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LES LANGAGES DE LA VILLE<br />
différents temps dégagés par VYGOTSKI 1 pour construire la zone de proche<br />
développement que sont le temps de l’enseignement, le temps du<br />
développement et enfin le temps de l’apprentissage. En effet, il nous semble<br />
que plus les représentations circulent, plus nous aurons de chance non<br />
seulement de créer les conditions d’une interprétation collective d’un<br />
ouvrage mais aussi de voir émerger des traits de représentation. Il importera<br />
alors de prendre en compte toutes les représentations dans la mesure où elles<br />
restent dans le domaine de la conversation. Cela pose le problème du rôle de<br />
l’adulte et de ce que nous avons appelé la zone d’acceptation. Nous<br />
terminerons notre propos par une approche de ce que nous nommons des<br />
mouvements interprétatifs.<br />
1. LE RECUEIL DE DONNEES : ENREGISTREMENT DE<br />
CONVERSATIONS ENFANTINES 2<br />
Après lecture ou pendant la lecture, un groupe d’élèves est amené à<br />
s’exprimer sur l’ouvrage lu. Ils sont disposés en cercle autour de l’adulte afin<br />
que tout le monde puisse se voir lors de la prise de parole. Dans la classe,<br />
cette situation est courante et les élèves savent qu’il s’agit de « parler sur. »<br />
Le but est de créer une expérience commune afin de tendre vers la<br />
constitution d’un groupe restreint selon la définition qu’en donne ANZIEU D<br />
et MARTIN J-Y 3 . Les conversations sont enregistrées et nous travaillons à<br />
partir de ce matériau. Nous considérons les représentations à partir de la<br />
verbalisation, ce qui pose la question du langage. La question de sa neutralité<br />
reste d’actualité 4 . Pour cette étude, nous avons proposé trois ouvrages issus<br />
de la littérature enfantine ainsi qu’une série de diapositives. Le point<br />
commun recherché était « la ville » soit en tant que milieu où se passait<br />
l’histoire soit en tant qu’objet ou sujet du livre.<br />
Maria Ruis M, Parramon J, La ville, Bordas, 1986<br />
Louchar A, Perdu, Albin Michel Jeunesse, 1996<br />
Serres A, images de Exbrayat M-C, Salade de comptines, Messidor, 1983<br />
Série de diapositives<br />
Vacher J-J, Debecker B, L’étrange grain de haricot, Sylemma Andrieu<br />
Une des difficultés dans ce type de travail parmi d’autres, est ce qui<br />
relève du collectif et de l’individuel. En effet, nous ne pouvons présager de<br />
1<br />
La zone proximale de développement appelée aussi zone de proche développement correspond à<br />
la disparité " entre l’âge mental, ou niveau de développement présent, qui est déterminé à l’aide<br />
des problèmes résolus de manière autonome, et le niveau qu’atteint l’enfant lorsqu’il résout des<br />
problèmes non plus tout seul mais en collaboration […]. " (Pensée et langage, 1985, p. 270)<br />
2<br />
Ce terme est repris des ouvrages de FRANÇOIS F.<br />
3<br />
(La dynamique des groupes restreints, Paris, P.U.F. 1968) Le groupe restreint présente<br />
certaines caractéristiques qui sont : un nombre restreint des membres, une « poursuite en<br />
commun et de façon active des mêmes buts » (ibid. p. 36), des relations affectives pouvant<br />
devenir intenses entre les membres, de fortes interdépendances des membres, avec une union<br />
morale des membres en dehors des réunions et des actions en commun, la différenciation des<br />
rôles entre les membres.<br />
Selon les auteurs, il n’est pas nécessaire que toutes les caractéristiques soient présentes. Aussi,<br />
nous considérerons que les groupes formés dans la classe répondent en partie à ces critères. Le<br />
dispositif que nous employons devrait se révéler pertinent pour recueillir au mieux les discours<br />
des enfants.<br />
4<br />
Nous ne faisons que l’évoquer dans ce travail.<br />
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