’élance, pour y chercher un vain refuge, vers les<br />

cavernes, vers les crevasses de la terre bouleversée.<br />

Dans l’existence de tous ceux qui rejettent la vérité, il y a des moments où la<br />

conscience se réveille, où la mémoire rappelle le souvenir douloureux d’une vie<br />

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