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Du stéréotype à la performance : les ... - Archipel - UQAM

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instal<strong>la</strong>tions :<br />

troncs d'arbres, pneus<br />

renversements de chars de police<br />

bidons d'essence avec plomb<br />

allumettes aux frottoirs<br />

Adjuvants:<br />

chansons naturistes et feux de camp<br />

s'inscrivent sans accroc<br />

au programme régional de soutien <strong>à</strong> <strong>la</strong> création Iroquoise<br />

Sur invitation<br />

En plus des emprunts au vocabu<strong>la</strong>ire de 1 'art de <strong>performance</strong>, ce poème performe<br />

l'amérindianité. On y retrouve ce mé<strong>la</strong>nge d'art, d'activisme et d'analyse (ou encore de<br />

création, de critique et de citoyenneté), qui compose <strong>la</strong> <strong>performance</strong> selon Dwight Conquer-<br />

good (Bial, 2004, p. 318; infra, p. 14).<br />

Dans le poème de Boisvert, <strong>les</strong> barricades des Warriors se transforment en<br />

«instal<strong>la</strong>tions», en œuvres d'art engagées. L'insurrection iroquoise devient une métaphore<br />

de <strong>la</strong> lutte anti-capitaliste, mais aussi de 1 'obligation, pour <strong>les</strong> sociétés québécoise et nord­<br />

américaine, de penser autrement, notamment leur rapport aux Premières Nations. Celui que<br />

Gabriel Landry (2003, p. 189) décrit cotrune «le plus baveux de nos poètes» met ici en<br />

scène une glorification de <strong>la</strong> résistance impossible. Le contraste entre <strong>la</strong> pinède (bribe de terre<br />

préservée, sauvage, qui constitue le vestige morcelé d'une Amérique amérindienne) et le golf<br />

(espace domestique, contrôlé, artificiel et petit-bourgeois) est frappant. Il s'agit, comme<br />

l'écrit Boisvert (1992, p. 46), d'« une drôle de guerre 1 perdue d'avance 1 gagnée dans le vide<br />

1 mettant au prise <strong>les</strong> Iroquois et le reste du monde ». Le désir d'agrandir un terrain de golf<br />

sur un territoire pour ainsi dire déj<strong>à</strong> volé constitue pour le poète une aberration contre <strong>la</strong>-<br />

quelle il faut se battre, ainsi que le remarque Isabelle St-Amand (2009, p. 152) : «Le recueil<br />

Voleurs de cause dénonce quant <strong>à</strong> lui <strong>la</strong> logique de <strong>la</strong> propriété privée et <strong>la</strong> poursuite du profit<br />

qui motivent <strong>la</strong> réalisation de ce projet de développement domiciliaire et récréatif. » Les<br />

soixante-dix-huit jours de <strong>la</strong> crise d'Oka illustrent pour Boisvert <strong>la</strong> violence et <strong>la</strong> bêtise<br />

humaines. Il s'agit d'une «dénonciation juste et foudroyante», pour reprendre l'expression<br />

de Tony Tremb<strong>la</strong>y (1995, p. 21 ), qui vise ceux que Bois vert notrune dans un autre poème<br />

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