11.04.2016 Views

Ville

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

ETUDE DES TRAITS DE REPRESENTATIONS DE LA VILLE…<br />

discussions. En posant cette question on induit forcément une réponse. Le<br />

pouvoir de l’adulte se situerait dans le changement de champ qu’il impose.<br />

Le choix de la prise en compte de toutes les représentations des élèves<br />

nécessiterait un regard sur soi, une décentration pour l’adulte. Elle suppose<br />

une mise en situation.<br />

Nous venons de recenser quelques écueils dans les représentations<br />

des jeunes enfants qui ne vivent pas quotidiennement en ville. Nous<br />

considérons que l’expérience véhiculée par les ouvrages pourrait être<br />

appréhendée par des jeunes élèves si des discussions sont engagées dans la<br />

classe. Il en ressort deux éléments à prendre en compte. Ce que nous avons<br />

appelé des mouvements interprétatifs et la position de l’enseignant.<br />

4. ELEMENTS DE REFLEXION CONCERNANT « LES<br />

MOUVEMENTS INTERPRETATIFS »<br />

« Hakim : Moi, si j’étais dans le livre, et bien je serai son maître.<br />

Instituteur : Si tu étais dans le livre. Parce que qu’est-ce qu’il te plairait<br />

d’être dans le livre ?<br />

Hakim : Parce qu’il est joli, le livre.<br />

Joffrey : Il n’y a même pas de méchant dedans.<br />

Instituteur : Comment ?<br />

Joffrey : Il n’y a même pas de méchant dedans. »<br />

Nous avions relevé dans d’autres travaux ce type de discours.<br />

L’enfant se situe délibérément dans l’histoire. Il y entre sans pour autant<br />

s’identifier au personnage principal. Il garde son identité Le terme<br />

mouvement suppose l’idée d’un déplacement corporel du jeune lecteur.<br />

« Moi, si j’étais dans le livre, et bien je serai son maître. » Il est question de<br />

prendre en charge le chien, d’en devenir son maître. L’ambiance de<br />

l’ouvrage, cette nuit « jazz » est chaude d’humanité. « Il n’y a même pas de<br />

méchant. » nous dit Joffrey. L’enfant peut sans risque entrer dans ce monde.<br />

Il peut accéder à cette mélodie de l’amitié.<br />

« Dylan Fra. : René, il est trop fatigué, celui qui dort dans la caravane. »<br />

A l’inverse, les voitures qui roulent au milieu présentent un danger<br />

potentiel, et leur propos l’explicite bien. Selon comment ils se sont situés, les<br />

voitures pourront être en papier ou en vrai. En fait, il ne s’agit que du point<br />

de vue. Supposer ces mouvements qui seraient fonction de l’autre, de l’objet<br />

dont on parle et de sa propre expérience, implique de la part de l’enfant une<br />

manière d’appréhender le monde qui l’environne. C’est en cela que la<br />

position de l’enseignant est primordiale.<br />

5. LA POSITION DE L’ENSEIGNANT<br />

L’acceptation ou non par l’adulte des représentations émises par les<br />

élèves est à considérer avec attention 1 . L’idée d’une zone d’acceptation<br />

provient de la zone d’échange de Vygotski. En effet, nous savons que pour<br />

1<br />

Clinicien, STERN D. replace dans son ouvrage (La constellation maternelle, Paris, Calmann-<br />

Lévy, 1997), la relation mère/enfant dans une approche systémique. Il écrit : « dans la mesure où<br />

c’est l’expérience subjective de l’enfant en relation qui nous intéresse, nous devons demeurer<br />

aussi proche que possible de son point de vue, même si nous ne pouvons que l’imaginer. » (ibid.<br />

p. 109)<br />

223

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!