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Du stéréotype à la performance : les ... - Archipel - UQAM

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littéraires poursuivent une réflexion sur le rapport entre amérindianité et authenticité. Le sujet<br />

s'y débat avec ce qui l'objective, tentant d'insuffler un peu de subjectivité aux <strong>stéréotype</strong>s.<br />

Comme le faisait James Luna dans Take a Picture with a Reallndian, ces œuvres se deman­<br />

dent (et nous demandent) ce que peut bien être un «vrai » amérindien. El<strong>les</strong> mettent en jeu le<br />

caractère anonyme des figures associées aux Premières Nations, souligné par Lucy A. Ganje<br />

(1996, p. 44; infra, p. 222), de même que « <strong>les</strong> représentations aseptisées du corps dans le<br />

monde contemporain des images et de <strong>la</strong> marchandise», évoquées par David Le Breton<br />

(2003 p. 100; infra, p. 82). Alors que <strong>les</strong> clichés des cultures amérindiennes <strong>les</strong> relèguent<br />

dans un passé lointain et fantasmatique, ces pratiques trouvent des façons de représenter <strong>les</strong><br />

Premières Nations de manière actuelle. El<strong>les</strong> témoignent de cette négation de <strong>la</strong> subjectivité<br />

(qui s'articule de manière particulièrement violente chez Josée Yvon), rejoignant le constat<br />

sur le sentiment d'inauthenticité des Amérindiens décrit par Jimmie <strong>Du</strong>rham dans Columbus<br />

Day (1983, p. 84) : « One of the most terrible aspects of our situation toda y is th at none of us<br />

fee! that we are authentic. We do not think that we are reallndians. » Ces pratiques tentent<br />

de déjouer cette impasse, d'inventer des façons nouvel<strong>les</strong> et performatives d'être<br />

« réellement » ou autrement amérindien.<br />

L'amérindianité enfantine et banale de Terrance Houle<br />

Le travail multidisciplinaire de Terrance Houle 195 utilise de manière critique et humoris­<br />

tique certains clichés associés aux Premières Nations, particulièrement dans ses séries de<br />

photo-<strong>performance</strong>s, où il se met en scène en se réappropriant et en dép<strong>la</strong>çant ces représenta­<br />

tions conventionnel<strong>les</strong>. Dans <strong>la</strong> série de trois photographies intitulée Remember in Grade ... et<br />

réalisée en 2003 en col<strong>la</strong>boration avec <strong>la</strong> photographe Jarusha Brown, il pose dans le jardin<br />

195 Terrance Houle est un artiste d'origine kainai (b<strong>la</strong>ckfoot) et nahkawininiwak (saulteux) né en<br />

1975. Il a complété un bacca<strong>la</strong>uréat <strong>à</strong> l'Alberta College of Art and Design. À <strong>la</strong> b<strong>la</strong>gue, il inscrit dans<br />

son curriculum vitae qu'il poursuit une maîtrise <strong>à</strong> The School of Hard Knocks and Kick Ass. Il est <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />

fois un artiste visuel, un vidéaste et un artiste de <strong>performance</strong>, ayant présenté depuis 2002 son travail<br />

au Canada, aux Etats-Unis et en Europe. Parmi ses courts-métTages, mentionnons The Wagon Burner<br />

(2004, récipiendaire du meilleur film expérimental du Festival ImageNative <strong>à</strong> Toronto) et The Metrosexual<br />

Indian (2005), qu'il est possible de voir sur le site isuma.tv . Sa <strong>performance</strong> Portage, dans<br />

<strong>la</strong>quelle il transporte un canot <strong>à</strong> travers <strong>la</strong> ville en compagnie de Trevor Freeman, a été présentée<br />

depuis 2007 <strong>à</strong> Vancouver, Toronto et Ottawa.<br />

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