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Du stéréotype à la performance : les ... - Archipel - UQAM

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ta that ... » (Lippard, 1993, p . 66-67; infra, p. 287). Selon ce point de vue, une œuvre est ou<br />

n'est pas amérindienne. Si elle l' est, elle l'est exclusivement, et si elle ne l'est pas, elle ne<br />

l'est pas du tout. Les pratiques analysées dans cette thèse inventent des façons d 'être et de ne<br />

pas être amérindiennes. Qu'il s'agisse de personnages de fiction (chez Josée Yvon), de per­<br />

sonnages de <strong>performance</strong> (chez Fusco, G6mez-Pefia, Blondeau, Stimson), d'autoreprésenta­<br />

tions (chez Luna, Lord et Houle) ou de portraits (chez KC Adams), <strong>les</strong> sujets amérindiens ne<br />

le sont qu'en partie seulement. Et il importe pour eux de souligner ce que l'on pourrait dé­<br />

crire comme <strong>la</strong> non-exclusivité amérindienne de leur identité, qui ne peut se résoudre <strong>à</strong> cette<br />

dimension, encore moins être réduite aux <strong>stéréotype</strong>s qui 1 'accompagnent.<br />

En affrontant <strong>les</strong> tensions entre <strong>la</strong> possibilité et l'impossibilité de prendre <strong>la</strong> parole et<br />

d'agir en tant que sujets amérindiens, ces œuvres explorent le conflit qui s'installe, de ma­<br />

nière plus générale, entre <strong>la</strong> possibilité et l'impossibilité d'exprimer l'amérindianité. Le<br />

travail de ces artistes fait preuve d'une lucidité particulièrement ironique face <strong>à</strong> cette impasse.<br />

lis transforment ce cul-de-sac en un espace de jeu où tant <strong>la</strong> critique que l'autodérision ont<br />

leur p<strong>la</strong>ce. Est-il possible de représenter son appartenance aux cultures amérindiennes autre­<br />

ment que par des signes qui, dussent-ils être violemment renouvelés, continuent de dénoter<br />

fortement <strong>les</strong> Premières Nations? Comment conjuguer <strong>la</strong> fierté et <strong>les</strong> aspects plus pernicieux<br />

associés <strong>à</strong> l'étiquette« artiste amérindien», qui oriente nécessairement l'interprétation de ces<br />

œuvres. Pratiquement tous <strong>les</strong> artistes amérindiens ici abordés ont exprimé, en entrevue ou<br />

dans un texte, le désir d'être reconnu avant tout comme artiste, formu<strong>la</strong>nt par ai lleurs le<br />

souhait que l'on considère leur travail autrement que par le biais d'une lecture strictement<br />

culturelle, qui se borne <strong>à</strong> sa dimension amérindienne.<br />

Dé<strong>la</strong>isser <strong>les</strong> signes d'amérindianité ?<br />

L'expression de l'amérindianité demande de nouvel<strong>les</strong> images, de nouveaux métissages,<br />

afin de s'articuler de manière actuelle et non-stéréotypée. Dans cette optique, on peut se<br />

demander s'il ne serait pas plus simple ou plus efficace, non pas de détourner <strong>les</strong> clichés,<br />

mais de s'en détourner. .. Le travail récent de Jimmie <strong>Du</strong>rham et de quelques autres artistes<br />

amérindiens, particulièrement en arts visuels, adopte cette approche. Il s' y déploie une autre<br />

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