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Les Écossais en France, les Français en Écosse - Electric Scotland

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LES FRANÇAIS EN ECOSSE. 195<br />

à ce qu'il paraît, se refusa à délivrer <strong>les</strong> disp<strong>en</strong>ses nécessaires<br />

à cette union. Quant au Dauphin, il ne paraît pas avoir été<br />

fort s<strong>en</strong>sible à la perte de sa femme; peut-être aussi le gênait-<br />

elle dans l'accomplissem<strong>en</strong>t des ténébreux complots qu'il our-<br />

dissait pour se rapprocher du trône. Un jour, étant à la cour<br />

de <strong>France</strong>, à Ghinon, et se trouvant à une f<strong>en</strong>être avec Antoine<br />

de Ghabannes, comte de Dammartin, il vit passer un <strong>Écossais</strong> de<br />

la garde, vêtu de sa nuque à la livrée du roi et l'épée au côté :<br />

"Voilà ceux qui ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le royaume de <strong>France</strong> <strong>en</strong> sujétion, dit<br />

le Dauphin. — Qui sont-ils? demanda le comte. — Ces <strong>Écossais</strong>,<br />

continua le prince, qui aurait pu, pour peu qu'il eût été <strong>en</strong><br />

humeur de rire, citer, par exemple, la quatrième des C<strong>en</strong>t<br />

Nouvel<strong>les</strong> nouvel<strong>les</strong> 1 . On <strong>en</strong> vi<strong>en</strong>drait pourtant bi<strong>en</strong> à bout. —<br />

Monseigneur, reprit Ghabannes, c'est une belle institution que<br />

cette garde ; elle est fort utile au roi ; sans elle on eût <strong>en</strong>trepris<br />

beaucoup de choses qu'on n'a pas faites." La conversation <strong>en</strong><br />

montre d'Olivier de Clisson <strong>en</strong> 1375 et <strong>en</strong> 1379 (D. Morice, Mém. pour serv. de<br />

pr. à l'hist. de Bref., t. II, col. 102, 203); un autre Jean de Saffré <strong>en</strong> 1418 (ibid.,<br />

col. 967); Alanus de Saffreio, mi<strong>les</strong>, <strong>en</strong> 1383 et 1398 (ibid., col. 447, 689), et de<br />

nombreuses m<strong>en</strong>tions de la maison de Saffrey dans l'Histoire de celle de Harcourt,<br />

liv. X, ch. II, t. I, p. 819, 994, 995.<br />

1<br />

II s'agit d'un archer écossais, amoureux de la femme d'un boutiquier de<br />

Tours, "laquelle, par le commandem<strong>en</strong>t de son mary, assigna jour audit Escos-<br />

sois, et de fait, garny de sa grande espée, y comparut et besoingna tant qu'il vou-<br />

lut, prés<strong>en</strong>t ledit escoppier, qui de peur s'estoit caiché <strong>en</strong> la ruelle de son lit, et<br />

tout povoit veoir et ouyr plainem<strong>en</strong>t," etc. Cette histoire, dont la littérature popu-<br />

laire de l'Ecosse possède le p<strong>en</strong>dant, d'un ordre plus relevé, dans la ballade du jeune<br />

Bekie, qui <strong>en</strong>flamme la fille du roi de <strong>France</strong>, et dans la ballade des deux clercs<br />

d'Ox<strong>en</strong>ford, qui séduis<strong>en</strong>t <strong>les</strong> deux fil<strong>les</strong> du maire de Paris (the Ballads of<strong>Scotland</strong>,<br />

edited by W. Edmondstoune Aytoun. Edinburgh and London, MDCCCLVIII,<br />

in-12, vol. I, p. 116-120; vol. II, p. 193-198), n'est qu'une de cel<strong>les</strong> qui avai<strong>en</strong>t<br />

cours autrefois sur <strong>les</strong> <strong>Écossais</strong> au service de nos rois ou établis chez nous. On<br />

trouve, par exemple, dans le livre I er des Serées de Guillaume Bouchet, une anec-<br />

dote d'un autre archer de cette nation, qui avait bu une bouteille de vin de Chio<br />

appart<strong>en</strong>ant à. son maître, et Bonav<strong>en</strong>ture des Periers, après avoir conté l'histoire<br />

"de l'Escossois et de sa femme qui estoit un peu trop habiie au maniem<strong>en</strong>t," nous<br />

appr<strong>en</strong>d "comm<strong>en</strong>t un Escossois fut guari du mal de v<strong>en</strong>tre, au moy<strong>en</strong> que lui<br />

donne son hostesse." Voyez <strong>les</strong> Contes et joyeux devis, etc., nouv. XLI et CXXIV,<br />

édit. de 1841, p. 183, 253; ou nouv. XXXIX et CXXIV, édit. de 1856, p. 161 et 372.

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