27.12.2013 Views

Le fantastique dans l'oeuvre romanesque de Marcel Brion

Le fantastique dans l'oeuvre romanesque de Marcel Brion

Le fantastique dans l'oeuvre romanesque de Marcel Brion

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

9<br />

tel-00699768, version 1 - 21 May 2012<br />

particulières » du <strong>fantastique</strong> brionien, ainsi que le précise une note <strong>de</strong> Liliane <strong>Brion</strong> <strong>dans</strong><br />

sa présentation <strong>de</strong> la Suite <strong>fantastique</strong> :<br />

(…) ni les définitions <strong>de</strong> Louis Vax (in La séduction <strong>de</strong> l’étrange, 1965) ou <strong>de</strong> Charles Grivel (« Il<br />

n’y a <strong>de</strong> <strong>fantastique</strong> que d’horreur », colloque <strong>de</strong> Cerizy, 1991), ni celle <strong>de</strong> Jacques Finné (La<br />

Littérature <strong>fantastique</strong>, 1980) ou d’Irène Bessière (<strong>Le</strong> récit <strong>fantastique</strong>, 1974) pour lesquels la<br />

littérature <strong>fantastique</strong> est un jeu avec la peur, une pure gratuité, (également Roger Caillois in<br />

Anthologie du <strong>fantastique</strong>, 1966) aucune <strong>de</strong> ces tentatives <strong>de</strong> définitions ne peuvent servir<br />

d’approches à qui s’efforce <strong>de</strong> comprendre les qualités particulières au <strong>fantastique</strong> brionien (…) 29<br />

<strong>Le</strong> <strong>fantastique</strong> <strong>de</strong> <strong>Marcel</strong> <strong>Brion</strong> aurait donc <strong>de</strong>s « qualités particulières ».<br />

<strong>Le</strong>squelles ? C’est à l’originalité du <strong>fantastique</strong> <strong>de</strong> <strong>Marcel</strong> <strong>Brion</strong> que nous consacrons ce<br />

travail. Nous nous tournons vers les romans parce qu’ils ont été jusqu’à présent assez peu<br />

étudiés, et parce que c’est là que le <strong>fantastique</strong> brionien se manifeste avec le plus<br />

d’originalité. Chez <strong>Marcel</strong> <strong>Brion</strong>, la rédaction <strong>de</strong>s contes est plus ancienne. <strong>Le</strong>s romans<br />

<strong>de</strong>viennent prédominants au fur et à mesure que <strong>Marcel</strong> <strong>Brion</strong> réalise son œuvre <strong>de</strong> fiction.<br />

Nous nous heurtons à une première difficulté liée à la diversité. La rédaction <strong>de</strong>s<br />

19 romans s’étale sur une longue pério<strong>de</strong>, <strong>de</strong>puis <strong>Le</strong> Caprice espagnol, paru en 1929,<br />

jusqu’aux Vaines Montagnes, roman posthume <strong>de</strong> 1985. Entre ces <strong>de</strong>ux dates, la manière<br />

<strong>de</strong> conduire le récit évolue. Une question se pose dès lors : les romans sont-ils tous<br />

<strong>fantastique</strong>s ? Nous répondons oui sans hésitation. <strong>Le</strong>s romans <strong>dans</strong> leur ensemble<br />

présentent une gran<strong>de</strong> cohérence, et il ne saurait être question d’en laisser quelques-uns <strong>de</strong><br />

côté sous prétexte qu’ils seraient moins <strong>fantastique</strong>s que d’autres. Nous les prendrons donc<br />

tous en compte <strong>dans</strong> nos analyses. Cette approche nous paraît possible parce qu’il y a, <strong>dans</strong><br />

la totalité <strong>de</strong> l’œuvre <strong>de</strong> <strong>Marcel</strong> <strong>Brion</strong>, une très gran<strong>de</strong> unité thématique. Nous verrons à<br />

quel point les différents narrateurs ont <strong>de</strong>s points communs.<br />

Une première remarque s’impose : le <strong>fantastique</strong> chez <strong>Marcel</strong> <strong>Brion</strong> s’installe non<br />

seulement <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s formes brèves mais aussi <strong>dans</strong> la forme longue que représente le<br />

roman 30 . C’est là déjà une certaine originalité : <strong>Marcel</strong> <strong>Brion</strong> écrit <strong>de</strong>s romans <strong>fantastique</strong>s,<br />

alors que la majorité <strong>de</strong>s textes <strong>fantastique</strong>s sont brefs. Ce sont, dit Michel Viegnes, « <strong>de</strong>s<br />

« contes » ou <strong>de</strong>s « nouvelles », les <strong>de</strong>ux termes étant pratiquement interchangeables<br />

jusqu’à la fin du XIX e siècle. <strong>Le</strong> récit bref est pour Jacques Finné « l’idéal <strong>de</strong> la narration<br />

29 <strong>Marcel</strong> <strong>Brion</strong>, Suite <strong>fantastique</strong>, op. cit., p.x.<br />

30 <strong>Le</strong>s contes <strong>de</strong> <strong>Marcel</strong> <strong>Brion</strong> paraissent <strong>dans</strong> quatre recueils principaux : <strong>Le</strong> Théâtre <strong>de</strong>s esprits, Fribourg,<br />

Éd. <strong>de</strong> la Librairie <strong>de</strong> l’Université, 1941 ; <strong>Le</strong>s Escales <strong>de</strong> la haute nuit, Marseille, Robert Laffont, 1942 ; <strong>Le</strong><br />

Portrait <strong>de</strong> Belinda, Paris, Robert Laffont, 1945 ; La Chanson <strong>de</strong> l’oiseau étranger, Paris, Albin Michel,<br />

1958.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!