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Les Écossais en France, les Français en Écosse - Electric Scotland

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408 LES ÉCOSSAIS EN FRANCE.<br />

manière cTesbat destacha vingt-cinq ou tr<strong>en</strong>te qu'angelots que<br />

nob<strong>les</strong> à la rose, <strong>les</strong>quelz estant ployez, servoy<strong>en</strong>t de boutons<br />

d'or aux deschiquetures du robbon dudict conte, à la façon<br />

d'alors. Lequel voyant que celuy qui luy faisoit ce tour estoit<br />

fort richem<strong>en</strong>t vestu et qu'il y alloit de si bonne grâce, comme<br />

celuy qui ne faisoit cela que pour rire, luy laissa faire tout ce<br />

qu'il vouloit. Mais quand ce rustre p<strong>en</strong>sa que c'estoit assez,<br />

alors monstrant par expéri<strong>en</strong>ce que ce qu'il avoit faict c'estoit à<br />

bon esci<strong>en</strong>t, se retira peu à peu de la salle. Alors ce seigneur<br />

qui n'avoit pas voulu faire semblant de ri<strong>en</strong> p<strong>en</strong>dant qu'on se<br />

jouoit ainsi à son robbon, conta aux autres ce tour, <strong>en</strong> leur<br />

monstrant de quoy. Ce qui ne fut pas sans <strong>les</strong> faire bi<strong>en</strong> rire,<br />

et cep<strong>en</strong>dant recevoir d'eux (qui sçavoi<strong>en</strong>t mieux <strong>les</strong> ruses de<br />

tels larrons) une bonne instruction pour s'<strong>en</strong> donner garde une<br />

autre fois : mais pour ceste-là lui falut avoir pati<strong>en</strong>ce<br />

Cette anecdote, répandue dans Paris, dut d'autant plus exci-<br />

ter la gaîté, que l'on disait proverbialem<strong>en</strong>t larron comme un<br />

<strong>Écossais</strong>, par allusion sans doute aux excès des anci<strong>en</strong>s routiers<br />

qui nous v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t du pays du comte d'Argyle 2 .<br />

Il <strong>en</strong> v<strong>en</strong>ait aussi des filous, si l'on peut ajouter quelque foi à<br />

un recueil qui ne paraît guère <strong>en</strong> mériter. L'auteur, faisant<br />

l'histoire d'un bandit écossais du môme clan que le fameux Rob<br />

1 Apologie pour Hérodote, liv. I er , ch. XV.<br />

Hz sont larrons comme Escossoys<br />

Qui vont pillotant <strong>les</strong> villaiges.<br />

1 ."<br />

( <strong>Les</strong> Œuvres de maislre Roger de Collerye, édit. de Paris,<br />

M.V.XXXVI., in-16, au verso du feuillet signé A iiij.)<br />

Dans le poème de W. Burg<strong>en</strong>sis, ou de Burgo, moine de Revesby, sur la bataille<br />

de Najara (Bibl. Bodl., Ms. Digby n° 166, folio 102 verso, v. 20), Pierre le Cruel<br />

est appelé Pelrus rex Scoticus. Enfin, Adri<strong>en</strong> de Veteri Busco ( Rer. Leod. sub<br />

Heinsbergio et Borbonio episc, ap. D. Mart<strong>en</strong>., Vet. Script, et Mon. ampl. Colîect.,<br />

t. IV, col. 1313, B) donne le nom de scotus à un certain jeu que l'éditeur de cet<br />

écrivain décide devoir être celui des échecs, appelés latrunculi <strong>en</strong> latin. (Voyez<br />

l'index onomastique <strong>en</strong> tète.) Cette allusion à la mauvaise réputation des <strong>Écossais</strong><br />

ne me paraît pas démontrée plus qu'à Du Cange et à ses éditeurs, qui l'ont dédai-<br />

gnée. (GIqss. med. et inf. latin., t. VI, p. 127, col. 2.)

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