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Comptes rendus des cours et conférences de l'EHESS 2004-2005

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CR Enseignement 04-05 16/02/06 15:34 Page 562<br />

562 ANNUAIRE <strong>2004</strong>-<strong>2005</strong><br />

On a montré comment la pal<strong>et</strong>te <strong><strong>de</strong>s</strong> comportements d’un même individu à<br />

l’égard du risque ou <strong>de</strong> l’incertain dans les différents domaines <strong>de</strong> la vie pouvait<br />

ê t re résumée, <strong>de</strong> manière relativement satisfaisante, par un indicateur unique<br />

( e n t re « p r u d e n t » <strong>et</strong> « a v e n t u re u x », si l’on veut) pourvu que l’on se contente <strong>de</strong><br />

mesures purement ordinales. En revanche, si l’on veut comparer les différentes<br />

attitu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> individus par rapport au temps, il est nécessaire <strong>de</strong> distinguer les<br />

réactions à court terme, gouvernées par le <strong>de</strong>gré d’impatience, <strong><strong>de</strong>s</strong> choix du<br />

cycle <strong>de</strong> vie, dictés par le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> prévoyance à terme (fonction inverse d’une<br />

p r é f é rence pure <strong>et</strong> rationnelle pour le présent), <strong>et</strong> les décisions plus lointaines,<br />

conditionnées par les <strong>de</strong>grés d’altruisme intergénérationnel (au plan familial ou<br />

non). On s’aperçoit ainsi que les femmes sont en moyenne plus « p r u d e n t e s »<br />

que les hommes (résultat classique), mais pas forcément plus «prévoyantes » ni<br />

même plus « a l t r u i s t e s », résultat plus original dont on possè<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> confirmations<br />

indirectes. Par contre, comme le veut la sagesse populaire, (im)prévoyance<br />

rime plutôt avec (im)pru<strong>de</strong>nce : i.e., la corrélation est positive entre la<br />

tolérance générale au risque <strong>et</strong> la préférence pour le présent.<br />

Les indicateurs synthétiques <strong>de</strong> préférence r<strong>et</strong>enus (tolérance au risque,<br />

impatience, prévoyance, altruisme familial ou non) perm<strong>et</strong>tent d’expliquer, avec<br />

les eff<strong>et</strong>s attendus, une part non négligeable (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 15 %) <strong><strong>de</strong>s</strong> disparités<br />

<strong>de</strong> patrimoine. Mais c<strong>et</strong>te part <strong>de</strong>meure limitée, contrairement à ce que voudraient<br />

faire cro i re les étu<strong><strong>de</strong>s</strong> américaines qui tentent d’attribuer l’inégalité <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

patrimoines, en général, <strong>et</strong> l’insuffisance d’épargne à la veille <strong>de</strong> la r<strong>et</strong>raite, en<br />

particulier, à l’hétérogénéité <strong><strong>de</strong>s</strong> préférences <strong>et</strong> à la rationalité limitée <strong><strong>de</strong>s</strong> individus<br />

(myopie, faiblesse <strong>de</strong> la volonté), soit donc à leur responsabilité propre.<br />

On a ensuite dressé une typologie <strong><strong>de</strong>s</strong> épargnants en fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> diff érents<br />

régimes <strong>de</strong> comportement patrimonial prédits selon les valeurs attribuées<br />

conjointement aux diff é rentes préférences. C<strong>et</strong>te typologie s’avère pertinente<br />

au plan empirique pour rendre compte <strong>de</strong> la diversité <strong><strong>de</strong>s</strong> comportements d’accumulation<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> composition <strong><strong>de</strong>s</strong> patrimoines.<br />

L’expérience montre que, bien introduits, les étudiants (certes sélectionnés…)<br />

arrivent à suivre les développements <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te re c h e rche en <strong>cours</strong>, qui a<br />

l’avantage <strong>de</strong> mobiliser un large éventail d’éléments, théoriques, économétriques<br />

ou statistiques, <strong>de</strong> technique d’enquête ou <strong>de</strong> connaissance détaillée du<br />

domaine.<br />

Publications<br />

• Avec Luc Arron<strong>de</strong>l, «Le patrimoine <strong>et</strong> ses logiques d’accumulation », dans Tisser le<br />

lien social, A. Supiot (éd.), Éd. <strong>de</strong> la Maison <strong><strong>de</strong>s</strong> sciences <strong>de</strong> l’homme, Paris, <strong>2004</strong>,<br />

p. 253-272.<br />

• « P o u rquoi la rente viagère ou la vente en viager sont-elles si peu diff u s é e s ? » ,<br />

Risques, 59, juill<strong>et</strong>-septembre <strong>2004</strong>, p. 60-66.<br />

• Avec L. Arron<strong>de</strong>l <strong>et</strong> D. Verger, «Préférences <strong>de</strong> l’épargnant <strong>et</strong> accumulation patrimon<br />

i a l e : Les comportements <strong>de</strong> l’épargnant à l’égard du risque <strong>et</strong> du temps », p. 9 - 1 9 ;<br />

«Préférences <strong>de</strong> l’épargnant <strong>et</strong> accumulation patrimoniale : De la théorie à une enquête<br />

méthodologique originale », p. 2 1 - 5 1 ; « P r é f é ren ces <strong>de</strong> l’épargnant <strong>et</strong> accumulation<br />

p a t r i m o n i a l e : Mesurer les préférences individuelles à l’égard du risque », p. 5 3 - 8 5 ;<br />

« P r é f é ren ces <strong>de</strong> l’épargnant <strong>et</strong> accumulation patrimoniale : Mesurer les préfére n c e s

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