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116 LE MAROC<br />

dévastés que le jardin conservait encore sa parure<br />

de feuilles et de fleurs.<br />

Mais le jour fatal arriva : les larves rampantes se<br />

métamorphosèrent en insectes ailés, et prirent leur<br />

essor. Des myriades de sauterelles s'abattirent sur<br />

cet oasis , et en firent un désert. Au bout de quelques<br />

heures, toute verdure avait disparu; l'écorce même<br />

des arbres était rongée de manière à les rendre in<br />

capables de porter fruit l'année suivante. On enten<br />

dait distinctement brouter les sauterelles comme un<br />

troupeau.<br />

Enfin, un vent favorable se leva, et les balaya de la<br />

face du pays ; le ciel fut obscurci de leurs épaisses<br />

nuées; la mer en engloutit un grand nombre, et les<br />

vagues en rejetèrent pendant plusieurs jours des<br />

monceaux à la côte.<br />

L'odeur putride qu'exhalent les cadavres de ces<br />

insectes occasionne souvent des fièvres contagieuses,<br />

et quelquefois la peste. Aussi regarde-t-on l'appari<br />

tion des sauterell^ comme un avant-coureur de ce<br />

redoutable fléau. Ce fut après leur passage qu'éclata,<br />

au mois d'avril 1799, la terrible peste qui dépeupla<br />

les villes et les campagnes de la Barbarie. Dans le<br />

petit village du Diabet, à deux milles de Mogador,<br />

sur cent trente-trois habitants, trente-deux seule<br />

ment survécurent. On cite une bourgade où de six<br />

cents personnes il n'en resta que quatre (1).<br />

(lj Voir, dans l'ouvrage de Jackson , qui eu fut témoin , les ef<br />

frayants clîcts de cette peste.

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