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Du stéréotype à la performance : les ... - Archipel - UQAM

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«La représentation et l'identité s'épanouissent dans <strong>la</strong> confonnité aux idées reçues», af­<br />

firme François Lap<strong>la</strong>ntine (1999, p. 13). Dans Je, nous et <strong>les</strong> autres, il écrit (ibid., p. 138):<br />

L'identité et <strong>la</strong> représentation nourrissent en permanence l'illusion de <strong>la</strong><br />

conservation : des choses dans <strong>les</strong> mots, du passé dans <strong>les</strong> monuments, de<br />

l'identité de départ dans le devenir, et de <strong>la</strong> répétition. El<strong>les</strong> sont duplication<br />

et reduplication sans fin qui s'opposent <strong>à</strong> <strong>la</strong> multiplication des <strong>la</strong>ngues, des<br />

points de vue, des figures possib<strong>les</strong> de soi.<br />

L'identité et <strong>la</strong> représentation sont liées dans une même pression de stabilité, qui appelle<br />

l'origine (et <strong>les</strong> fantasmes et <strong>les</strong> clichés de l'origine) <strong>à</strong> partir de <strong>la</strong>quelle se fabriquent <strong>les</strong><br />

images stéréotypées. «Les identités sont [ ... ] constituées <strong>à</strong> l' intérieur et non <strong>à</strong> l'extérieur de<br />

<strong>la</strong> représentation», rappelle Stuart Hall (2008, p. 271). li importerait alors, poursuit Hall, de<br />

se demander «non pas "qui sommes-nous?" et "d'où venons-nous?" mais qu'allons-nous<br />

devenir, comment sommes-nous représentés et comment ce<strong>la</strong> peut-il influencer <strong>la</strong> manière<br />

dont nous nous représentons nous-mêmes ? (ibid.) »<br />

La stabilité de <strong>la</strong> représentation, si elle peut conduire <strong>à</strong> une vision pétrifiée de l'identité,<br />

qui ne prend pas en considération son caractère multiple et complexe, s'avère en quelque<br />

sorte nécessaire pour se situer, en tant que sujet, dans <strong>la</strong> réalité. Poursuivant cette idée selon<br />

<strong>la</strong>quelle <strong>les</strong> représentations conventionnel<strong>les</strong> sont <strong>à</strong> <strong>la</strong> fois incontournab<strong>les</strong> et détestab<strong>les</strong>,<br />

Ruth Amossy et Anne Herschberg Pierrot écrivent dans Stéréotypes et clichés ( 1997, p . 43) :<br />

L'adhésion <strong>à</strong> une opinion entérinée, une image partagée, permet par ailleurs <strong>à</strong><br />

l'individu de proc<strong>la</strong>mer indirectement son allégeance au groupe dont il désire<br />

faire partie. Il exprime en quelque sorte symboliquement son identification <strong>à</strong><br />

une collectivité en assumant ses modè<strong>les</strong> stéréotypés.<br />

La tension constitutive du <strong>stéréotype</strong> permet de rendre le monde intelligible, de donner une<br />

forme compréhensible <strong>à</strong> l'autre, mais aussi <strong>à</strong> soi-même. Adhérer <strong>à</strong> des images stab<strong>les</strong>, des<br />

représentations fondatrices, donne une cohérence <strong>à</strong> nos appartenances identitaires. Les com­<br />

munautés se reconnaissent et se construisent symboliquement <strong>à</strong> partir de <strong>stéréotype</strong>s.<br />

« Les <strong>stéréotype</strong>s sont des idées, des croyances, des valeurs, des codes partagés par un<br />

groupe», résume Stéphane Hoebeke (2008, p. 39). Ainsi, «chaque communauté construit,<br />

non un système, mais une nébuleuse symbolique dans <strong>la</strong>quelle <strong>les</strong> idées et <strong>les</strong> mots prennent<br />

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