24.06.2013 Views

Comptes rendus des cours et conférences de l'EHESS 2004-2005

Comptes rendus des cours et conférences de l'EHESS 2004-2005

Comptes rendus des cours et conférences de l'EHESS 2004-2005

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

CR Enseignement 04-05/CC 16/02/06 15:25 Page 653<br />

SIGNES, FORMES, REPRÉSENTATIONS<br />

u La naissance d’un auditeur nouveau au XX e siècle : enjeux <strong>et</strong> ressources <strong>de</strong><br />

l’histoire du disque pour la sociologie <strong>et</strong> l’histoire <strong>de</strong> la musique<br />

Sophie Maisonneuve<br />

Àpartir d’une étu<strong>de</strong> détaillée du processus d’invention du disque comme<br />

médium musical <strong>de</strong> 1877, année <strong>de</strong> l’invention du phonographe, à la fin<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> années 1940, qui marquent la massification du marché <strong>de</strong> la musique enregistrée,<br />

la conférence a visé à interroger les enjeux <strong>et</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong> possibles d’une<br />

h i s t o i re <strong>de</strong> la musique considérée sous l’angle <strong><strong>de</strong>s</strong> modalités concrètes <strong>de</strong> sa<br />

p roduction, <strong>de</strong> sa circulation <strong>et</strong> <strong>de</strong> son appropriation. De fait, l’adoption du<br />

disque comme médium musical au début du X Xe siècle résulte <strong>de</strong> l’invention<br />

progressive <strong>et</strong> conjointe d’un médium à partir d’un obj<strong>et</strong> technique aux applications<br />

initialement envisagées pour d’autres usages, d’un obj<strong>et</strong> esthétique ( l a<br />

musique enregistrée) <strong>et</strong> d’une disposition culturelle – en particulier d’une écoute<br />

nouvelle.<br />

À partir <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas précis, trois axes thématiques ont permis <strong>de</strong><br />

m<strong>et</strong>tre à l’épreuve <strong>et</strong> <strong>de</strong> confronter les théories <strong>et</strong> outils méthodologiques habituellement<br />

développés par l’histoire <strong>de</strong> la musique <strong>et</strong> ceux proposés par la<br />

sociologie <strong>de</strong> la culture, mais aussi par la sociologie <strong><strong>de</strong>s</strong> sciences <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> techniques,<br />

par l’anthropologie du corps ou encore par l’histoire <strong>de</strong> l’art. Dans un<br />

e ffort <strong>de</strong> dépassement <strong>de</strong> l’opposition habituelle entre analyse « i n t e rn e » <strong>et</strong><br />

explication « e x t e rn e » au fon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la construction <strong><strong>de</strong>s</strong> rapports entre ces<br />

disciplines, on a ainsi tenté <strong>de</strong> reconsidérer certains schèmes d’analyse tant <strong>de</strong><br />

la musicologie que <strong>de</strong> certains pans <strong>de</strong> la sociologie.<br />

Le premier axe, « comment penser les dynamiques culture l l e s », a ainsi<br />

conduit à analyser les processus d’innovation culturelle, à souligner l’importance<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> usages <strong>et</strong> dispositifs matériels dans une histoire culturelle <strong>de</strong> la<br />

musique renouvelée, à forger <strong><strong>de</strong>s</strong> outils pour penser la formation <strong>de</strong> mon<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

amateurs, à éprouver à propos <strong>de</strong> la musique la pertinence <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong><br />

« p a t r i m o n i a l i s a t i o n » habituellement convoquée pour les arts plastiques <strong>et</strong><br />

monumentaux, <strong>et</strong> à contribuer à une réflexion sur les processus d’« artification ».<br />

Le <strong>de</strong>uxième axe, « qu’est-ce que la musique classique », a visé à interroger<br />

le présupposé implicite dominant en musicologie d’un héritage universel <strong>et</strong><br />

intemporel <strong>de</strong> la musique (incarné dans sa représentation comme monument <strong>de</strong><br />

« c h e f s - d ’ œ u v re» « déjà là » livrés dans leur essence <strong>et</strong> dont, au mieux, la<br />

« r é c e p t i o n » est historicisée) : tant l’approche historiographique <strong><strong>de</strong>s</strong> pro c e s s u s

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!