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Comptes rendus des cours et conférences de l'EHESS 2004-2005

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CR Enseignement 04-05 16/02/06 15:34 Page 479<br />

PHILOSOPHIE ET ÉPISTÉMOLOGIE 479<br />

véhicule <strong>de</strong> la représentation <strong>et</strong> enfin <strong><strong>de</strong>s</strong> processus cognitifs eux-mêmes, sous<br />

l’aspect <strong>de</strong> leur dépendance par rapport à l’environnement physique <strong>et</strong> social.<br />

Les exemples que Clark <strong>et</strong> Chalmers ont présentés pour illustrer la position<br />

qu’ils appellent « e x t e rnalisme actif » ont été longuement discutés. J’ai commencé<br />

à abor<strong>de</strong>r la question <strong>de</strong> savoir si l’externalisme radical nous oblige à<br />

renoncer à l’individualisme au profit d’approches infra- ou supra-individualistes.<br />

La <strong>de</strong>uxième partie du séminaire a été consacrée à l’évaluation <strong>de</strong> la charge<br />

qui est parfois portée contre la notion <strong>de</strong> représentation mentale. J’ai esquissé<br />

quelques principes généraux d’une théorie <strong>de</strong> la cognition située qui re p o s e n t<br />

sur une notion réformée <strong>et</strong> radicalement externaliste <strong>de</strong> représentation. J’ai<br />

défendu la thèse selon laquelle une telle notion est essentielle notamment pour<br />

re n d re compte <strong>de</strong> la dimension épistémique <strong>de</strong> la perception. J’ai donc pris le<br />

c o n t re-pied <strong>de</strong> certaines analyses récentes (inspirées par la robotique à partir<br />

<strong>de</strong> Brooks, <strong>et</strong>/ou par la phénoménologie) qui ten<strong>de</strong>nt à minimiser le rôle <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

représentations dans la cognition.<br />

La troisième partie du séminaire s’est focalisée sur les différentes formes <strong>de</strong><br />

dépendance contextuelle <strong><strong>de</strong>s</strong> représentations linguistiques <strong>et</strong> mentales par rapport<br />

à l’environnement physique <strong>et</strong> social. Sur le plan du langage, j’ai commencé<br />

par rappeler la distinction entre la dépendance contextuelle « o u v e r t e »<br />

(le langage contient <strong><strong>de</strong>s</strong> expressions – les in<strong>de</strong>xicaux <strong>et</strong> les « c o n t e x t u e l s » –<br />

dont la référence ou l’interprétation dépend du contexte d’énonciation) <strong>et</strong><br />

« c a c h é e » (lorsque <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments sémantiquement pertinents – <strong><strong>de</strong>s</strong> « c o n s t ituants<br />

inarticulés » – ne sont pas représentés sur le plan syntaxique ou subsyntaxique).<br />

J’ai essayé <strong>de</strong> montrer que ces phénomènes ne pouvaient être<br />

compris que dans le cadre d’une analyse substantielle <strong><strong>de</strong>s</strong> contenus mentaux<br />

e ffectivement véhiculés dans un acte <strong>de</strong> communication. C<strong>et</strong>te analyse<br />

implique notamment la notion <strong>de</strong> conception ad hoc – une construction mentale<br />

é p h é m è re dont la nature dépend essentiellement <strong>de</strong> la tâche cognitive <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

agents impliqués dans l’acte <strong>de</strong> communication. Une définition <strong><strong>de</strong>s</strong> conceptions<br />

ad hoc a été proposée notamment à partir <strong><strong>de</strong>s</strong> idées fondatrices <strong>de</strong><br />

Barsalou (du côté <strong>de</strong> la psychologie <strong><strong>de</strong>s</strong> concepts), <strong>de</strong> Sperber <strong>et</strong> Wilson <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

Carston (du côté <strong>de</strong> la linguistique cognitive).<br />

Dans une quatrième <strong>et</strong> <strong>de</strong>rnière partie qui doit être prolongée l’an prochain,<br />

la théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> représentations mentales <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> conditions <strong>de</strong> leur articulation<br />

cognitive a été appliquée à la cognition spatiale, <strong>et</strong> notamment aux cadres <strong>de</strong><br />

référence impliqués dans diverses tâches spatiales linguistiques <strong>et</strong> non linguistiques.<br />

Publications<br />

• « L’interprétation ord i n a i re, entre simulation <strong>et</strong> méta-re p r é s e n t a t i o n » ,<br />

Philosophiques, 32, 1, <strong>2005</strong>, p. 19-37.<br />

• Avec R. Casati, «S o u n d s », dans Stanford Encyclopedia of Philosophy, E. Zalta éd.,<br />

http://plato.stanford.edu/, <strong>2005</strong>.<br />

• Avec N. Bullot, R. Casati <strong>et</strong> P. Ludwig, « Art <strong>et</strong> cognition : <strong>de</strong>ux théories », dans<br />

Approches cognitives <strong>de</strong> la création artistique, sous la dir. <strong>de</strong> M. Borillo, Liège,<br />

Mardaga, <strong>2005</strong>, p. 45-48.

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