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Les Écossais en France, les Français en Écosse - Electric Scotland

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468 LES ECOSSAIS EN FRANCE.<br />

reine rég<strong>en</strong>te elle-même écrire à ses frères le duc d'Aumale et<br />

le cardinal de Guise, le 12 novembre 1549, <strong>en</strong> parlant des<br />

paysans écossais : "On <strong>les</strong> met hors de leurs maisons; on ne<br />

leur a jamais payé un liard pour la nourriture des chevaux. <strong>Les</strong><br />

soldats brûl<strong>en</strong>t tout le bois qui se trouve dans la maison, comme<br />

bancs, tab<strong>les</strong> et tel<strong>les</strong> autres choses. Ce pauvre <strong>en</strong>droit du pays<br />

a sout<strong>en</strong>u la guerre huit ans, et tous <strong>les</strong> jours il est inc<strong>en</strong>dié<br />

par l'<strong>en</strong>nemi. Je vous promets que c'est chose insupportable;<br />

<strong>les</strong> habitants s'<strong>en</strong> mett<strong>en</strong>t au désespoir et quelquefois ils s'<strong>en</strong><br />

tu<strong>en</strong>t 1 ." Environ quinze jours après, la même princesse écrivait<br />

<strong>en</strong>core au cardinal de Guise : "Pour l'oppression qui lui est<br />

faite par <strong>les</strong> g<strong>en</strong>s de guerre, le peuple s'est mis <strong>en</strong> un tel déses-<br />

poir, qu'il s'<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>d à nous et se soulève, et où ils avai<strong>en</strong>t<br />

coutume de m' aimer, ils voudrai<strong>en</strong>t me voir morte, leur sem-<br />

blant que je suis cause de leur mal. Pour cette raison, nous<br />

sommes contraints d'avoir <strong>les</strong> soldats <strong>en</strong> garnison dans la ville<br />

d'Édinburgh... là où ils ne nous pourront faire nul service,<br />

étant si loin des frontières.... Et <strong>en</strong>core que ma santé soit<br />

fort mauvaise, et que je croyais aller tous <strong>les</strong> jours me reposer,<br />

comme je vous l'ai écrit, j'ai été contrainte de demeurer, de<br />

2<br />

peur que nos g<strong>en</strong>s ne se tuass<strong>en</strong>t <strong>les</strong> uns <strong>les</strong> autres ."<br />

Du côté des <strong>Français</strong> (car dans la correspondance que nous<br />

v<strong>en</strong>ons de citer, Marie de Lorraine se fait l'écho des doléances<br />

écossaises), on n'avait pas assez de mépris pour <strong>les</strong> alliés que<br />

l'on ruinait ainsi. Le 20 août 1571, M. deVérac écrivait de<br />

Saint-André à M. de la Mothe Fénelon : "Vous ne pourriez pas<br />

croire le peu d'asseurance qu'il y a aux g<strong>en</strong>s de ce pays; et<br />

plus je <strong>les</strong> hante, et plus je voy qu'on ne s'y peult fier, car<br />

1 Teulet, Papiers d'État, etc., t. I, p. 703.<br />

2 Ibid.j p. 709, 710. — Dans un précieux volume publié par le Maitland Club<br />

sous le titre d'Illustrations of the Reign of Que<strong>en</strong> Mary, on trouve un grand nom-<br />

bre d'intéressantes particularités sur la guerre d'Ecosse et sur la conduite des<br />

auxiliaires français sous MM. d'Essé et de Thermes.

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