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Du stéréotype à la performance : les ... - Archipel - UQAM

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encore le romancier allemand Karl May (qui a imaginé le personnage de Winnetou, porté <strong>à</strong><br />

l'écran avec beaucoup de succès dans <strong>les</strong> années soixante). Ces représentations ont marqué<br />

l'imaginaire occidental, en Amérique du Nord, mais aussi en Europe. Si peu de gens ont eu<br />

l'occasion de rencontrer de «vrais» Amérindiens, pratiquement tout le monde a été en<br />

contact avec des images de l'Indien. Plusieurs d'entre el<strong>les</strong> participent du <strong>stéréotype</strong> du<br />

« vanishing Indian », fier mais dernier représentant de son peuple, et dont The Last of the<br />

Mohicans constitue l'exemple le plus connu 11 • Devant ce répertoire sans fin, l'existence réelle<br />

des Premières Nations semble en quelque sorte enfouie sous <strong>la</strong> fiction.<br />

L'image de l'Indien, qui le situe dans un passé plus ou moms lointain, fait partie de<br />

l'imaginaire occidental depuis <strong>la</strong>« découverte» du Nouveau Monde. Adoptant un autre point<br />

de vue, des ouvrages tels que Native Roots: How the Jndians Enriched America de Jack<br />

Weatherford (1991), ou encore L'indien généreux: Ce que le monde doit aux Amériques de<br />

Louise Côté, Louis Tardive! et Denis Vaugeois (1992), permettent de soupeser le legs que<br />

non seulement 1' Amérique mais le monde entier doît aux Amérindiens. Avant <strong>la</strong> rencontre<br />

entre <strong>les</strong> Européens et <strong>les</strong> Amérindiens, <strong>les</strong> tomates, le tabac et le choco<strong>la</strong>t, pour ne prendre<br />

que ces trois exemp<strong>les</strong>, n'étaient cultivés qu'en Amérique. Ce sont également <strong>les</strong> Amérin­<br />

diens qui ont inventé le chewing-gum et le pop-corn, maintenant bien davantage associés <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />

culture états-unienne qu'aux Premières Nations. L'amérindianité est partout présente en<br />

Amérique et dans le mode de vie américain, mais cette présence est souvent fantomatique.<br />

Dans Qu'est-ce qu'un peuple premier ?, Catherine Clément rappelle (2006, p. 173) :<br />

Le Nouveau Monde n'aurait jamais pu être occupé par <strong>la</strong> race b<strong>la</strong>nche si,<br />

pendant des milliers d'années, <strong>les</strong> Indiens n'avaient défriché <strong>les</strong> forêts et<br />

cultivé <strong>les</strong> p<strong>la</strong>teaux <strong>à</strong> demi désertiques. Les Indiens ont ouvert <strong>les</strong> routes suivies<br />

par <strong>les</strong> conquérants ou <strong>les</strong> colons européens, ils ont édifié <strong>les</strong> vil<strong>les</strong> et <strong>les</strong><br />

vil<strong>la</strong>ges qui ont été <strong>les</strong> noyaux des vil<strong>les</strong> modernes.<br />

L'origine amérindienne de l'Amérique se trouve souvent effacée, du moins rarement est-elle<br />

soulignée. De manière générale, il n'y a pas, au Canada et aux Etats-Unis, de fierté associée <strong>à</strong><br />

11 Le célèbre roman de James Fenimore Cooper, d'abord paru en 1826, a été maintes fois réédité,<br />

traduit et a connu un très grand nombre d' adaptions, dont plusieurs au cinéma.<br />

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