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Comptes rendus des cours et conférences de l'EHESS 2004-2005

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CR Enseignement 04-05 16/02/06 15:34 Page 571<br />

CYCLES DE FORMATION PLURIDISCIPLINAIRE 571<br />

séminaire a poursuivi la démarche thématique <strong>et</strong> pluridisciplinaire qui est <strong>de</strong>venue<br />

la sienne.<br />

La parole a d’abord été donnée à <strong>de</strong>ux intervenants extérieurs, D. Palmer <strong>et</strong><br />

J . - P. Cabestan, qui ont renoué avec une interrogation <strong><strong>de</strong>s</strong> années précé<strong>de</strong>ntes<br />

en abordant la question <strong><strong>de</strong>s</strong> rapports État-société dans la Chine contemporaine.<br />

Cela, à partir néanmoins <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux entrées très distinctes. Le pre m i e r, anthro p ologue<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> religions, a présenté son travail sur le q i g o n g ou « travail du souff l e » ,<br />

qui a suscité un engouement <strong>de</strong> masse en Chine au <strong>cours</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> décennies 1980<br />

<strong>et</strong> 1990, jusqu’à la répression du Falungong, secte issue du mouvement, en<br />

1999. Le second, spécialiste du droit chinois, a décrit l’institutionnalisation du<br />

politique par le droit <strong>de</strong>puis les réformes initiées à la fin <strong><strong>de</strong>s</strong> années soixante-dix,<br />

les avancées mais aussi les limites <strong>de</strong> la constitution d’un véritable État <strong>de</strong> dro i t<br />

en Chine.<br />

Les autres séances ont été consacrées à l’exposé <strong><strong>de</strong>s</strong> travaux menés dans<br />

le cadre <strong>de</strong> certains <strong><strong>de</strong>s</strong> axes <strong>de</strong> re c h e rche élaborés au sein du CECMC pour<br />

les quatre années à venir. F. Gipouloux, économiste, a parlé <strong>de</strong> l’action <strong>de</strong><br />

re c h e rche intitulée « l’évolution du régime <strong>de</strong> la pro p r i é t é » qui vise à analyser<br />

comme conditions nécessaires du jeu <strong>de</strong> la concurrence les processus d’institution<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> droits <strong>de</strong> propriété assignés aux individus <strong>et</strong> aux entreprises, <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

p rotection <strong>de</strong> leurs engagements contractuels – normes, conventions ou<br />

contrats. M. Bastid <strong>et</strong> T. Pairault ont présenté l’axe « L’espace du peuple » (minjian).<br />

Ce <strong>de</strong>rnier concept apparaît comme une représentation purement chinoise<br />

du champ social, un concept stratégique qui ne recouvre pas les différents sens<br />

pouvant être assignés au concept <strong>de</strong> société civile : les activités menées ne<br />

sont pas dirigées a priori c o n t re l’État, dont elles peuvent même re c h e rcher la<br />

p rotection. Ce terme perm<strong>et</strong> toutefois à ceux qui l’utilisent <strong>de</strong> valoriser leurs<br />

p ro p res activités ou <strong>de</strong> dévaloriser celles d’autres groupes sociaux, voire <strong>de</strong><br />

passer du « n o n - o ff i c i e l » à l’« a n t i - o ff i c i e l ». M. Bonnin a ensuite <strong><strong>de</strong>s</strong>siné les<br />

contours d’une autre approche <strong>de</strong> « l’espace du peuple », celle développée au<br />

sein <strong>de</strong> l’axe appelé « La construction du politique », qui traite <strong>de</strong> la question <strong>de</strong><br />

la construction <strong>de</strong> l’État <strong>et</strong> <strong>de</strong> la politisation du social, en privilégiant l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

la formation étatique dans la longue durée, <strong><strong>de</strong>s</strong> Qing à la pério<strong>de</strong> actuelle, ainsi<br />

que les problématiques dérivées <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la société ou <strong>de</strong> la sphère politique,<br />

en particulier la question cruciale <strong>de</strong> la sociologie <strong><strong>de</strong>s</strong> élites politiques <strong>et</strong><br />

économiques <strong>de</strong> la Chine républicaine <strong>et</strong> contemporaine. Enfin, A. C u r i e n ,<br />

J. Lévi <strong>et</strong> Zhang N. ont animé les trois <strong>de</strong>rnières séances autour <strong>de</strong> l’axe « représ<br />

e n t a t i o n s », dont les diff é rents programmes étudient les représentations qui<br />

sont construites dans l’univers intellectuel <strong>et</strong> l’imaginaire, tant en Occi<strong>de</strong>nt<br />

qu’en Chine, à partir d’un ensemble <strong>de</strong> relations pro b l é m a t i q u e s : entre langue<br />

<strong>et</strong> écriture, savoir, sagesse <strong>et</strong> vérité, légalité <strong>et</strong> pouvoir, histoire <strong>et</strong> religion, littér<br />

a t u re <strong>et</strong> mo<strong>de</strong>rnité. A. Curien a évoqué plus particulièrement l’espace <strong>de</strong> la<br />

création littéraire tel qu’il existe en Chine <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux décennies, J. Lévi a procédé<br />

à l’analyse <strong>de</strong> la critique <strong>de</strong> l’absolutisme à la fin <strong><strong>de</strong>s</strong> Ming <strong>et</strong> <strong>de</strong> ses liens<br />

avec les principes transcendants effectifs du régime impérial, alors que<br />

Z h a n g N. a décrit les débats en <strong>cours</strong> aujourd’hui, parmi les juristes <strong>et</strong> intellectuels,<br />

autour <strong>de</strong> la peine <strong>de</strong> mort en Chine.

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