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Comptes rendus des cours et conférences de l'EHESS 2004-2005

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CR Enseignement 04-05/CC 16/02/06 15:26 Page 716<br />

716 ANNUAIRE <strong>2004</strong>-<strong>2005</strong><br />

u Programme <strong>de</strong> recherches interdisciplinaires Étu<strong><strong>de</strong>s</strong> britanniques<br />

Laura Lee Downs, directrice d’étu<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Qu’est-ce que la Britishness ?<br />

NOTRE séminaire souhaite réfléchir à la nature <strong>de</strong> c<strong>et</strong> ensemble, qu’il faudrait<br />

d’emblée définir, dans sa dimension européenne au moins, comme « b r itannique<br />

<strong>et</strong> irlandais ». Depuis le milieu <strong><strong>de</strong>s</strong> années 1970 <strong>et</strong> surtout le début <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

années 1980, à la suite <strong>de</strong> la publication <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux articles <strong>de</strong> John Pocock sur la<br />

« New British History », la question <strong>de</strong> la B r i t i s h n e s s occupe une place centrale<br />

dans les débats historiographique <strong>et</strong> politique <strong>de</strong> nos voisins. Parce que l’histoire<br />

britannique, mais aussi son historiographie, se situe à la rencontre <strong>de</strong> trois<br />

c e rcles distincts d’influence <strong>et</strong> <strong>de</strong> solidarité – l’Europe, le Commonwealth, les<br />

États-Unis –, la réflexion sur la construction <strong><strong>de</strong>s</strong> i<strong>de</strong>ntités nationales y a été part<br />

i c u l i è rem ent poussée. En fait, l’interrogation sur la nature politique <strong>de</strong> l’obj<strong>et</strong><br />

engage les étu<strong><strong>de</strong>s</strong> britanniques <strong>et</strong> irlandaises sur un double terrain : celui <strong>de</strong> la<br />

réflexion autour <strong>de</strong> la notion d’aires culturelles, employée pour re n d re compte<br />

<strong>de</strong> l’expérience européenne <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’expérience coloniale, <strong>et</strong> celui <strong>de</strong> la critique<br />

généralisée <strong>de</strong> l’appareil conceptuel <strong><strong>de</strong>s</strong> sciences politiques contemporaines,<br />

autour <strong><strong>de</strong>s</strong> notions d’État, <strong>de</strong> nation, <strong>de</strong> souverain<strong>et</strong>é, entre autres. Notre séminaire<br />

cherche donc à croiser les questionnements disciplinaires sur la notion <strong>de</strong><br />

Britishness afin <strong>de</strong> nourrir une réflexion plus large sur l’obj<strong>et</strong> « îles britanniques »<br />

<strong>et</strong> sur l’historiographie récente qui interroge c<strong>et</strong> obj<strong>et</strong>.<br />

L’essentiel <strong>de</strong> l’activité du PRI s’est organisé c<strong>et</strong>te année autour du sémin<br />

a i re mensuel <strong>et</strong> <strong>de</strong> trois <strong>de</strong>mi-journées d’étu<strong><strong>de</strong>s</strong> consacrées aux divers<br />

aspects <strong>de</strong> l’historiographie britannique récente. Le séminaire s’est ouvert avec<br />

une séance <strong>de</strong> réflexion collective sur la notion <strong>de</strong> la « b r i t i s h n e s s » <strong>et</strong> ses<br />

enjeux, animée par six membres du PRI : Caroline Hodak (ENS), Julien Vi n c e n t<br />

( Wolfson College, Cambridge), Laura Lee Downs, Kapil Raj, Renaud Morieux<br />

(Université Paris-X) <strong>et</strong> Jean-Frédéric Schaub. Ensuite, Kapil Raj <strong>et</strong> Sanjay<br />

Subramanyan (UCLA) ont fait ensemble un exposé sur « Imperialism and<br />

B r i t i s h n e s s : A critical reading of Nicholas Dirks Castes of Mind and David<br />

Cannadine O rn a m e n t a l i s m » , exposé qui portait à la fois sur les subtilités <strong>de</strong><br />

l’historiographie coloniale <strong>et</strong> post-coloniale <strong>et</strong> sur l’importance du passé impériale<br />

dans l’i<strong>de</strong>ntité britannique contemporaine. Puis, nous sommes passés à<br />

une réflexion sur la place <strong>de</strong> l’industrialisation précoce dans l’i<strong>de</strong>ntité britannique<br />

à travers une intervention percutante <strong>de</strong> Philippe Minard (Université<br />

P a r i s-VIII) sur « Normes <strong>et</strong> institutions économiques dans l’Angl<strong>et</strong>erre du long<br />

X V I I Ie s i è c l e ». La discussion fut enrichie par la dimension comparative francobritannique,<br />

élaborée dans l’optique <strong>de</strong> l’histoire croisée par Philippe <strong>et</strong> par son<br />

discutant, Alain Cottereau.<br />

Au début du second semestre, Andrea Ellner (Reading University) a parlé du<br />

rôle capital <strong>de</strong> la politique <strong>de</strong> défense britannique, érigée entre les États-Unis <strong>et</strong><br />

le continent européen, dans la reconstitution <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité britannique après la<br />

Secon<strong>de</strong> Guerre mondiale. Son intervention a souligné notamment le rôle <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

industries d’armements dans la négociation délicate <strong>de</strong> la relation anglo-améri-

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