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Du stéréotype à la performance : les ... - Archipel - UQAM

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cliché aurait une raison de se faire remarquer et chercherait ainsi <strong>à</strong> nous dire quelque chose.<br />

Comme le remarque encore Henri Quéré, «c'est seulement au prix d'un arrachement et d'une<br />

mise <strong>à</strong> distance qu'il apparaît pour ce qu'il est (ibid.)». Le détournement des représentations<br />

conventionnel<strong>les</strong> permet de lever le voile sur le cliché, de désamorcer son efficacité répétitive<br />

pour le rendre évidant, douteux, <strong>la</strong>issant voir <strong>les</strong> contractions <strong>à</strong> l'œuvre dans son image<br />

désormais troublée.<br />

Représentations conventionnel<strong>les</strong><br />

Tout comme le cliché et le <strong>stéréotype</strong>, le principe de représentation table sur <strong>la</strong> répétition<br />

et <strong>la</strong> similitude. Dans Je, nous et <strong>les</strong> autres, François Lap<strong>la</strong>ntine écrit (1999, p. 85):<br />

La notion de représentation est le plus souvent comprise en tant que double,<br />

doublure, réplique, répétition, reconnaissance [ ... ]. Elle est conçue comme<br />

une duplication, une photocopie, une imitation du réel accompagnant ce que<br />

nous voyons et éprouvons[ ... ].<br />

Dans sa dimension répétitive, <strong>la</strong> représentation consiste en une incessante réplique d'elle­<br />

même, faite de photocopies, d'images tirées <strong>à</strong> partir des mêmes clichés, des mêmes poncifs.<br />

Le <strong>stéréotype</strong> et <strong>la</strong> représentation partagent une même prétention d'immuabilité. Ces images<br />

se présentent comme étant identiques <strong>à</strong> el<strong>les</strong>-mêmes, comme el<strong>les</strong> l'ont toujours été et le<br />

seront toujours. Il s'agit l<strong>à</strong> d'un leurre particulièrement efficace. Car <strong>la</strong> forme précise<br />

qu'adopte <strong>la</strong> représentation est essentiellement arbitraire.<br />

Dans Art, représentation, expression, Jean-Pierre Cometti donne cet exemple pour<br />

l'illustrer (2002, p. 38) :<br />

Tous <strong>les</strong> enfants ont coutume d'utiliser dans leurs jeux des objets très divers<br />

et assez peu « ressemb<strong>la</strong>nts » pour remp<strong>la</strong>cer (représenter, mais au sens de<br />

tenir lieu) <strong>les</strong> objets qui leur font défaut : un simple morceau de bois pour une<br />

voiture, un bâton pour un cheval, etc. Cette pratique illustre le fait que<br />

n' importe quoi peut représenter n 'importe quoi.<br />

La représentation, en un sens, donne une image de quelque chose. Dans une autre acception,<br />

elle tient lieu de quelque chose. Dans <strong>les</strong> deux cas, elle participe d'un pacte d'association.<br />

Les conventions de représentation sont arbitraires, de manière semb<strong>la</strong>ble <strong>à</strong> ce que décrit<br />

Saussure <strong>à</strong> propos du caractère arbitraire du signe linguistique. Ainsi, n'importe quoi ne<br />

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