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Comptes rendus des cours et conférences de l'EHESS 2004-2005

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CR Enseignement 04-05/CC 16/02/06 15:25 Page 630<br />

630 ANNUAIRE <strong>2004</strong>-<strong>2005</strong><br />

d e rn i è re étape d’une pro c é d u re où les comportements <strong>de</strong> l’individu, y compris<br />

ceux qui ont précédé sa naissance, sont travaillés <strong>de</strong> sorte à donner une vision<br />

non élective <strong>de</strong> l’inscription dans la berdachité.<br />

Pour l’Europe, le cas <strong><strong>de</strong>s</strong> « v i e rges jurées » albanaises a été étudié à partir<br />

<strong>de</strong> l’examen <strong>de</strong> dix-huit biographies <strong>de</strong> « v i e rges jurées ». On a pu montrer que<br />

le vœu <strong>de</strong> virginité <strong>de</strong>vant témoins, souvent mis en exergue dans la littérature<br />

comme lieu d’institution <strong>de</strong> la vierge, avait finalement peu d’importance, moins<br />

sans doute que la promesse faite à la mort <strong><strong>de</strong>s</strong> parents d’assumer la continuité<br />

<strong>de</strong> la maison <strong>et</strong> <strong>de</strong> son honneur. Il apparaît ainsi que l’ensemble <strong>de</strong> la procédure<br />

(socialisation/évènement déclencheur/promesse) vise moins à légitimer une<br />

« transgression » <strong>de</strong> la différence <strong><strong>de</strong>s</strong> sexes/genres qu’à instituer un successeur<br />

dans une maison qui en est temporairement privée.<br />

À travers l’examen <strong>de</strong> ces différentes procédures d’institution <strong>de</strong> personnes<br />

« transgenres», on a pu montrer que les rituels avaient non seulement un rôle <strong>et</strong><br />

une forme contrastés mais qu’ils instituaient rarement l’individu dans un tro isième<br />

genre spécifique. Leur objectif semble plutôt être <strong>de</strong> traduire en termes<br />

i d e n t i t a i res une expérience qui se donne comme un choix opéré par l’individu<br />

<strong>et</strong>/ou sa famille.<br />

u Anthropologie du roman<br />

Marie Scarpa, maître <strong>de</strong> <strong>conférences</strong> à l’Université <strong>de</strong> M<strong>et</strong>z<br />

LE S p re m i è res séances du séminaire ont été consacrées à la mise en place<br />

théorique d’une <strong>et</strong>hnocritique <strong>de</strong> la littérature dans le champ plus large <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

relations complexes qui lient littérature <strong>et</strong> sciences sociales. Dans le vaste mouvement<br />

historique <strong>et</strong> épistémologique <strong>de</strong> re l e c t u re <strong><strong>de</strong>s</strong> biens symboliques qui<br />

caractérise l’évolution <strong><strong>de</strong>s</strong> sciences humaines (histoire du quotidien <strong>et</strong> micro -<br />

h i s t o i re, sociologie <strong><strong>de</strong>s</strong> pratiques culturelles <strong>et</strong> <strong>et</strong>hnologie <strong><strong>de</strong>s</strong> sociétés du<br />

p roche <strong>et</strong> du présent, <strong>et</strong>c.), l’anthropologie n’a cessé d’interroger le ro m a n : le<br />

roman comme conservatoire <strong><strong>de</strong>s</strong> mœurs, le roman comme modèle scriptural <strong>et</strong><br />

générique (la monographie) <strong>de</strong> l’écriture <strong>et</strong>hnographique puis comme re p o u ssoir<br />

d’une science à la re c h e rche d’une forme <strong>de</strong> légitimité institutionnelle, le<br />

roman dans la généalogie <strong>de</strong> la filiation mythe/conte/roman, le roman comme<br />

dis<strong>cours</strong> entrant dans la représentation qu’une société se donne d’ellemême,<br />

<strong>et</strong>c. Dans ce mouvement, l’<strong>et</strong>hnocritique, paradigme critique qui émerge<br />

dans le champ à la fin <strong><strong>de</strong>s</strong> années 1980 occupe une place différente : articulant<br />

poétique <strong><strong>de</strong>s</strong> textes littéraires <strong>et</strong> <strong>et</strong>hnologie du symbolique, son objectif premier<br />

est <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce dans les fictions littéraires la présence <strong>de</strong> traits culturels<br />

composites <strong>et</strong> leurs r<strong>et</strong>raductions inventives (<strong>de</strong>puis la construction <strong>de</strong><br />

c h ronotopes folkloriques jusqu’à la recomposition originale <strong>de</strong> structure s<br />

rituelles). La présentation <strong>et</strong> la définition <strong>de</strong> la démarche se sont faites à partir<br />

d’une lecture croisée <strong><strong>de</strong>s</strong> analyses proposées par F. Zonabend dans M œ u r s<br />

n o rm a n d e s ( B o u rgo is, 2003), J. Jamin sur les romans <strong>de</strong> Faulkner (« Des maisons<br />

impossibles », L’ H o m m e, 2000, 154-155), D. F a b re dans « Carlo Levi au

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