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Comptes rendus des cours et conférences de l'EHESS 2004-2005

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CR Enseignement 04-05/CC 16/02/06 15:26 Page 677<br />

ENSEIGNEMENTS ORGANISÉS PAR LES CENTRES DE RECHERCHE 677<br />

nent <strong><strong>de</strong>s</strong> garanties sur le respect par les institutions <strong>de</strong> leurs engagements. Pour<br />

étayer c<strong>et</strong>te idée, nous avons d’abord introduit un certain nombre <strong>de</strong> distinctions,<br />

comme celle entre « confiance civile » <strong>et</strong> « confiance civique » ; puis nous<br />

avons élucidé les mécanismes <strong>de</strong> la « déférence », qui conduisent à reconnaître<br />

l’autorité d’un savoir, d’une compétence, d’une pratique ou d’un jugement dans<br />

un domaine donné (pour cela, nous avons pris appui sur un certain nombre <strong>de</strong><br />

re c h e rch es actuelles sur la « d é f é rence sémantique » <strong>et</strong> sur la « d é f é rence épistémique<br />

», <strong>et</strong> sur l’implication <strong>de</strong> celles-ci dans la « cognition sociale »).<br />

La <strong>de</strong>uxième préoccupation concerne la dialectique <strong>de</strong> la méfiance <strong>et</strong> <strong>de</strong> la<br />

confiance dans un régime démocratique, en comparaison avec un régime totalitaire.<br />

Si, dans le second, l’organisation <strong>et</strong> le fonctionnement du pouvoir engendrent<br />

une généralisation <strong>de</strong> la méfiance, il n’en <strong>de</strong>meure pas moins que sa visée<br />

p re m i è re est l’institutionnalisation <strong>de</strong> la confiance. C’est l’inverse que l’on re ncontre<br />

dans un régime démocratique : l’instauration d’un climat <strong>de</strong> confiance (à<br />

la fois vis-à-vis <strong><strong>de</strong>s</strong> institutions <strong>et</strong> entre concitoyens) passe par <strong><strong>de</strong>s</strong> procédures<br />

<strong>de</strong> critique, <strong>de</strong> contrôle <strong>et</strong> d’équilibrage <strong><strong>de</strong>s</strong> pouvoirs, qui traduisent une institutionnalisation<br />

<strong>de</strong> la méfiance. C<strong>et</strong>te institutionnalisation peut cependant prendre<br />

plusieurs formes, qui diffèrent dans leur capacité à engendrer la confiance. Il y a<br />

en eff<strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> pro c é d u res diff é rentes pour organiser l’« a c c o u n t a b i l i t y » <strong><strong>de</strong>s</strong> institutions,<br />

<strong>et</strong> celles que promeut un espace public démocratique ne sont pas les<br />

mêmes que celles qui consistent à étendre aux institutions publiques « l ’ e s p r i t<br />

g e s t i o n n a i re » <strong>et</strong> les techniques <strong>de</strong> l’a u d i t é p rouvés dans le contrôle <strong><strong>de</strong>s</strong> entreprises.<br />

Il n’est pas impossible que certaines formes d’institutionnalisation <strong>de</strong> la<br />

méfiance vis-à-vis <strong><strong>de</strong>s</strong> pouvoirs <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> institutions, dans un régime démocratique,<br />

développent une « c u l t u re <strong>de</strong> la suspicion » (O’Neill), plutôt qu’un climat<br />

<strong>de</strong> confiance. Dans c<strong>et</strong>te perspective, nous nous sommes aussi intéressés à <strong>de</strong><br />

nouveaux dispositifs pour susciter la confiance, <strong>rendus</strong> possibles par le développement<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> nouvelles technologies <strong>de</strong> l’information <strong>et</strong> <strong>de</strong> la communication<br />

(les dispositifs <strong>de</strong> démonstration, par exemple).<br />

La troisième préoccupation a concerné la mesure <strong>de</strong> la confiance, telle<br />

qu’on la voit mise en œuvre dans les sondages d’opinion. Ces sondages sollicitent<br />

l’avis général <strong><strong>de</strong>s</strong> citoyens sur la compétence, la fiabilité ou l’honnêt<strong>et</strong>é <strong>de</strong><br />

ceux qui les dirigent, induisent la formulation <strong>de</strong> « jugements <strong>de</strong> confiance » sur<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> politiques ou <strong><strong>de</strong>s</strong> pro c é d u res, ou évaluent une attitu<strong>de</strong> g é n é r a l e t r a d u i s a n t<br />

l’optimisme ou le pessimisme <strong><strong>de</strong>s</strong> citoyens (face à une situation donnée, face à<br />

l’avenir, <strong>et</strong>c.). Nous nous sommes intéressés moins aux difficultés que pose une<br />

telle mesure, ou aux limites qu’elle re n c o n t re, qu’à ses usages sociaux <strong>et</strong> politiques.<br />

C o n f é renciers invités : Mark<strong>et</strong>a Sedlackova, Université <strong>de</strong> Prague ; Martin<br />

Hartmannn, Université <strong>de</strong> Francfort ; Laurence Kaufmann, Université <strong>de</strong><br />

Lausanne ; Clau<strong>de</strong> Rosental, SHADYC-EHESS ; Marion Carrel, CEMS-EHESS.

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