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Comptes rendus des cours et conférences de l'EHESS 2004-2005

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CR Enseignement 04-05 16/02/06 15:33 Page 385<br />

ANTHROPOLOGIE SOCIALE, ETHNOGRAPHIE ET ETHNOLOGIE 385<br />

La présentation <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux étu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> cas a suivi l’exposé <strong>de</strong> ces principes<br />

théoriques. La pre m i è re portait sur la vision du mon<strong>de</strong> qui explique une apparente<br />

contradiction entre les <strong>de</strong>ux célèbres textes que Clau<strong>de</strong> Lévi-Strauss a<br />

consacrés au problème du racisme (Race <strong>et</strong> histoire en 1952 <strong>et</strong> « Race <strong>et</strong><br />

c u l t u re» en 1971). La <strong>de</strong>uxième étu<strong>de</strong> se proposait <strong>de</strong> reconstituer l’infrastructure<br />

cosmologique qui avait fourni le point <strong>de</strong> départ axiomatique à la théorie du<br />

champ scientifique <strong>de</strong> Pierre Bourdieu.<br />

Ces travaux ont fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> diverses communications <strong>et</strong> <strong>conférences</strong> en<br />

France <strong>et</strong> à l’étranger.<br />

Le séminaire s’est achevé par <strong>de</strong>ux exposés <strong>de</strong> nos auditeurs. Manuel<br />

Quinon (Paris-IV) a résumé les conclusions <strong>de</strong> son étu<strong>de</strong> sur la cosmologie<br />

sous-jacente à l’anthropologie <strong>de</strong> l’imaginaire <strong>de</strong> Gilbert Durand ; intéressé, lui,<br />

par les représentations romanesques <strong>de</strong> la science, Martin Laurent (IMEC) a<br />

reconstitué une vision implicite <strong>de</strong> la sociologie <strong><strong>de</strong>s</strong> milieux académiques qui<br />

affleure dans les campus novels <strong>de</strong> David Lodge.<br />

Anthropologie <strong><strong>de</strong>s</strong> espaces politiques<br />

Jean-François Gossiaux, directeur d’étu<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

1. Logiques <strong>et</strong>hniques <strong>et</strong> formes politiques : exemples du Sud-Est européen<br />

EN ouverture du séminaire, l’aporie à laquelle se heurte la définition anthropologique<br />

<strong>de</strong> l’<strong>et</strong>hnie a été mise en correspondance avec la façon dont les institutions<br />

internationales renoncent à définir juridiquement la notion <strong>de</strong> minorité<br />

pour la considérer explicitement comme une matière <strong>de</strong> fait <strong>et</strong> non une question<br />

<strong>de</strong> droit. C<strong>et</strong>te impuissance théorique n’invali<strong>de</strong> pas les différents mo<strong><strong>de</strong>s</strong> d’instrumentalisation<br />

d’une <strong>et</strong>hnicité essentialisée. Les séances suivantes ont été<br />

consacrées à <strong>de</strong>ux exemples contraires <strong><strong>de</strong>s</strong> rapports entre la logique <strong>et</strong>hnique<br />

<strong>et</strong> les structures <strong>de</strong> l’État-nation. En République <strong>de</strong> Macédoine, c<strong>et</strong>te logique,<br />

qui entre en résonance avec les injonctions <strong><strong>de</strong>s</strong> institutions intern a t i o n a l e s ,<br />

tend, sinon à faire formellement éclater l’État-nation, du moins à le soum<strong>et</strong>tre à<br />

ses contraintes. À l’inverse, le cas <strong><strong>de</strong>s</strong> Valaques <strong>de</strong> Bulgarie montre comment le<br />

cadre <strong>de</strong> l’État-nation peut contraindre les élaborations politiques <strong>de</strong> l’<strong>et</strong>hnicité,<br />

au point d’en subvertir le sens.<br />

On s’est ensuite interrogé sur les relations entre l’<strong>et</strong>hnique <strong>et</strong> le re l i g i e u x ,<br />

non pas d’un point <strong>de</strong> vue définitionnel, mais à travers leurs usages politiques,<br />

notamment dans les situations conflictuelles. Ainsi, dans quelle mesure la re l igion<br />

a-t-elle constitué un facteur autonome dans les guerres yougoslaves, <strong>et</strong><br />

dans quelle mesure a-t-elle été le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> marquage <strong>de</strong> clivages i<strong>de</strong>ntitaires <strong>de</strong><br />

type <strong>et</strong>hnique ou nationalitaire ? Si chacun <strong><strong>de</strong>s</strong> belligérants a pu affirmer, à l’instar<br />

d’Ilija Iz<strong>et</strong>begovic: « Nous avons la bénédiction <strong>de</strong> Dieu », l’inspiration divine<br />

n’a transcendé aucun clivage national. La Bosnie <strong>et</strong> le Kosovo sont restés <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

terrains <strong>de</strong> conflit séparés. Dans les Balkans, la religion a joué essentiellement<br />

un rôle <strong>de</strong> division, ou, plus précisément, <strong>de</strong> marqueur <strong>de</strong> divisions. Elle n’a été

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