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Comptes rendus des cours et conférences de l'EHESS 2004-2005

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CR Enseignement 04-05 16/02/06 15:34 Page 512<br />

512 ANNUAIRE <strong>2004</strong>-<strong>2005</strong><br />

écoute <strong>et</strong> <strong>de</strong> la « b o n n e » lecture du conte. Et dès le X V I I e siècle, les conteurs se<br />

posent le problème <strong>de</strong> la culture enfantine. Mais à quelle pédagogie avons-nous<br />

a ff a i re? Des enfants – <strong><strong>de</strong>s</strong> adolescents plutôt – qui écoutent une vieille nourrice,<br />

<strong>et</strong> qui, une fois lecteurs, restituent dans leur imaginaire un intérieur paysan fantasmé,<br />

un auteur anonyme légitimé par ses dissimulations, un animal pourvu <strong>de</strong><br />

compétences à la fois livresques <strong>et</strong> magiques, une stratégie d’enchevêtre m e n t<br />

<strong>de</strong> l’oral, <strong>de</strong> l’écrit <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’image, bref un statut nouveau <strong>de</strong> l’écrivain-enseignant<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> son lecteur- a u d i t e u r- é l è v e : avec ces contes, nous sommes <strong>de</strong>vant un programme<br />

précis d’acquisitions sensorielles <strong>et</strong> motrices, pour un travail <strong>de</strong> maturation<br />

qui va bien au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’usage illustratif du conte en milieu scolaire. Le<br />

s é m i n a i re a exploré ces inventions pédagogiques dont les éditeurs <strong>et</strong> les m<strong>et</strong>teurs<br />

en scène <strong>de</strong> pantomimes se sont emparés par la suite, tout en constituant<br />

en un genre autonome le conte publié ou mis en spectacle. Dans ce cadre ,<br />

Jacques Berlioz (CRNS) est venu présenter le dossier narratif du thème <strong>de</strong> « l a<br />

cigogne adultère », du Moyen Âge à nos jours.<br />

Publication<br />

• « La Belle <strong>et</strong> la Bête <strong>de</strong> Jean Cocteau », p. 2 0 5 - 2 3 4 ; « Le conteur au X X e siècle. Le<br />

grand absent <strong><strong>de</strong>s</strong> réflexions institutionnelles <strong>et</strong> muséologiques », p. 281-196, dans Les<br />

métamorphoses du conte, sous la dir. <strong>de</strong> J. Perrot, Bruxelles, PIE-P<strong>et</strong>er Lang, <strong>2004</strong>.<br />

Analyse filmique<br />

Jacques Aumont, directeur d’étu<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Le cinéma a-t-il jamais été mo<strong>de</strong>rne ?<br />

AP R È S a v o i r, l’an passé, examiné la notion <strong>de</strong> « mise en scène », le séminaire<br />

s’est concentré sur un autre concept critique, celui <strong>de</strong> « m o d e rn i t é » .<br />

Comme le précé<strong>de</strong>nt, ce terme a une longue <strong>et</strong> complexe histoire, qui ne<br />

concerne pas que le cinéma. Comme le précé<strong>de</strong>nt, il a été acclimaté par la critique<br />

<strong>de</strong> cinéma d’une manière singulière, qui frôle parfois l’étrang<strong>et</strong>é. Comme<br />

dans le cas précé<strong>de</strong>nt, il s’agissait donc d’une opération double : restituer à<br />

l ’ e x p ression « cinéma mo<strong>de</strong>rn e » sa polysémie <strong>et</strong> la compre n d re dans son histoire<br />

; m<strong>et</strong>tre en avant le moment critique le plus inventif (celui qui a le plus violenté<br />

le terme).<br />

Il existe aujourd’hui un consensus, parmi les historiens <strong>de</strong> l’art, pour estimer<br />

que la mo<strong>de</strong>rnité a non seulement une histoire, mais une vie : naissance en 1863<br />

avec Man<strong>et</strong> défendu par Bau<strong>de</strong>laire, développement comme succession <strong>de</strong><br />

r u p t u res conscientes <strong>et</strong> délibérées par rapport à certains traits <strong>de</strong> la tradition<br />

immédiatement précé<strong>de</strong>nte (Gre e n b e rg, De Duve), épuisement <strong>de</strong> ce pro j e t<br />

dans l’échec <strong><strong>de</strong>s</strong> avant-gar<strong><strong>de</strong>s</strong> (qui ne parviennent pas à donner corps à leurs<br />

utopies ou sont dévoyées), puis dans l’échec plus profond <strong>de</strong> l’espoir mo<strong>de</strong>rne<br />

<strong>de</strong> progrès, « donc » mort <strong>de</strong> la mo<strong>de</strong>rnité (elle aussi parfois pourvue d’une date,<br />

autour <strong>de</strong> 1980 <strong>et</strong> corrélée ou non à l’avènement du postmo<strong>de</strong>rne). Nous<br />

n’avons pas parcouru en détail toutes les avenues <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te histoire amplement

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