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Ville

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ETUDE DES TRAITS DE REPRESENTATIONS DE LA VILLE…<br />

représentation dominante qui circule sans que nous soyons dupe sur ce qu’a<br />

pu induire la question de l’enseignant.<br />

A charge pour lui de travailler avec cette représentation et de sonder<br />

les élèves individuellement pour connaître le degré d’écart. Marie-<br />

Gwendoline, par exemple, mentionne l’existence d’arbres dans la ville, ses<br />

camarades non. Il importerait donc de savoir s’il n’y a pas confusion entre<br />

arbres et forêt.<br />

Comme nous le mentionnons précédemment, l’existence d’une ville<br />

qui ressemble à celle décrite par les élèves est proposée par le livre Perdu. Si<br />

on considère cet ouvrage comme la concrétisation d’une utopie, il rejoint la<br />

représentation dominante du groupe d’enfants de la classe. Nous ne pouvons<br />

présager de ce qui serait lors de discussions avec des groupes d’élèves issus<br />

du milieu urbain. En ce qui concerne le lexique que nous pourrions qualifier<br />

d’inhérent à la ville, car se rapportant à des objets ou des situations propres à<br />

cet environnement, certains élèves ne le maîtrisent pas. On trouve ainsi des<br />

confusions entre les mots : immeuble, appartement et bâtiment. Le mot videordures<br />

est inconnu. Quant à l’ascenseur, sur un groupe de 12 élèves, 8 ne<br />

sont jamais montés dedans. Le mot est connu sans qu’une expérience<br />

personnelle y soit afférente. LORRENZ L. associe le comportement<br />

exploratif avec le jeu : « L’homo ludens est inséparable de l’homo<br />

explorans » 1 Explorer le monde c’est « tenter des expériences créatives avec<br />

ses propres schémas comportementaux » (ibid.) Il se trouve que dans<br />

beaucoup de discussions, on se rend compte que le jeune élève utilise le<br />

langage comme une exploration du monde. En confrontant ses<br />

représentations à celles des autres, même lors de jeux, il s’enrichit<br />

d’expériences nouvelles. Juste avant le dialogue concernant les voitures au<br />

milieu de la route, il y a eu une discussion sur le terme employé pour<br />

désigner « celui ou celle qui marche dans la ville. »<br />

« Dylan : Moi je vois plein de voitures avec des lumières et plein de gens qui<br />

sont sans voitures.<br />

Instituteur : Alors, ça s’appelle comment des gens qui sont sans voitures ?<br />

Léa : Des gens qui sont à pied.<br />

Instituteur : Non. On les appelle des…<br />

Lancelot : Des touristes.<br />

Instituteur : Des touristes ! »<br />

Nous avons tenu à recenser de qui pouvait apparaître comme<br />

inhérent à des élèves dont l’expérience de la ville est a priori réduite. C’est<br />

pourquoi, avant d’entreprendre cette courte étude, nous avions supposé que<br />

nous rencontrions des constantes déjà observées dans d’autres recueils de<br />

données. Par exemple, le tracteur est un véhicule qui est souvent mentionné.<br />

Lorsque les élèves utilisent l’énumération, lorsqu’ils jouent sur l’axe<br />

paradigmatique, il revient constamment. Ce qui est tout à fait pertinent. Cela<br />

nous renseigne à la fois sur la dynamique à l’œuvre – dynamique caractérisée<br />

par un recensement – et sur le milieu dans lequel la personne vit.<br />

« Hakim : Il est à côté d’une rue. Je ne m’en rappelle plus comment ça<br />

s’appelle, euh ! le béton, à côté d’une rue.<br />

1<br />

LORENZ K et POPPER K, L’avenir est ouvert, Paris, Flammarion, 1995, p. 44.,<br />

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